Centres équestres : "Le gouvernement va condamner à mort cette filière"
Interrogé par France 5 sur la grogne des centres équestres, François Bayrou a apporté son soutien aux manifestants : "Si la hausse de la TVA est appliquée, des milliers d'emplois vont mourir", a-t-il prévenu.
France 5 - Le taux de TVA pour les centres équestres va passer de 7 à 20%. Des chevaux et des poneys ont défilé à Paris contre cette hausse. Soutenez-vous cette démarche ?
François Bayrou - Ils ont absolument raison, parce qu'ils vont mourir. Pour une famille dont un enfant fait de l'équitation, cela coûte déjà très cher...
On dit que c'est un sport de riches...
Mais c'est honteux que ce soit un sport de riches ! Non seulement ça ne devrait pas être un sport de riches, mais ça pourrait même ne pas être seulement un sport de bien-portants. Le cheval est formidablement éducatif et chaleureux, y compris pour de jeunes handicapés. Il faut laisser la TVA au niveau où elle est, sinon ils vont mourir. C'est absurde, car une fois qu'ils seront morts, il n'y aura plus de rentrée fiscale. Si vous laissez la TVA à un taux raisonnable, cet argent sera dépensé et paiera la TVA. Les centres équestres ne sont pas la poule aux œufs d'or, ils ne roulent pas sur l'or et font déjà des efforts. Ce sont des gens qui aiment passionnément ce qu'ils font, leur métier. Il y a des milliers d'emplois dans cette filière et on veut les condamner à mort. Ils ont raison de protester.
Mais si vous faites ça, vous allez avoir les commerçants, les artisans, qui vont vous dire que la TVA est aussi très compliquée pour eux...
On aurait pu passer la TVA de 7 à 10%, et non de 7 à 20%, pour les centres équestres et pour d'autres activités hippiques qui sont elles aussi très précieuses. Si on les laissait dans la tranche où ils sont, au moins on aurait un peu de considération pour eux. Ce n'est pas la même chose de faire un effort de 3% ou de 13% ! Là ils disent : "On ne peut plus". Le résultat, c'est que les enfants n'iront plus au centre équestre.