"Avec Emmanuel Macron, un espoir se lève et est possible pour les Français"

Au micro de France 2, François Bayrou a défendu son candidat, Emmanuel Macron, face aux critiques acerbes de François Fillon. Confiant mais prudent, il affirme que la campagne présidentielle n'est pas jouée d'avance.

Bonjour François Bayrou.

Bonjour. 

Est-ce qu’il n’y aura pas une semaine de trop dans cette campagne ?

Non, c’est toujours comme ça les campagnes électorales, avec les dernières lignes droites, les mobilisations de dernière minute et les écarts qui se creusent. 

Qui se resserrent ?

Non, qui se creusent. Vous, France 2 vous publiez ce matin un sondage dans lequel les écarts se creusent, dans lequel Emmanuel Macron rassemble des intentions de vote de plus en plus nombreuses, puisqu’il atteint 25%, ce qui est une somme considérable.

Cela veut dire que c’est plié ?

Pas du tout. Celui qui croit que l’élection présidentielle est jouée à l’avance ne connaît pas l’élection présidentielle.

Vous êtes donc confiant ce soir ?

Les écarts se creusent. Cela veut dire qu’un espoir se lève, que les Français, au bout du compte, alors que la campagne a été pour beaucoup troublante, désarçonnante, tout d’un coup voient un espoir possible pour eux, avec un homme qui est par son âge, par son optimisme, par l’optimisme qu’il propose au pays, qui est en situation de le rassembler.

Nous allons revenir sur son optimisme. Imaginez-vous un second tour sans Emmanuel Macron ?

Je ne suis pas là pour faire des pronostics. C’est votre métier et celui des instituts d’opinion.

Ce matin, je lis dans le journal F. Fillon qui dit « je serai au second tour ». Vous pourriez nous dire la même chose.

Je ne connais pas un seul des onze candidats, même loin de toute crédibilité, qui n’affirme pas qu’il va être au second tour. 

Donc vous pourriez nous le dire ce matin : « nous allons être au second tour » ?

Je pense qu’il est très important d’être dans le respect du vote des Français et de ne pas présenter comme acquis un succès qui reste à construire. 

C’est le piège, cela ?

Oui, c’est un piège.

Trop de confiance ?

Oui, en tout cas, c’est un risque que je ne prendrai pas et que ne prendra pas Emmanuel Macron. Ce qui est très important, c’est que nous sentons qu’une page se tourne, après des mois, des années et même des décennies, de cette espèce d’échec dans lequel la France s’était enlisée, de cette espèce d’incapacité à tracer une ligne et à trouver un cap qui soit rassembleur pour les Français, alors quelque chose est en train de se passer.

Vous avez lu le Figaro ce matin et F. Fillon lâche ses coups contre Emmanuel Macron.

Oui, vous me l’avez fait lire.

Il l’accuse de ne pas défendre le récit national, historique, l’enracinement culturel. Pour un homme qui aime l’histoire comme vous, ce sont des critiques qui pèsent ?

Je ne sais pas ce que ces phrases veulent dire. Prenons les deux affirmations que vous venez de faire. Emmanuel Macron a reçu hier soir à Nantes le soutien de celui qui est chargé du terrorisme dans sa responsabilité de Ministre de la Défense, Jean-Yves le Drian. Sur ce point, depuis des semaines, nous savons qu’ils ont des échanges très importants. Deuxièmement, il a reçu le soutien du patron du Raid, qui a même quitté ses fonctions pour l’aider et se présenter auprès de lui. Qui peut soutenir qu’il n’y ait pas là des expériences précieuses et tout-à-fait centrales pour ce très grand sujet de la lutte contre le terrorisme ?

Cela sous-entend qu’Emmanuel Macron n’a pas l’expérience mais qu’il est bien entouré ?

Pas du tout. Il a l’expérience. Il a exercé des fonctions importantes. Tout le monde n’a pas été ministre de l’Economie dans un grand pays comme la France sans acquérir une grande expérience.

Deuxièmement, vous parlez du récit national. Je ne sais pas ce que cela veut dire. La fidélité à l’histoire de la France, c’est la fidélité à son avenir et à son choix de l’avenir. Ce n’est pas moi qui vais vous dire le contraire, j’ai passé beaucoup d’années à réfléchir à l’histoire de la France et à l’histoire des grandes figures qui ont fait la France. Le sillon dans lequel Emmanuel Macron a choisi de s’installer est le sillon de ce qu’il y a de plus généreux, de plus grand dans l’histoire de la France. Je ne citerai – vous le comprendrez – que Henri IV, parce que le roi de la conciliation a aussi permis au pays de se reconstruire. 

Donc les critiques de F. Fillon de ce matin ne comptent pas ?

Cela s’appelle énergie du désespoir. 

Après Jean-Yves Le Drian, Jean-Michel Baylet a fait part de son soutien à Emmanuel Macron, juste après la lettre de Manuel Valls soutenant Emmanuel Macron. Cela fait deux ministres de plus. Cela devient compliqué d’expliquer que vous incarnez l’alternance ?

Vous vous trompez complètement. Il y a aussi auprès d’Emmanuel Macron douze anciens ministres de gouvernements de droite, douze personnalités ayant exercé des responsabilités dans des gouvernements de droite. Il y a tout le centre indépendant, que je représente. Cela crée un nouvel équilibre.

Deuxièmement, ne mélangeons pas « soutiens » avec « exercice des responsabilités » dans la période qui va s’ouvrir. Ce n’est pas la même chose. Il est naturel quand on veut changer les choses dans un pays d’accepter des soutiens d’où qu’ils viennent, de personnalités, pas forcément d’acteurs investis sur tous les sujets. Ces personnalités incarnent une aspiration du pays. Après, très différente est la question de l’alternance. L’alternance signifie que le gouvernement nouveau, le nouvel acte qui va s’ouvrir ne ressemblera pas au précédent. Je vous rappelle que c’est une des conditions, des exigences qui ont permis l’alliance entre Emmanuel Macron et nous.

Emmanuel Macron va rencontrer le patron de la CFDT aujourd’hui, très présent auprès du gouvernement pour mener les réformes lors de ce quinquennat. Au fond, on se dit « c’est la même méthode », « il va remettre ses mains entre les mains des syndicats ».

Je ne sais pas quelle est votre vision, c’est une vision bizarre.

On nous expliqué pendant quelques temps que c’était difficile de réformer dans ce pays.

Au contraire, on ne peut pas réformer un pays si on n’a pas de contacts avec ceux qui sont les représentants légitimes des salariés. Je vous rappelle que la CFDT vient de gagner les élections professionnelles. J’ai été très sensible au fait que Nicole Notat – on ne peut pas dire que ce ne soit pas un esprit libre – s’est prononcée pour Macron et soit venue à son meeting. Cela me touche beaucoup. Je sais que l’étape qui va s’ouvrir est une étape dans laquelle les entreprises et les salariés auront leur place. Il n’y a que comme cela que nous pouvons faire avancer le pays. Vous connaissez un pays qui avance si on explose la société dans laquelle nous vivons ?

La méthode de Macron sera la concertation, le dialogue social ?

Ce sera le dialogue, et on tranche. Dialogue, car on prépare les décisions ensemble. Puis on tranche, parce que le pays a besoin de trancher.

 

 

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