"Au second tour, nous avons le choix entre le retour en arrière ou la confiance dans l'avenir"

Marielle de Sarnez était mardi 25 avril l'invitée de Caroline Delage dans le Grand JT de la présidentielle, sur CNews. Après être revenue sur l'hommage à Xavier Jugelé, elle a réaffirmé l'importance de l'élection du second tour, pour "enfin sortir de l'impuissance publique et redresser le pays".

Nous allons commenter ensemble l’actualité, et on commence par l’hommage de la France au policier lors de l’attentat de jeudi dernier sur les Champs Elysées. Vous y étiez Marielle de Sarnez ce matin, dans la cour de la préfecture de police à Paris. C’était important de rendre hommage au nom de la nation à Xavier Jugelé ?

C’est bien sûr important, et c’était important d’être présent, de lui rendre hommage et de rendre hommage à tous les policiers, à tous les gendarmes, à tous les militaires, qui assurent notre sécurité, qui assurent notre protection. Il faut que les Français soient là et les soutiennent, soient à leurs côtés. Il y a eu dans cette cérémonie le témoignage de son compagnon, de son conjoint, qui était admirable, émouvant. C’est un texte formidable. Je conseille à tous ceux qui ne l’ont pas vu ou entendu de lire ce texte ou de le regarder.

La présence de Marine Le Pen et d’Emmanuel Macron, à l’invitation du chef de l’Etat, c’était nécessaire ou cela vous choque ?

De nombreux responsables politiques étaient là. C’est bien la moindre des choses que la nation toute entière soit présente, réunie, rassemblée, en ces moments.

Je vous demande cela parce que François Hollande a fait une mise en garde un peu plus tard dans la journée, rappelant que rien n’est fait pour le 2nd tour et que l’enjeu est que le FN soit le plus faible possible. Il estime qu’il n’y a pas eu de prise de conscience de ce qu’il s’est passé dimanche avec la qualification de Marine Le Pen pour le second tour de l’élection présidentielle. Tout le monde a regardé l’ordre d’arrivée, mais on a oublié que c’était Marine Le Pen au 2nd tour. Est-ce qu’il n’y a pas un paradoxe à l’inviter ce matin pour rendre hommage au policier ?

Je ne vois pas très bien le sens de votre question. En tout les cas si c’est pour m’inviter à commenter les propos du président de la République, je crois que tout le monde est conscient de l’enjeu du choix du second tour. Le premier à en être conscient, c’est évidemment Emmanuel Macron. Mais l’ensemble des Français et des Françaises doit être conscient que nous allons avoir devant nous un enjeu absolument majeur. C’est la question de la reconstruction de notre pays. C’est cela qui est devant nous, avec un choix important. Soit nous choisissons une forme de récession, de retour en arrière qui est évident, avec ce que propose le Front National, pour notre économie, croissance, monnaie... avec la récession pour nos épargnants, petites retraites, pour chacun des Français. Soit nous choisissons – et je suis sûre que c’est que le choix que va faire le pays – une confiance dans l’avenir, d’une reconstruction de notre pays. Nous avons vécu des années d’impuissance publique et nous en sommes là aujourd’hui. C’est bien cela qui est offert et proposé aux Français par Emmanuel Macron, la possibilité enfin de sortir de l’impuissance politique, de reconstruire une démocratie qui fonctionne, d’apporter des solutions aux problèmes, aux questions, et aux angoisses des Françaises et des Français. C’est donc un choix absolument majeur et je crois que c’est très important que le pays, dans son immense majorité, se dresse pour donner cet élan qui, au deuxième tour, ne sera pas seulement l’élection d’un président, mais permettra ensuite le redressement du pays dans l’égalité, la solidarité avec les uns et les autres.

Qu’est-ce qui fait qu’Emmanuel Macron, qui a été ministre de François Hollande, peut sortir de l’impuissance publique ?

Parce qu’il apportera des solutions, qu’il rassemblera le pays, qu’il réunira tous ceux qui ont décidé d’avancer, qu’il refondera l’Europe. Vous savez très bien que dans les temps qui sont les nôtres on a la question du terrorisme et de l’insécurité, comme en atteste l’hommage de ce matin. Le monde qui nous entoure est de plus en plus dangereux. Imaginer que nous pouvons, seuls, faire face aux défis du monde, c’est évidemment raconter des histoires. Imaginer qu’on va pouvoir demain raser gratis, c’est prendre les Français pour des citoyens qui ne sont pas responsables. C’est un point très important pour l’avenir de notre pays qui va être en question au second tour. C’est la reconstruction d’un pays qui va retrouver confiance en son avenir.

Emmanuel Macron a réagi aux propos de François Hollande. « Il a tout fait raison. Je n’ai jamais considéré que quoique ce soit était gagné ». Il explique qu’il ne souhaite pas hystériser le combat et veut poursuivre ses déplacements de terrain. Il sera demain à Amiens pour rencontrer les syndicats de l’usine de Whirpool, menacée de fermeture. Elle va ressembler à quoi cette campagne d'entre-deux-tours ? 

C’est une campagne au contact des Français, il l’a dit, et il était d’ailleurs à Garches avec le personnel hospitalier aujourd’hui. C’est une campagne avec les Français, tous les jours, à leur écoute, dans un dialogue permanent avec eux. Il y aura en plus des réunions publiques, parce que les campagnes cela se passe de cette façon là, mais ce que je trouve plus important, c’est cette présence quotidienne avec les Français, à leurs côtés, pour les entendre et les écouter.

Les premières heures après le premier tour, il les a passées dans son QG, à recevoir des responsables politiques, à mettre en place des stratégies. On avait l’impression qu’il était plutôt dans les législatives, qu’il avait enjambé le second tour.

Je ne crois pas du tout. Pour avoir été à son QG dimanche soir, personne n’a parlé des élections législatives. D’abord tout le monde a attendu les résultats. Ensuite quand sa présence a été confirmée, c’était effectivement bien. Il y a une chose qui n’a pas été dite, c’est que pendant des mois tout le monde a annoncé que Marine Le Pen serait en tête, or elle est deuxième. Cela serait mieux qu’elle n’y soit pas, mais elle est deuxième. Emmanuel Macron est premier. Maintenant il faut confirmer cet élan, il faut une mobilisation de tous les Français pour permettre le vrai redressement du pays et la réponse à toutes les fractures du pays. Jacques Chirac parlait déjà de la fracture sociale et elle est toujours là. On voit en plus apparaître une fracture territoriale entre différents territoires du pays. Il y a besoin de réponses urgentes, en particulier pour ceux qui ont les plus grandes difficultés, les salariés qui ont des petits salaires, il va falloir travailler sur les questions de pouvoir d’achat. C’est ce que propose Emmanuel Macron, de faire davantage, il va falloir supprimer la taxe d’habitation pour ceux qui la paient déjà encore aujourd’hui. Bref, il y a des mesures extrêmement concrètes à faire pour faire reculer ces fractures qui ont malheureusement progressé dans notre pays.

Est-ce qu’il va y avoir un changement de ligne ? On lui a reproché d’être un peu trop candidat des grandes villes, de moins s’intéresser à la ruralité, à la périphérie... Va-t-il un peu modifier sa ligne ? 

Vous savez, le prochain président de la République sera président de tous les Français donc c’est extrêmement important d’aller au devant de l’ensemble des Français, des grandes villes, des territoires ruraux qui se sentent souvent délaissés par tous les politiques depuis 20 ans. Effectivement ce sentiment d’être délaissé, ce besoin de reconnaissance directe et concrète, il faut y répondre. C’est l’objectif d’Emmanuel Macron.

Où faut-il aller chercher des voix ?

Vous allez parler, vous allez rencontrer la France qui travaille, demain les ouvriers, après-demain des agriculteurs, des salariés... Tous ceux qui forment la France, et essayer de voir avec eux comment on peut construire un avenir qui sera meilleur.

Marine Le Pen était justement avec la France qui travaille, celle qui se lève tôt. Elle s’est présentée comme la candidate de la régulation et de la France qui se lève tôt contre son adversaire qui est le candidat de la mondialisation et de la dérégulation. Emmanuel Macron c’est le candidat de la dérégulation, de l’ouverture totale ?

Marine Le Pen dit à peu près n’importe quoi. Elle oublie deux choses fondamentales quand on parle de  notre agriculture. Elle oublie que c’est l’Europe qui doit protéger. Elle peut toujours mieux le faire. Sortir de l’Europe pour nos agriculteurs – notamment ceux qui exportent –, fermer les frontières, vous voyez bien ce que cela apporte derrière : la récession, la crise et la décroissance. C’est évidemment un message d’une France qui va dans le mur.

Alain Juppé réunissait ses troupes ce soir dans un bar parisien, l’occasion pour le maire de Bordeaux de faire le point sur son parti Les Républicains au lendemain de la défaite au 1er tour de l’élection présidentielle. Il préconise lui un changement de lignes pour sa formation. Il a rappelé pourquoi il appelait à voter Emmanuel Macron face à Marine Le Pen. Pour l’élection législative il a encouragé à défendre les valeurs libérales, humanistes et européennes. Ces législatives s’annoncent être le bazar…

Je n’ai jamais douté qu’Alain Juppé ferait le bon choix pour le pays, et heureusement qu’il y a encore des Républicains qui sont républicains. Même François Fillon a fait une déclaration dimanche soir qui était aussi extrêmement claire. Je trouve que cela mérite d’être dit et salué.

Une minute sur les législatives. Emmanuel Macron a dit encore ce soir que les hommes politiques socialistes ou Républicains étaient les bienvenus, à condition qu’ils abandonnent leur étiquette. Manuel Valls qui réunissait ses troupes ce soir a dit qu’il n’est pas question d’être exclu du PS pour le soutien à Emmanuel Macron. On s’y perd un peu. Quelle investiture ? Emmanuel Macron a dit qu’il allait annoncer les investitures dans l’entre-deux-tours.

Vous savez c’est assez simple. D’abord il y a l’élection présidentielle et ensuite il y aura les élections législatives. Oui bien sûr il faut être prêt, avec une liste de candidats – qui seront des candidats de la majorité présidentielle, si Emmanuel Macron est élu. Après, le rassemblement doit être cohérent sur les valeurs. C’est un rassemblement de réformistes, de gens qui veulent redresser le pays, qui considèrent qu’il faut réunir plutôt qu’opposer, qu’on a plutôt besoin d’Europe que de sortir de l’Europe. Ce sont des gens qui sont de bonne volonté pour redresser le pays. Il y a aura évidemment, après la majorité présidentielle du 2ème tour, une majorité pour les élections législatives.

Vous n’en doutez pas ?

Je n’en doute pas parce que les Français donneront mandat à Emmanuel Macron. C’est très important d’avoir un élan pour ensuite pouvoir gouverner le pays et agir. Agir pour en finir avec l’impuissance publique. C’est la dernière chance, le dernier moment pour notre pays pour enfin sortir de l’impuissance publique.

Merci beaucoup Marielle de Sarnez. 

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