Comment améliorer le plan Juncker ?

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Dans une tribune accordée aux Échos ce matin, le député européen Robert Rochefort propose plusieurs pistes pour favoriser la réussite du plan d'investissements du président de la Commission européenne.

Comment relancer l'investissement en Europe, lorsque les marges budgétaires sont insuffisantes pour mettre sur la table les centaines de milliards nécessaires ? Tel est le défi que Jean-Claude Juncker doit relever. Pour cela, il innove en créant un nouveau fonds stratégique (le FEIS) distinct de la Banque européenne d'investissement, qui pourra s'engager sur des projets innovants sans que cette dernière ne perde son triple A, car pour construire l'avenir il faut oser - c'est-à-dire prendre des risques pour entreprendre.

Tout repose sur un effet de levier très ambitieux. À partir de 21 milliards d'euros de fonds publics au départ, le président de la Commission européenne espère un investissement global, avec l'appui d'autres investisseurs essentiellement privés, qui le multiplie par 15 - ce qui est beaucoup - pour aboutir à un montant total de 310 milliards.

La question qui se pose désormais n'est pas de savoir si ce plan marchera, mais de se demander comment faire pour qu'il réussisse, car il est la dernière chance d'une Europe qui se doit de démontrer aux citoyens sa capacité à sortir de la crise.

Un préalable s'impose. Le plan Juncker ne peut servir de prétexte pour ralentir les réformes structurelles que des pays doivent encore réaliser, dont la France évidemment. Bien au contraire, les fonds privés ne soutiendront la démarche que s'ils sont convaincus par des pouvoirs publics nationaux et une administration européenne s'engageant à mettre en place un environnement favorable à leurs activités, c'est-à-dire réduisant toutes les barrières administratives inutiles et les incertitudes fiscales.

Puisque ce fonds doit concentrer ses moyens sur les secteurs stratégiques de l’économie numérique, de l’énergie et des transports, il faut en conséquence que des cadres harmonisés de réglementation et de régulation se substituent peu à peu au maquis des 28 administrations ou agences nationales chacune en charge de ces secteurs dans son propre pays.

Il convient aussi de chercher à rassembler davantage d’argent frais que ce dont dispose en l’état M. Juncker. On pourrait pour cela faire appel à l’épargne populaire, très abondante dans de nombreux Etats. Imaginons la création d’un livret défiscalisé – sur le modèle du LDD – destiné aux ménages européens, dont les fonds iraient directement au FEIS. Voilà une façon d’associer les citoyens à cette mobilisation pour réindustrialiser l’Europe.

Utilisons également l’une des dispositions optionnelles prévues dans le plan Juncker. Les pays qui le souhaitent pourront abonder le FEIS sans que cela ne vienne s’imputer sur leur ratio d’endettement national (les fameux 3% de déficit public). Cela serait un signe majeur si la France et l’Allemagne, de concert, s’engageaient dans cette voie et que ces pays soient suivis par d’autres Etats membres.

Le déficit d’investissement en Europe, du fait de la crise, est aujourd’hui d’au moins 700 milliards d’euros, quand les Etats-Unis ont réussi à maintenir leur flux d’investissement. Le plan Juncker est la première étape à portée de main du redressement en Europe. Il tranche avec la terrible inaction dans ce domaine de la Commission Barroso. Mais il est encore insuffisant dans son ampleur et incertain dans ses résultats. Nous devons le faire réussir et l’améliorer.

 

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