Coût de l'arrêt du nucléaire : "C'est une controverse qui n'intègre pas toutes les données"

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Yann Wehrling, porte-parole du Mouvement Démocrate et responsable de l'Environnement au sein du Shadow cabinet, a réagi à l'interview donnée le 22 septembre au Figaro par Bernard Bigot, qui déclare que l'abandon du nucléaire aurait selon lui un coût exorbitant.

"Dans ce débat sur la question du nucléaire, qui va devenir de plus en plus fort dans la campagne présidentielle qui s'amorce, je ne m'attendais guère à un silence passif de la part des partisans du nucléaire", a confié Yann Wehrling. "Je suis d'avance déprimé à l'idée que ce débat se fera sur des torsions de la réalité, des sur-interprétations de chiffres dans tous les sens qui évidemment ne permettront aucunement d'envisager des options raisonnables sur la question énergétique", a-t-il regretté. 

"D'où vient ce chiffre de 750 milliards d'euros ?" a-t-il interrogé. "De nulle part... Simples extrapolations des chiffres allemands, eux-mêmes sujets à controverse en Allemagne", a-t-il expliqué. 

D'une part, "controverse du fait que le démantèlement des centrales est un coût incontournable que personne ne peut estimer aujourd'hui", a mis en avant le porte-parole du MoDem. "On n'a encore jamais vraiment démantelé une centrale", a-t-il rappelé. Et surtout, "dans la mesure où les centrales ont une fin de vie, il faudra les démanteler, qu'on soit pour ou contre le nucléaire", a-t-il déclaré. "C'est une donc une dépense qu'on ne peut imputer à une décision d'arrêt du nucléaire ; elle est devant nous, quelle que soit la décision prise", a-t-il souligné. 

D'autre part, c'est une "controverse du fait qu'on n'intègre nullement les probables gains d'efficacité des énergies renouvelables dès lors qu'on s'y engage fortement" a-t-il mis en avant. N'est pas pris en compte également le fait "que l'industrie qui en fera le développement deviendra leader en standardisant les process et en vendant des brevets nouveaux, que ceci sera créateur de richesse et donc de recettes fiscales pour l'Etat, et que ces gains sont à déduire des coûts éventuels de l'arrêt du nucléaire (et encore une fois, sortons de ces coûts celui du démantèlement car ceci est inéluctable avec ou sans sortie du nucléaire)" a expliqué Yann Wehrling. 

Enfin, "controverse car aucun scénario énergétique n'intègre l'idée qu'on pourrait réduire notre consommation énergétique par un gain en efficacité énergétique (potentiellement considérable) du parc de logement, du parc automobile, des process industriels et de toutes les machines, appareils et autres engins", a-t-il rappelé. 

En conclusion, "j'entends souvent des procès faits aux anti-nucléaires qui sont traités d'irresponsables incapables de prouver que ce qu'ils avancent est réaliste", a-t-il dit. "Accordons que c'est parfois vrai et admettons que la puissance de travail d'un CEA et d'un Etat pour défendre une option n'est en rien comparable aux moyens dont disposent des ONG anti-nucléaires", a rappelé le porte-parole. "Mais quand on est un Etat ou une grande agence comme le CEA, qu'on a les moyens de démontrer son propos, comment peut-on se permettre de dire des choses aussi imprécises qu'affirmatives ?" a-t-il regretté. 

"A quand un avis objectif et impartial sur ce sujet ?" s'est-il interrogé.

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