Discours de clôture de Marielle de Sarnez à l'Université de rentrée

Nous vous invitons à découvrir le discours de Marielle de Sarnez, 1ère Vice-présidente du Mouvement Démocrate, présidente de la commission des Affaires étrangères, à notre Université de rentrée.

 

Mes chers amis,

 

Je suis très heureuse de vous retrouver, ici, à Guidel, dans cette Bretagne que nous aimons tant.

Je me joins évidemment à Yann pour les remerciements aux permanents et aux bénévoles qui font un travail formidable.

Nous retrouver ici tous ensemble chaque année dit beaucoup de ce que nous sommes, de la fidélité, de la constance, l’énergie, l’engagement. Tout ce qui fait la force de notre Mouvement. 

Comme les Bretons, nous sommes tenaces.

Nous ne lâchons jamais rien.

Nous l’avons encore prouvé récemment, merci à Marc. 

Nous tenons bon quel que soit le temps, quelle que soit la mer, quels que soient les vents, et ils sont parfois contraires. 

Car nous savons où nous allons, nous connaissons le cap. 

Nous ne sous-estimons rien des difficultés. 

Mais il nous revient, parce que nous sommes solides et solidaires, parce que nous avons une histoire commune, commencée depuis bien longtemps, parce que nous avons porté une responsabilité essentielle dans l’élection d’Emmanuel Macron, il nous revient d’être en première ligne, pour contribuer à fixer le cap, donner du sens, changer ce qui doit l’être, en France, et en Europe, penser le monde et la société de demain.

Chacun de nous l’aperçoit et le ressent, nous ne sommes pas dans des temps ordinaires. 

Le monde est bousculé dans ses équilibres, ses fondations tremblent. 

L’Europe est malmenée, proche d’imploser de l’intérieur, et nos concitoyens sont de plus en plus nombreux à douter de la réalité de notre belle devise républicaine.

Cela appelle des comportements, des attitudes, une manière d’être et de faire, extra-ordinaires. 

C’est bien à un rendez-vous avec l’Histoire que nous sommes aujourd’hui invités. 

Tous les Français ont conscience du moment que nous vivons. 

Ils savent que nous ne devons pas échouer pour ne pas régresser. 

Tous ensemble, nous n’avons qu’une obligation collective, une seule, que le Président de la République réussisse.

Sa réussite sera celle du pays tout entier.

Et son échec ouvrirait la porte à tous les risques, à tous les périls.

Mes chers amis, nous avons bien l’intention de conduire notre pays à bon port.

Notre feuille de route, vous la connaissez tous. Elle se résume en deux mots, que nous avons beaucoup utilisés ces derniers-jours : loyauté et exigence.

Nous voulons que la promesse de l’élection d’Emmanuel Macron soit tenue.

Il y avait dans son élection une promesse de rupture, et une promesse de transformation.

Rupture avec les pratiques politiques anciennes. 

Ces pratiques politiques anciennes, c’était la mise en scène perpétuelle d’affrontements artificiels. C’est cela que les Français ont rejeté en disant non, en même temps, aux deux forces qui se repassaient le pouvoir depuis plusieurs décennies. 

Et c’est bien pourquoi la naissance d’un bloc central fort, le plus large possible, est la seule réponse possible pour changer en profondeur et durablement la vie politique française. 

C’est une question de cohérence. Faire travailler ensemble ceux qui, au fond, pensent et croient la même chose. Et rassembler le soutien large sans lequel rien n’est jamais possible.

La majorité, cher Christophe, ne peut pas, ne doit pas se réduire à une seule sensibilité. Elle doit au contraire organiser sa diversité, dans le respect mutuel des uns et des autres, pour que s’expriment et qu’avancent ensemble des sensibilités différentes.

Et cette majorité, elle doit être ouverte ! 

Nous le savons bien, aucun des enjeux de fond auxquels nous sommes aujourd’hui confrontés, l’accroissement continu des inégalités, l’aggravation de la fracture sociale, le délitement européen, le dérèglement climatique, le déséquilibre du monde, ne trouveront de réponse durable sans rassemblement large.

Quand il s’agit de l’essentiel, les temps sont toujours au rassemblement.

Ils doivent aussi consacrer le retour du politique.

Penser le monde et la planète de demain, imaginer une nouvelle organisation de l’État, de notre économie, des territoires, chère Jacqueline, de notre démocratie, inventer de nouvelles formes de solidarité, cela exige de sortir des schémas de pensée tout faits, du conservatisme, et du conformisme.

Dans un moment de crise et de profonde remise en cause, l’imagination doit revenir au pouvoir, le volontarisme politique, l’obsession du sens à donner à l’action. 

Par exemple, la réforme en tant que telle ne doit pas être un but en soi. La réforme, si nous voulons qu’elle soit comprise, soutenue, acceptée par tous, doit toujours être mise au service d’une vision. 

Les réformes, c’est parce que nous ne pouvons pas accepter que demeurent dans notre pays des fractures sociales, économiques, éducatives, territoriales, qui s’amplifient avec le temps.

Relever ces défis suppose que l’on fasse confiance aux Français, qu’on partage avec eux les constats, qu’on leur donne la perspective.  

Cela suppose que l’on tourne le dos aux réformes superficielles, et aux coups de rabots, pour changer en profondeur ce qui doit l’être, pour se poser la question essentielle du rôle et de la réforme de l’État, pour s’attaquer enfin aux déficits qui plombent le pays.

Mes chers amis, nous aurons en l’année 2019 qui va s’ouvrir à relever ensemble le plus lourd des défis.

L’Europe, c’est le défi de notre siècle. Et c’est un défi pour nous-mêmes. 

Si nous ne faisons rien, si nous sommes incapables d’exprimer une volonté, une unité, de porter une vision, de nous ressaisir, l’Europe continuera de se déliter, de se défaire.

Et nous serons les grands perdants.

Mes chers amis, si nous voulons renouer avec l’idéal européen, il nous faudra traiter la grande question, il nous faudra réconcilier les peuples, le peuple européen, avec l’idéal européen. 

Depuis plusieurs décennies, la relation entre nos concitoyens et l’Union européenne ne cesse de se dégrader.

La colère contre les prétendues  « élites »  monte et progresse chez nos concitoyens au fur et mesure que les inégalités se creusent. 

Et en même temps, le doute identitaire s’installe, et nourrit tous les fantasmes, toutes les peurs, à l’égard de « l’autre », à l’égard de « l’étranger ».

Mes chers amis, il nous faut regarder les choses en face : c’est à nous, qui portons l’idéal de la démocratie, c’est aux démocrates de répondre, contre les démagogues, aux peurs et aux attentes des peuples, faute de quoi ce sont les idéologies autoritaires et demain les régimes autoritaires qui l’emporteront. Et l’aventure sera destructrice.

C’est pourquoi notre responsabilité est grande.

Nous devons nous adresser au peuple français, je le crois, dans son ensemble. A ceux qui croient à l’Europe, à ceux qui veulent la changer, à ceux qui doutent. Et c’est à ces derniers qu’il faut dire et qu’il faut démontrer que le choix de 2019 sera crucial pour l’Europe. 

Nous n’avons pas le droit de laisser disparaître l’urgence et la nécessité de l’idéal européen. 

Car l’Europe, comme tu l’as dit hier cher Jean-Louis, ce n’est pas seulement un marché, ce n’est pas seulement la concurrence, ce n’est pas seulement le libre-échange, ou les critères de Maastricht.

L’Europe, c’est beaucoup plus que tout cela !

C’est une histoire, c’est une identité, c’est un mode de vie, c’est un modèle de société unique au monde, ce sont des cultures, c’est un équilibre offert au monde, c’est un humanisme, et ce sont des valeurs. 

C’est pourquoi, chère Nathalie, toi qui es au Parlement européen la figure de proue du combat vital contre le terrorisme, je veux te remercier d’avoir su défendre, en notre nom ces valeurs fondamentales. Tu l’as fait pour la Hongrie, et tu l’as fait pour les droits d’auteurs, chers à Patrick Mignola.

Mes chers amis, si nous regardons le monde, nous voyons tout autour de nous la montée des tensions, des menaces, des crises, et des violences. Nous voyons l’émergence de la puissance chinoise à l’affût des ressources naturelles du monde, l’expansionnisme russe, la déconstruction du multilatéralisme par Donald Trump, au moment même où le monde devient multipolaire.

Tout le monde voit bien que doit émerger une Europe puissance. Non pas hégémonique. Mais forte et respectée. Pour garantir notre propre sécurité. Et pour construire un nouvel ordre mondial.

Ce combat, car c’est un combat, nous ne le gagnerons que si nous sommes capables de répondre aux grandes questions qui sont devant nous.

L’accroissement continu des inégalités, en France, en Europe, dans le monde doit être combattu. Il est la source des dangers les plus graves que nous avons à conjurer. Danger à l’intérieur avec la montée des populismes, dangers à l’extérieur avec des crises et des conflits qui sont les conséquences des déséquilibres économiques. 

Et d’abord, qui sont la cause des migrations. La crise migratoire, contrairement à ce que l’on dit, n’est pas derrière nous, elle est devant nous. 

Et, contrairement à ce que l’on dit, elle ne concerne pas seulement la France, pas seulement l’Europe, mais le monde entier.

En 2015, l’arrivée de centaines milliers de réfugiés Syriens en Europe s’est faite sans aucune anticipation, et dans la plus grande improvisation.  Les dirigeants disposaient à l’époque d’un arsenal juridique, je pense au mécanisme d’alerte rapide, je pense à la protection temporaire, et ils ne l’ont pas utilisé.

L’Union européenne en paye aujourd’hui les conséquences. 

Nous savons exactement quelles sont les priorités à mettre en œuvre : nous voulons construire un droit d’asile européen, nous voulons un corps de garde-frontières et de garde-côtes comme le font tous les grands ensembles du monde, nous voulons une politique de visas multiples permettant des allées et retour, politique de courage qui regarde en face les défis.

C’est en Afrique que se joue une grande partie de l’avenir de la France et de l’Europe. 

Il nous faut rééquilibrer nos échanges, soutenir la production, en particulier l’agriculture, agir pour que l’Afrique retrouve enfin la plénitude de l’exploitation de ses ressources naturelles, et accède enfin à l’autosuffisance alimentaire. 

Nous le savons tous, une partie de notre avenir est lié, tu en as parlé Yann, au réchauffement climatique. 

Nous avons besoin d’une seule chose, qui selon moi n’est pas difficile à atteindre : nous avons besoin d’un un consensus national, transpartisan, sur le développement durable, qui fixe enfin des objectifs dans la durée et qui impose de s’y tenir.

Mes chers amis, tous ensemble, nous avons voulu, et nous avons décidé, ce qui s’est passé en 2017.

Pas seulement pour élire un jeune, nouveau et talentueux Président de la République.

Nous l’avons voulu pour libérer les énergies et soutenir tous ceux qui entreprennent, qui créent, qui innovent, en particulier les petits.

Nous l’avons voulu pour que s’affirment un nouvel état d’esprit, une nouvelle organisation de confiance sur les territoires.

Nous l’avons voulu pour inventer de nouvelles solidarités entre nos concitoyens.

Nous l’avons voulu pour lutter contre les inégalités croissantes.

Nous l’avons voulu pour donner sa chance à chacun. 

Nous l’avons voulu pour que progresse notre Démocratie.

Et nous l’avons voulu pour bâtir une Europe qui fera battre les cœurs. 

Nous l’avons voulu pour peser sur l’ordre nouveau du monde. 

 

Voilà mes amis ce que nous avons voulu.

Et ce que nous voulons.

 

Voilà ce pour quoi nous allons nous mobiliser sans relâche.

C’est notre responsabilité.

Et c’est notre histoire.

 

Je vous remercie.

 

 

 

Seul le prononcé fait foi. 

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