80 km/h : "Je pense que tout le monde a le souci de la sécurité."

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Retrouvez ci-dessous l'interview de Jacqueline Gourault au micro de Patrick Roger, sur Sud Radio.

Patrick ROGER : Bonjour Jacqueline GOURAULT

Jacqueline GOURAULT : Bonjour.

Patrick ROGER : Une partie des retraités en colère, vous étiez avec Emmanuel MACRON hier en Indre-et-Loire. D'ailleurs, il a dormi sur place, c’est ça, à Tours ?

Jacqueline GOURAULT : Oui, absolument, à Tours…

Patrick ROGER : Pas à Chambord, pas à Chambord ?

Jacqueline GOURAULT : Non, il a dormi à la préfecture de Tours, si vous voulez tout savoir.

Patrick ROGER : Voilà, on sait tout, alors, il est allé discuter, le président, avec des retraités en colère à propos de l'augmentation de la CSG, il leur a dit : on ne va pas vous pomper, mais je vous l'avais dit aussi pendant la campagne, le message a quand même du mal à passer, il semble un peu inquiet, le président, non ?

Jacqueline GOURAULT : Eh bien, les retraités ont vu, dès le mois de janvier, une diminution de leur retraite, c'est vrai que ça n'est pas agréable, mais il faut expliquer, et c'est ce qu'a fait le président de la République hier, d'abord, il a rappelé, comme vous venez de le dire, que c'était dans sa campagne, que c'était une annonce de campagne, qu'il choisissait au fond de demander aux retraités de faire un petit effort pour les actifs, puisque, on rappelle que la hausse de la CSG permet la baisse des cotisations sociales, et donc permet de donner un peu plus de pouvoir d'achat aux actifs…

Patrick ROGER : Pour les autres…

Jacqueline GOURAULT : Pour les autres, et permet aussi toujours, derrière, il y a l'emploi, et puis, je rappelle aussi qu'il y a l’exonération, ou plus exactement, oui, pour les gens, c'est l'exonération de la taxe d'habitation, et c'est un dégrèvement en réalité, là, je parle pour les collectivités locales, et qui fait que, il va y avoir beaucoup de retraités qui vont s'y retrouver, alors, il y a un décalage dans le temps, puisque dès janvier, il y a eu la baisse de la CSG, alors que les effets de la taxe d'habitation seront dans le calendrier plus tardifs.

Patrick ROGER : Oui, eh bien, on ne sait pas quand, parce que ce n’est pas encore gagné en plus…

Jacqueline GOURAULT : Comment ça, ce n’est pas gagné ?

Patrick ROGER : Si c'est retoqué par le Conseil constitutionnel, non ?

Jacqueline GOURAULT : Non, …

Patrick ROGER : Eh bien, visiblement, ce n’est pas gagné, puis le 80 %, et simplement 20 % des gens qui paieraient la taxe d'habitation, ce n'est pas gagné.

Jacqueline GOURAULT : Mais vous savez, le président de la République l’a dit : peut-être n'est-ce pas arrivé à toutes les oreilles des Français, mais en fait, la taxe d'habitation va être totalement supprimée pour l'ensemble des Français.

Patrick ROGER : Oui, alors, et même chose, ça, ce n'est pas encore gagné totalement non plus complet.

Jacqueline GOURAULT : Eh bien, le Conseil constitutionnel est là, on respecte le Conseil constitutionnel, je voulais rajouter aussi par rapport aux retraités qu'il y a 40 % des retraités qui ne sont pas touchés, puisque ce sont ceux qui touchent les plus petites retraites…

Patrick ROGER : Oui, qui, elles, ne seront pas touchées…

Jacqueline GOURAULT : Ne sont pas touchées, et je rappelle aussi que le minimum vieillesse va être augmenté, je dirais, progressivement, de 30 euros cette année, et ça va aller jusqu'à 100 euros en 2020, mais là aussi, c’est à partir d'avril, donc il faut faire beaucoup de pédagogie pour expliquer effectivement qu'au final, à la fin de l'année, je dirais, je pense que beaucoup de retraités, sauf une certaine catégorie, qui verront…

Patrick ROGER : Non, mais, Jacqueline GOURAULT, vous, vous avez les pieds bien sur terre, vous venez du milieu rural, vous savez que, un sou est un sou, que l'on regarde, c'est vrai que les retraités ont, pour certains, donc cette diminution, et que, par ailleurs, il y a une flopée d'augmentations en fait à tous les niveaux, du gaz, les contrôles techniques pour les voitures qui vont augmenter, là, bientôt, l'essence qui a augmenté donc, et eux, ils n’ont pas le moyen de se rattraper quelque part, ils n'ont pas d'augmentation en fait de salaire, donc ils ont l'impression d'être les sacrifiés, je parle pour eux, là, c’est ce qu’ils nous disaient tout à l’heure…

Jacqueline GOURAULT : Mais ce que vous venez de dire est exact, mais je viens d'expliquer, je viens d'expliquer qu'au final, avec la taxe d’habitation, la revalorisation du minimum vieillesse…

Patrick ROGER : Mais ils ne voient pas…

Jacqueline GOURAULT : Ils ne vont pas connaître de baisse de pouvoir d'achat.

Patrick ROGER : Bon, vous leur promettez ça ?

Jacqueline GOURAULT : Oui, absolument.

Patrick ROGER : Oui, bon, eh bien, on verra. On se retrouvera dans un an. En attendant, il y a aussi, et je le disais, vous êtes une rurale, il y a une mesure qui passe mal quand même, c'est les 80 km/h, alors vous, en Indre-et-Loire, vous le voyez aussi, vous sentez cette colère qui monte autour de autour de ces 80 km/h également ?

Jacqueline GOURAULT : Oui, je le vois en Indre-et-Loire, je le vois dans mon département d'à côté, c'est-à-dire en Loir-et-Cher…

Patrick ROGER : Oui, j’ai dit Indre-et-Loire parce que vous y étiez hier…

Jacqueline GOURAULT : Oui, parce que j’y étais hier, mais bon…

Patrick ROGER : Et vous êtes élue de la région, bien sûr…

Jacqueline GOURAULT : C’est une manière de placer le Loir-et-Cher…

Patrick ROGER : Voilà.

Jacqueline GOURAULT : Je sais, j’entends ce que vous dites, j'ai vu « Les motards en colère », qui est une association assez puissante. Ceci dit, moi, je suis d'un département très accidentogène où il y a beaucoup de morts sur les routes départementales, et je pense que la limitation de vitesse sur certaines routes départementales à double sens, et qui ne sont pas protégées au milieu, n'est pas une si mauvaise idée que cela. Vous savez, je voyais sur vos écrans tout à l'heure qu'il y avait des sangliers dans Marseille.  Eh bien, il y a beaucoup de sangliers sur les routes du Loir-et-Cher. Deuxièmement, il y a des voies comme par exemple les Levée-de-la Loire, entre Blois et Tours, qui sont extrêmement accidentogènes. Et puis, je voudrais dire une chose : si vous connaissez bien la ruralité, que vous vous promenez sur les routes départementales, où il y a de nombreux villages, puisque, vous savez l’histoire de la construction des villages français le long des routes, tous les maires mettent des chicanes, en mettent du 50 km/h…

Patrick ROGER : A l’entrée…

Jacqueline GOURAULT : Pour ralentir, et demandent à ce que…

Patrick ROGER : Mais c’est une bonne stratégie, quoi, de segmenter et pas de le faire partout aussi le 80km/h…

Jacqueline GOURAULT : Oui, mais qu’est-ce que ça change entre 80 et 90 km/h, je pense que tout le monde a le souci de la sécurité.

Patrick ROGER : Oui, Jacqueline GOURAULT, avant de venir à la Corse, la réforme de la SNCF, stratégie des ordonnances pour passer en force, vous, la centriste, ce n’est pas forcément votre tasse de thé ça, le manque de dialogue, non ?

Jacqueline GOURAULT : Oui, alors, quand vous dites : "passer en force", moi, je crois qu'il faut dire aussi des choses simples, quand on dit ordonnances.  Il y a beaucoup de gens - je suis sûre de ça - qui pensent que cela ne passe même pas dans les assemblées, alors qu'il y a un débat à l'Assemblée.  C'est une loi d'habilitation par ordonnances, mais c'est débattu à l'Assemblée. Deuxièmement, en parallèle de cette loi d'habilitation, il y a une concertation très importante qui va avoir lieu pendant trois ans. D'autre part, je crois qu'il y a urgence, c'est vrai, je suppose que vous êtes comme tout le monde : vous prenez le train de temps en temps, et ça ne marche pas quand même très bien, la SNCF. Il y a beaucoup de retards, ... Hier, j'ai dîné avec les élus, avec le président de la République. La première chose dont ils ont parlé, c’est l'état à Saint-Pierre-des-Corps de cette gare de triage, des rails qui devraient être changés depuis des années, l'état, vous ne l'avez peut-être jamais pris…

Patrick ROGER : Bon, donc, il ya urgence pour la SNCF…

Jacqueline GOURAULT : Il y a urgence. D’autre part, il y a urgence aussi, parce qu’il y a les affaires européennes qui obligent à l'entrée en concurrence.

Patrick ROGER : Oui, Jacqueline GOURAULT, question politique encore, et sur la Corse, avec tout, d'abord, Michaël DARMON.

Michaël DARMON :Alors, avant-hier, vous avez reçu monsieur TALAMONI, SIMEONI, une longue réunion avec Edouard PHILIPPE, vous savez ce qu’ils ont fait à la sortie ? Ils sont allés dans le café d’en face et ils se sont mis à se lamenter, pour dire : mais pourquoi on est venu, qu’est-ce que c’est que ce gouvernement qui nous fait venir, qui ne nous dit rien, qui ne nous fait pas avancer, et au fond, on est en train de se faire avoir.

Jacqueline GOURAULT : Alors, j'ai eu de très nombreuses réunions avec les responsables de la collectivité territoriale de Corse, et nous avons préparé longuement la réunion avec le Premier ministre, et il y a eu un débat avec le Premier ministre, des discussions très constructives, et les Corses…

Michaël DARMON : Ça, c'est une manière polie de dire, "ça s’est un peu affronté" en langage réel…

Jacqueline GOURAULT : Il y a une chose qui a été confirmée par le Premier ministre, c'est que, il y aura un article dans la Constitution, parce que je vois, on commence à redire un alinéa, un article dans la Constitution qui sera, où la Corse sera…

Michaël DARMON : Mais ils disent : il n’y a rien dedans, ils disent, c’est bien…

Jacqueline GOURAULT : Il n’y a rien dedans, alors, attendez…

Michaël DARMON : C'est ce qu’ils disent, moi, je vous…

Jacqueline GOURAULT : Moi, je vais vous le dire, aujourd’hui…

Michaël DARMON : Je restitue…

Jacqueline GOURAULT : La Corse est une collectivité territoriale, que la loi ordinaire a faite. Mettre la Corse dans la Constitution, vous sanctuarisez la collectivité de Corse dans la Constitution. Aujourd'hui, ce qu'une loi ordinaire avait fait pouvait le défaire très simplement. Maintenant, la Corse sera inscrite dans la Constitution, c'est-à-dire la collectivité de Corse, et pour changer cette collectivité de Corse, il faudra réviser la Constitution. Ce n’est quand même pas rien…

Michaël DARMON : Juste une dernière question là-dessus, Jacqueline GOURAULT, pourquoi ils disent : sans arrêt, avec le Premier ministre, ça n'avance pas, il ne veut rien nous donner, il est bloqué face à nous. Pourquoi ?

Jacqueline GOURAULT : Mais parce que, il y a…

Michaël DARMON : Parce que c’est vrai !

Jacqueline GOURAULT : Non, ce n'est pas vrai, parce que, il y a aussi l'autre aspect dont on ne parle jamais, c'est toutes les politiques publiques qui doivent être mises en place par la collectivité de Corse et ses politiques publiques, la Corse, la collectivité a besoin du soutien de l'Etat, du soutien financier, du soutien en matière grise, si je puis dire, en ingénierie.

Patrick ROGER : Donc vous leur dites : commencez à travailler, et puis, après, on vous aidera, c’est ça que vous leur dites ?

Jacqueline GOURAULT : Non, on leur dit : tout ça, c’est une discussion globale.

Christophe BORDET : Dites-moi, juste une chose pour revenir quand même sur ce que vous dites, TALAMONI et SIMEONI, mais vous n’avez pas l'air non plus hyper emballés quand vous parlez de la Corse, là et de… non, mais c’est vrai, je ne vous trouve pas hyper excitée, pardon. Non, mais j’ai envie de vous dire : finalement, vous les jugez comment ces ceux-là, quelque part…

Michaël DARMON : Honnêtement et sans langue de bois…

Jacqueline GOURAULT : J’ai un tempérament assez calme, donc voilà…

Michaël DARMON : D’accord, mais vous les jugez comment, parce que ?

Patrick ROGER : On peut travailler avec eux vraiment ou ce n’est pas possible ?

Jacqueline GOURAULT : Oui, bien sûr, on peut travailler avec eux, d’abord, eux, ils sont différents, l'un et l'autre. Ils n’ont pas le même tempérament, ils sont nationalistes, tous les 2, mais il y en a un qui était autonomiste et l'autre qui était indépendantiste, ça fait déjà une différence. Et puis deuxièmement, bon, ce sont des Corses, ils aiment la Corse, et c'est bien normal, c'est leur territoire…

Patrick ROGER : Ils n’aiment pas la France ?

Jacqueline GOURAULT : Non, écoutez, le président de la République a été très clair, n'est-ce pas : reconnaître le caractère spécifique de la Corse, c'est une réalité que le président de la République et la Constitution s’apprêtent à faire, mais c'est la Corse dans la République, au cœur de la République.

Patrick ROGER : Jacqueline GOURAULT, pourquoi on n'entend pas de la part du gouvernement, le fait que tout simplement, grâce à eux, la paix sociale est maintenue en Corse, alors que justement, ils viennent de mouvements politiques qui étaient plutôt activistes. Pourquoi vous ne leur dites pas, parce que c'est ça au fond qu’ils regrettent ?

Jacqueline GOURAULT : D'abord, ils le disent même, et nous…

Patrick ROGER : Oui, mais ça, c’est bien le problème justement…

Jacqueline GOURAULT : Non, mais, et ils le disent eux-mêmes, et je dirais que Gilles SIMEONI explique d'ailleurs son alliance avec les indépendantistes, parce que, il voulait la paix, et c'est une grande chose que d'avoir obtenu la paix. Et l'accord, les discussions que nous allons passer avec les responsables de Corse englobent cette vision de paix qui est évidemment très importante.

Patrick ROGER : Merci Jacqueline GOURAULT, ministre auprès du ministre de l'Intérieur, était l'invitée de Sud Radio ce matin. 




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