Discours de clôture du Congrès 2017 de Marc Fesneau

Retrouvez ci-dessous le discours de clôture du Congrès 2017 de Marc Fesneau, Président du groupe Mouvement Démocrate et apparentés à l'Assemblée nationale.

Mes chers amis, je suis très heureux d'être ici parmi vous ce matin pour notre congrès et je voudrais commencer par des remerciements.

Des remerciements à François pour son engagement sans faille au service de nos idées, pour sa détermination et sa capacité, jamais démentie, à nous montrer le cap et le chemin à suivre, mais également le remercier plus personnellement pour sa confiance continue.

Je voudrais remercier Marielle pour ce qu'elle fait au service de notre parti et, finalement, au service de chacune et chacun d'entre nous depuis des années et pour son travail remarquable, comme cela a déjà été dit, à la tête de la commission des affaires étrangères à l'heure où ses enjeux sont si prégnants. Vous verrez que ce sera fort précieux dans les temps à venir.

Je voudrais remercier nos deux ministres, Geneviève et Jacqueline : Geneviève pour sa solidité et une mention spéciale et plus personnelle pour Jacqueline. Lorsque vous avez un tel exemple avec Jacqueline, vous pouvez voyager longtemps, vous pouvez voyager sûrement et vous pouvez voyager fièrement dans la vie politique et dans la vie tout court et je voudrais la remercier pour cela.

Je voudrais remercier Yann, car je sais ce qu'est la responsabilité qu'il exerce désormais. Je sais le stress en amont et pendant. Je sais les nécessités de l'engagement du poste qu'il occupe. Je lui dis à la fois tout mon soutien aujourd'hui et tout mon soutien demain. Je lui dis que, dans deux heures, il pourra respirer, au moins jusqu'à demain matin, avec le sentiment du travail accompli et la gratitude de tous. Je voudrais saluer son organisation tout alsacienne qui fait que, ce matin, nous sommes non pas en retard, nous ne sommes pas à l'heure, mais nous sommes en avance.

Merci à toi.

Je me joins à Yann pour remercier les équipes, les bénévoles et les permanents du siège qui, une nouvelle fois, n'ont pas ménagé leurs efforts pour que ce congrès soit une réussite.

Je voudrais avoir une mention particulière pour Carole que je connais bien et à qui j'adresse mes affectueuses salutations et remerciements.

Je voudrais adresser aux adhérents et aux sympathisants que vous êtes des remerciements pour votre présence sans faille. Ce qui a fait notre force dans les moments les plus difficiles, c'est de savoir que, partout an France, nous avions des forces pour nous aider, pour porter notre voix et notre message et pour nous soutenir. Nous sommes restés des militants, car nous savons d'où nous venons parce que, finalement, nous sommes sortis du rang, nous avons eu cette chance, et nous faisons partie du même corps et de la même famille.

Ne jamais oublier d'où l'on vient et à qui on le doit, ce n'est pas seulement une œuvre de modestie salutaire dans la vie publique et de salubrité psychologique, mais c'est s'assurer en toutes circonstances de ses bases, de ces racines et, finalement, de son authenticité. Cela évite d'être grisé par le pouvoir et, comme le dit fort bien Rudyard Kipling dans son poème "Tu seras un homme, mon fils", cela permet de savoir "rencontrer triomphe après défaite et recevoir ces deux menteurs d'un même front."

Des remerciements enfin aux parlementaires de notre groupe pour le travail formidable qu'ils réalisent à l'Assemblée Nationale et leur conseiller de bien se reposer durant la période de Noël qui arrivent, car nous avons beaucoup de travail devant nous. Au-delà de leur travail remarquable, je salue l'esprit de camaraderie qui règne entre nous, les combats que nous menons, les nuits de séance et de découvertes humaines. Tout cela est formidable et je tiens à vous en remercier beaucoup.

Yann l'a dit, voilà dix ans presque jour pour jour que, dans la foulée de la très belle campagne présidentielle que nous avons menée autour de toi, François, nous fondions notre mouvement. C'était à Villepinte. Nous l'avons fait avec une double volonté : 

Inscrire durablement dans la vie publique une force politique centrale, à la fois héritière des grandes figures historiques inscrites dans la longue tradition des modérés, mais avec la volonté d'en élargir le spectre et ouvrir nos bras à ceux qui, déjà à cette époque, s'étaient reconnus dans la volonté de dépasser les clivages pour reconstruire la France.

Transformer profondément le paysage politique français ballotté depuis tant d'années entre deux blocs comptables de l'échec français, sclérosant finalement toute possibilité de débat et de convergence, toute possibilité de rassemblements nouveaux, alors que nous avions tant besoin de ces rassemblements pour réformer le pays. Finalement, la volonté de celles et ceux qui étaient artificiellement séparés par cette bipolarisation et qui puissent enfin se retrouver.

En dix années et, parfois, un peu plus pour les plus anciens d'entre nous, nous avons, disons-le, concrètement cheminé : dix années de combat, dix années à parfois chercher les oasis pour retrouver l'image des Bédouins chers à François, dix années où l'équipe s'est solidifiée au gré des difficultés, des luttes et des espoirs communs.

Il est assez rare dans la vie politique de porter avec autant de continuité un projet, une espérance et de le voir un jour devenir finalement une réalité. Nous n'avons renoncé à rien au prix de combats difficiles et, parfois, solitaires. C'est tout à l'honneur de notre famille politique de l'avoir fait et c'est en premier lieu à l'honneur de François à qui nous le devons que d'avoir privilégié le projet que nous portions plus que sa personne et de privilégier - c'est rare dans la vie politique - l'ambition collective à l'ambition individuelle.

Merci François.

Il y a une justice, d'une certaine façon, à ce que notre combat ait finalement triomphé et, d'une certaine manière, c'est rassurant pour l'engagement de chacune et chacun d'entre nous. Nous pourrions nous dire que, finalement, les objectifs sont atteints et nous installer dans la situation confortable, comme l'on dit parfois, de ceux qui sont arrivés et, au bout de ce marathon ou de cette longue marche, de nous arrêter.

Pourtant, désormais, tout commence et nous avons des responsabilités particulières : une responsabilité particulière dans le moment politique que nous vivons, celle de faire en sorte que le bouleversement qui s'est opéré, que nous avons voulu et auquel nous avons largement contribué s'installe durablement dans la vie politique, que l'on fasse de ce qui ne pourrait être qu'un instant, qu'un moment une transformation profonde et durable de la vie politique française.

Pour poursuivre ce que nous avons entrepris, nous devons rester ouverts aux autres et accueillants pour ceux qui pourraient avoir envie de nous rejoindre. Quand on est fort et solide sur ses convictions, c'est d'une grande simplicité.

Nous devons rester ouverts aux autres, en particulier à nos partenaires de la République en marche. Ils ont aussi leur chemin à faire et, comme nous l'avons fait depuis 2007, ils ont à construire et à transformer leur formidable élan de 2007 et nous aurons à coopérer avec eux. Nous aurons besoin sans délai, et Yann l'a dit, de travailler ensemble pour relever le défi d'une majorité qui puisse marcher sur ses deux pieds et préparer les échéances électorales.

Nous aurons devant nous les affaires municipales. Le meilleur vœu que je formule pour nous tous, c'est que nous puissions désormais, au niveau local, ancrer ce que nous avons fait au niveau national. C'est tout le défi de 2018 et 2019.

Nous devons être ouverts en interne à ceux qui pourraient être tentés de nous rejoindre, avec la sérénité de ceux qui, solides sur leurs convictions, peuvent accueillir et intégrer.

Nous devons, en second lieu, nous assurer d'institutions qui portent ces volontés de rassemblement et c'est tout l'enjeu du projet institutionnel que nous aurons à examiner et à débattre en 2018 avec un cadre institutionnel permettant la constitution de majorités de projets et non la simple addition de coalitions politiciennes dont le seul objet est de conquérir le pouvoir, puis, une fois au pouvoir, de ne plus rien faire et renoncer.

Nous aurons aussi à bouleverser nos pratiques parlementaires dans les réformes qui viendront en 2018. Patrick Mignola le disait hier avec grande justesse. Nous aurons à rompre avec plus de 50 années de pratiques parlementaires, de déséquilibres institutionnels qui font que l'exécutif est seul en ligne et concentre volontairement, mais finalement souvent à ses dépens, l'essentiel du pouvoir démocratique. Tout cela n'empêche nullement la loyauté à l'endroit de ceux avec lesquels nous partageons le même projet et avec qui nous sommes comptables du programme que nous avons défendu devant les électeurs. Il y a besoin d'un parlement libre, exigeant avec lui-même comme avec le gouvernement, soucieux du contrôle de ceux qui le votent et en prise avec les réalités.

Ce n'est nullement une œuvre d'affaiblissement de l'un par rapport à l'autre. C'est tout simplement une question d'équilibre. C'est l'intérêt de tous. Ce n'est pas la responsabilité de ce gouvernement que de se trouver dans cette situation, mais c'est la nôtre, collectivement, que d'en sortir.

En affaiblissant la démocratie représentative, comme cela a été fait depuis des années, c'est la démocratie tout court que l'on assassine à petit feu et c'est parfois cet affaiblissement qui a conduit au pire dans l'histoire de l'humanité. Dans les moments de repli que nous vivons, de suspicion, l'exigence de faire évoluer nos institutions est plus grande encore.

Le projet de loi de confiance dans la vie politique que tu as souhaité et porté, François, a constitué une première étape et le chantier de réforme de l'Assemblée Nationale devra en constituer une deuxième.

Je voudrais citer en trois mots ce que nous avons à modifier : la procédure, le calendrier, le contrôle et l'évaluation. Je voudrais saluer le travail réalisé par Sylvain et Marielle sur la procédure et tous les autres qui se sont engagés, comme Jean-Noël sur l'évaluation. On a besoin de réformer profondément le mode de fonctionnement de notre Assemblée et si nous y arrivons, vous verrez que la démocratie ne s'en portera que mieux, pas les parlementaires.

Finalement, être tout simplement des parlementaires qui se respectent et que l'on respecte, c'est-à-dire être autre chose que des godillots ou des frondeurs. Les deux ont été expérimentés. Être des parlementaires, c'est être ni l'un ni l'autre et c'est cela que nous voulons être dans la majorité que nous constituons.

Responsabilité de faire que l'espoir qui se levait s'installe dans la durée, responsabilité institutionnelle dans l'équilibre des pouvoirs, telles sont  nos deux premières responsabilités.

J'en ajoute une troisième : celle de ceux qui portent avec exigence et lucidité la volonté de faire de la politique autrement, ce que certains commentateurs désignent à mon sens avec erreur comme le nouveau monde. Ce n'est pas une affaire d'ancien ou de nouveau monde. C'est la longue histoire heureuse ou moins heureuse de l'humanité. C'est une affaire de choix et d'attitude, celle de chacun d'entre nous, de chaque aventure collective d'avoir à choisir entre la vanité des apparats du pouvoir, de ses lustres, du sentiment de toute-puissance qui peut griser et aveugler et, finalement, le seul qui compte à mes yeux, celle de transformer le monde dans lequel nous vivons avec la même détermination et la même modestie que dans la fable du colibri, c'est-à-dire faire sa part dans l'œuvre de redressement que nous avons à mener. C'est, en fait, une ambition formidable que de pouvoir dire un jour : "J'ai fait ma part."

À choisir entre les aventures individuelles construites sur le sacrifice des autres, sur l'envie des autres, sur l'idée que c'est en faisant battre, comme l'on dit, les pierres et les cailloux que l'on régnera en maître et que l'on maintiendra son pouvoir et l'idée profondément différente que c'est la réussite de chacun qui fait celle de tous et que chacun peut trouver sa place existait même dans un même élan collectif.

À choisir enfin entre la facilité de l'immédiateté de la petite phrase aux quatre colonnes, du petit mot vachard sur l'un ou l'autre et le travail de fond et l'attention aux mots que l'on veut.

 Et c'est bien pour cela que j'ai toujours apprécié la stratégie de bienveillance développée par Emmanuel Macron lors de sa campagne présidentielle. Certains à courte vue l'ont pris comme une faiblesse et une naïveté. C'est, je le crois, d'une force et d'une puissance que l'on ne mesure pas encore assez et c'est un atout considérable pour entraîner et donner envie à tout un pays de bouger.

Je voudrais saluer en ce domaine notre Premier Ministre, Édouard Philippe, qui s'est exprimé devant vous hier avec une grande force, saluer sa manière d'exercer les plus hautes responsabilités avec une éthique et une attitude que je considère comme nouvelles dans la vie politique française et une forme d'élégance qui va à la fonction qu'il exerce. Je vais vous le dire : quand le sommet est exemplaire dans son comportement, dans le sens concret qu'il donne au mot "intérêt général", il n'est nul besoin pour nous d'aller chercher ailleurs les exemples. Tout cela, ce ne sont pas des postures naïves, parce que, lorsque vous êtes exemplaire, vous obligez ceux qui sont autour de vous, ceux que vous voulez entraîner, à l'être aussi. Vous élevez le niveau d'exigence collective de vos partenaires et, je l'espère, même de vos adversaires. C'est pour cela que les attitudes sont déterminantes pour entraîner tout un peuple.

Mes chers amis, je nous invite donc tout simplement à rester fidèles à nos idéaux, à notre manière de faire, à notre solidarité, à être heureux de pouvoir ainsi contribuer à l'œuvre de redressement, à préférer l'être au paraître, le faire au dire, l'essence à l'existence et, finalement, comme le disait René Char, à imposer notre chance, à serrer le bonheur de pouvoir faire au service des Français et à courir notre risque. Vous verrez que, à nous regarder, ils s'habitueront.

 

 

 

 

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