"Je suis heureux de voir que le produire en France devient un enjeu majeur chez les Français"

François Bayrou était l'invité du "Matin HEC" spécial présidentielle, jeudi 15 mars, où il a répondu aux question de Vincent Beaufils, rédacteur en chef du magazine Challenges.

Vincent Beaufils - Êtes-vous satisfait de voir que 7 grands patrons du CAC 40 s'engagent pour le "produire en France" ?

François Bayrou - Ça me fait grand plaisir, notamment parce que j'ai essayé de faire que les mots changent et que de "compétitivité", qui est un mot absolument familier à tous les économistes, on passe à des mots que peuvent comprendre les Français. Et le terme "Produire en France" que j'ai proposé dans mon livre que j'ai publié pendant l'été est devenu un mot que les Français commencent à apercevoir comme un enjeu. Donc oui, j'en suis extrêmement heureux.

VB - Comment réagissez-vous au fait que le coût du projet de François Hollande passe de 20 à 25 milliards d'euros à financer ? Trouvez-vous que les masques tombent avec cette campagne ?

FB - Ce qui est le plus frappant, c'est que, dans l'état de notre pays dans ses finances publiques, on puisse avoir Nicolas Sarkozy qui dit : "Les économies c'est fini !" et François Hollande qui dit "Élisez-moi, nous allons nous remettre à dépenser !". 60 000 postes de ceci, 10 000 postes de cela, 150 000 emplois jeunes, augmentation de 30 % dans deux mois de l'allocation de rentrée scolaire, création d'une allocation universelle pour les étudiants… Cela est purement, simplement et strictement impossible à réaliser.

Qu'on soit dans cet aveuglement de la part des deux favoris de cette élection, ça devrait susciter des vagues d'indignation exprimées pas seulement des commentaires plus ou moins discrets, mais exprimées clairement : "Vous nous racontez des histoires !", surtout quand on voit ce qu'il se passe en Italie, quand on voit ce qu'il se passe au Portugal quand on voit ce qu'il s'est passé en Grèce, et ainsi de suite. On se dit pourtant que c'est un peuple civique les Français, que c'est un peuple où l’on parle politique au bistrot le matin. On se dit aussi que c'est un peuple qui a besoin d'une prise de conscience générale. Nous sommes au bord de l'accident. Nous sommes sur le point de rencontrer l'accident.

VB - "Juppé à Matignon" annonce Nicolas Sarkozy. Annoncer un premier ministre quand on est en retard dans les sondages, n'est-ce pas un moyen de se rassurer d'annoncer son ticket ? Ne devriez-vous pas annoncer un premier ministre pour vous redonner des ailes ?

FB - Non. J'ai des idées extrêmement précises, mais je trouve un peu déplacé d'aborder les choses sous cet angle. Je peux cependant vous en faire un portrait-robot. Femme ou homme de grande expérience, connaissant très bien l'État et connaissant très bien le monde économique français, courageuse ou courageux, c'est-à-dire pas engagé dans une carrière politique et ayant davantage occupé des responsabilité dans la société économique et dans la société civile, capable de rassembler, de prendre en compte les courants différents, les sensibilités différentes du pays, car il est impossible de faire face aux exigences de l'heure si l’on n’a pas de perspectives de rassemblement et si l’on reste à la guerre front contre front stupide rendant l'action impossible.

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