Brexit : "Travaillons sur l'idée d'une troisième voie européenne qui soit celle d'une Europe coopérative"

Image n°1468

Au micro de France Info, Marielle de Sarnez a émis le souhait d'une troisième voie pour l'Europe qui ne soit ni une Europe technocratique, ni une Europe des Etats-Nations. "Je me battrai, parce que je pense que pour répondre aux défis qui sont devons nous, nous devons être ensemble", a-t-elle déclaré.

Le Royaume-Uni s’est prononcé pour une sortie de l’Union européenne selon les chiffres officiels. Nous sommes en ligne avec Marielle de Sarnez, eurodéputée centriste, cice-Présidente du Mouvement Démocrate. Ce Brexit sera un « électrochoc », c’est ce qu’a dit Manuel Valls, est-ce que vous partagez l’analyse du Premier ministre ?

Ecoutez, en tous les cas, bien sûr c’est un choc, et je crois que personne n’en mesure les conséquences aujourd’hui. Conséquences pour la Grande-Bretagne d’abord, il y a un risque de décomposition, de délitement de ses territoires que sont l’Ecosse, l’Irlande et Gibraltar. Et évidemment c’est un choc qui aura des répercussions en Europe. Simplement, il ne faut pas se tromper et il faut bien essayer de pointer du doigt ce qui a prévalu dans le vote. Je crois que ce qui a vraiment prévalu, c’est ce qu’on a appelé les différences entre ceux qui se croient les élites et ceux qui sont le peuple, et c’est cela est la question fondamentale. La question de la politique qui est menée, c’est la question de la démocratie, de l’appropriation de l’idée européenne par les peuples, et imaginer que – c’est ce que j’entendais sur votre antenne – ce soit un mal pour un bien, c’est se tromper, ça ne se passera pas comme ça. Il va falloir réviser des choses, repenser des choses, les repenser profondément.

Vous parlez justement de démocratie et c’est souvent la critique qui est faite envers l’Union européenne. Comment apporter plus de démocratie ou en tout cas rapprocher Bruxelles du citoyen européen et notamment français ?

Ce n’est pas rapprocher Bruxelles l’enjeu ; pardonnez-moi, mais Bruxelles n’est pas une fin en soi. La fin en soi c’est qu’on apporte des réponses justes aux peuples européens qui sont en droit d’attendre des réponses justes et efficaces pour les questions économiques, les questions sociales, pour ce qui relève de la question migratoire, sur toutes les questions ultrasensibles, on cumule depuis des années des non-réponses, ou des mauvaises réponses ou des manques d’anticipation. C’est ça qu’il faut changer profondément. On ne fera pas l’Europe sans les peuples.

Jean-Marie Cavada, eurodéputé centriste, disait tout à l’heure sur France Info que c’était finalement l’Ecole de Chicago autrement dit le libéralisme, qui était encore aux affaires à Bruxelles. On ne paye pas justement ces décennies d’ultralibéralisme à la Commission ?

Je crois que c’est ça le paradoxe. Comme beaucoup, je crois à l’Europe parce que je pense que c’est un projet politique, je veux une Europe puissante, tranquille, qui apporte des réponses aux défis du monde. Mais on a fait une Europe de marché pour l’essentiel. Et, d’ailleurs, le paradoxe de tout ça c’est qu’on a fait une Europe de marché sous la pression des Anglais, et que ce sont les mêmes Anglais qui souhaitent quitter cette Europe ! C’est pour le moins paradoxal.

C’est pour cela que je vous dis qu’il va falloir repenser la vision, la perspective européenne. Il faut que l’on travaille sur l’idée d’une troisième voie européenne. D’un côté, il y a eu la voie traditionnelle, institutionnelle et quelquefois trop technocratique ; de l’autre côté, il y a la voie de ceux qui disent qu’il faut simplement les Etats Nations mais alors ce n’est qu’une addition d’égoïsmes et, dans les temps qui sont devant nous, je peux vous dire que l’égoïsme n’est pas la réponse, en aucun cas. Donc il faut travailler, réfléchir, appréhender une troisième voie européenne qui soit celle d’une Europe coopérative. Pour cela il faut du leadership, pour le proposer, pour l’initier et je crains que de ce point de vue là, la France, malheureusement, soit aux abonnés absents.

Est-ce qu’il existe un risque réel d’une explosion de l’Union européenne maintenant ?

Si les chefs d’Etat et de gouvernement, si les responsables politiques ne prennent pas conscience maintenant, du fossé qui s’est creusé et s’est aggravé, et ce depuis l’élargissement, s’ils ne prennent pas conscience qu’ils ont été incapables de bien réagir aux différentes crises que les Européens ont vécues depuis cinq années, alors il y a de grands risques. Moi, je me battrai, parce que je pense que pour répondre aux défis immenses qui sont devant nous, nous devons être ensemble. Il faut qu’on soit unis mais il faut changer les règles, changer la façon de faire, c’est absolument fondamental. Pour moi, ça doit être au cœur de la campagne présidentielle française qui va s’ouvrir.

 

 

Je reçois la lettre d'information du Mouvement Démocrate

Engagez-vous, soyez volontaires

A nos côtés, vous serez un acteur de nos combats pour les Français, pour la France et pour l'Europe.

Chaque engagement compte !

Votre adhésion / votre don

Valeur :

Coût réel :

20 €

6,80 €

50 €

17 €

100 €

34 €

Autres montants

Qu'est ce que la déclaration fiscale sur les dons ?
Filtrer par