Discours d'ouverture de François Bayrou à l'université de rentrée 2017

Nous vous invitons à découvrir l'intégralité du discours d'ouverture de l'Université de rentrée, prononcé par François Bayrou ce vendredi 29 septembre.

 

Bonjour à tous. 

Je ne me souviens pas d’une séance d’ouverture où il y ait eu autant de monde. D’habitude, la séance d’ouverture est un peu clairsemée. Peut-être parce qu’il fait beau, toujours, M. le Maire… Où est passé M. le Maire ? Il est venu nous dire bonjour et il est parti… (rires) 

Il a toujours fait beau pendant ces années à Guidel. C’est peut-être la raison pour laquelle la séance d’ouverture était clairsemée. Ce n’est pas le cas cette année, pour beaucoup de raisons.

La première, c’est que nous avons vécu une séquence particulièrement riche. Je ne suis pas sûr qu’il y ait eu beaucoup d’observateurs, lors de l’ouverture de la précédente université de rentrée, qui auraient imaginé ce qu’il s’est passé et que nous nous retrouverions avec près de cinquante parlementaires élus, députés et sénateurs.

Dans la description que nous faisait Yann, c’est la deuxième fois qu’il est à la tête d’un parti politique dans sa vie. Je veux juste m’assurer que cela se passera mieux cette fois-ci que la fois précédente ! (rires)

Donc, un groupe. Donc, des animateurs. Marc Fesneau va nous rejoindre et Marielle de Sarnez, présidente de la Commission Affaires étrangères de l’Assemblée nationale. Oui, vous pouvez applaudir.

Dans l’état du monde, avec les risques et dangers qui chaque jour dépassent le seuil d’alerte qu’on aurait imaginé – ce n’est pas une mince responsabilité – avec Jacqueline Gourault, Geneviève Darrieussecq au gouvernement, avec la nouvelle génération des élus – Erwann, dont tu es une des figures de proue – ceci nous donne une responsabilité très importante. 

J’ai, en un mot, ouvert le sujet des affaires étrangères – nous allons le traiter pendant ces journées – mais je veux dire qu’à Guidel, il y a un habitant particulier – tout-à-fait normal, comme homme – mais qui exerce une fonction particulière : Jean-Yves Le Drian. Le ministre des Affaires étrangères, qui habite à Guidel et qui m’a appelé il y a une heure pour me dire qu’il était à Abidjan m’a demandé de vous transmettre ses amitiés et la part qu’il prend à la réflexion que nous avons à mener, parce que c’est une réflexion dans laquelle il n’est pas seulement ministre des Affaires étrangères, mais aussi président de région. Tout cela s’introduit dans la réflexion que nous avons à conduire ensemble.

Cela a été une année tout-à-fait fertile et importante.

Je veux dire deux choses, et j’ai promis que la séance qu’Olivier Duhamel va avoir avec nous commencera à 18 heures précises, donc je ne dépasserai pas 18 heures. J’ai même pris le chronomètre pour en être sûr. Comme Antonin Grêlé, qui a fait un très bon discours, le président des Jeunes, qui avait une très belle marinière. Je dis cela au passage… Là aussi le made in France, made in Bretagne, joue tout son rôle. (rires)

Pour être sérieux, je veux dire en quelques phrases que nous avons une responsabilité éminente. D’abord, parce que nous avons voulu l’élection d’Emmanuel Macron, parce que nous avons participé avec tout ce que nous avions de convictions à transmettre à la société française, et son succès a été pour nous très important.

Je veux dire en quelques phrases pourquoi.

Il a été très important parce qu’il y avait vingt ans que nous essayions, année après année, marée électorale après marée électorale, de faire entendre à notre pays qu’il n’était pas vrai qu’il était condamné à jamais à n’avoir le choix qu’entre deux erreurs, que le Parti Socialiste et Les Républicains, ne pouvaient pas être les seules solutions offertes au pays. Je vous demande d’avoir cela en tête, car Olivier Duhamel, à qui je veux dire merci d’être venu car c’était un effort important, m’a dit : « je ne fais jamais ça pour aucune formation politique ». Je suis très heureux qu’il ait accepté.

C’est une considération qui va avoir toute sa place dans la réflexion sur les institutions, qui va être très importante pour notre avenir. Echapper à la bipolarisation forcée, au monopole à deux, qu’exerçaient le Parti Socialiste et LR, pour entrer dans l’organisation du pluralisme, alors évidemment, c’était une victoire que nous avons cherchée depuis très longtemps et qui est à mon sens essentielle pour l’équilibre du pays.

Nous avons voulu cette victoire parce que les idées que portait Emmanuel Macron étaient les siennes, mais étaient si proches de celles que nous avions défendues.

Au sujet du très remarquable discours – je vous encourage à le lire ou encore mieux, à l’écouter – qu’Emmanuel Macron a fait à la Sorbonne sur l’Europe et son avenir, je ne dis pas que toutes les propositions avancées vont être exactement appliquées dans le plus court terme, mais pour une fois, il y a eu une vision française exprimée sur l’avenir de l’Europe, et c’est absolument essentiel. Oui, vous pouvez applaudir, car cela le mérite.

C’est absolument essentiel parce que c’est la France et c’est absolument essentiel parce que c’est une vision. Cela fait si longtemps qu’il n’y avait plus de vision française. C’est pourquoi j’ai beaucoup aimé cet engagement que le président de la République a mis sur l’Europe.

La deuxième grande idée était la volonté de faire échapper la France au sentiment malheureux qui était le sien en face du monde, sentiment d’être assiégée, menacée, et la faire passer de manière affichée, explicite, à l’idée que le monde aussi pouvait être une chance. Ceci a été le deuxième chapitre de l’action, de la proposition que cet homme jeune, nouveau, a fait pour la France. Ce choix a été fondamental. 

Tous ceux qui nous racontaient que ce n’était pas parce que nous gagnerions l’élection présidentielle que nous pourrions avoir une majorité… Souvenez-vous : nous avions déjà entendu cela en 2007 lorsque nous avions failli gagner. Tout le monde nous disait cela, dans toutes les émissions, et on l’a dit à Emmanuel Macron également. Mais il se trouve que l’élan qui avait été crée, et dont nous savions qu’il serait irrésistible, cet élan-là a évidemment tout emporté.

Donc, nous avons une responsabilité. Elle est tout-à-fait essentielle. Et notre troisième responsabilité est de garantir que la mise en application du projet va répondre à l’attente profonde du pays, et c’est une attente d’équilibre. Ce n’est pas une mince responsabilité. Nous avons plus de liberté que bien d’autres pour l’exercer, car nous sommes dans la majorité, mais nous sommes indépendants, autonomes et nous l’avons voulu depuis la première minute.

Le mot d’alliance que nous avons choisi dans notre rencontre et notre rapport avec le président de la République souligne l’autonomie de pensée qui est évidemment la nôtre et qui doit le rester. Cette exigence d’équilibre doit s’appliquer sur un point que je voudrais livrer à la réflexion : tout le monde voit bien qu’il fallait en effet retrouver une efficacité dans l’économie, à l’intérieur de la société française, qu’il fallait donner de souplesse, plus de moyens. A ce titre, je soutiens l’idée qu’il faut favoriser l’investissement de l’argent disponible dans notre économie réelle, dans les entreprises, dans les usines et les start-ups, et que c’est légitime et bon pour notre pays.

C’est à ce titre que la réforme de l’impôt sur la fortune avait été promise et engagée. Vous voyez bien que ce n’est pas totalement la même chose que de supprimer l’impôt sur la fortune sur tous les éléments du patrimoine en dehors de l’immobilier. Ce n’est pas la même chose. Il y a des biens qui sont des biens de confort, de luxe, et il y a même des biens qui s’apparentent à la recherche de la rente et ce n’est pas la même chose l’entreprise et la rente. Donc, de ce point de vue-là, je suis sûr qu’il y a une recherche d’équilibre que les députés vont avoir la mission et la responsabilité de mettre en œuvre pour que cet effort qui va être fait en faveur de l’économie réelle, dans les entreprises, dans les usines pour l’investissement, que cet effort-là soit équitablement dirigé.

C’est une attente de justice.

De la même manière, je suis persuadé que sur la CSG, il faut regarder les seuils. Tout cela est un sujet que nous allons examiner entre nous. C’est un défi qui vient.

Cela me permet ainsi d’ouvrir la discussion qu’Olivier Duhamel va nourrir avec sa science : nous avons besoin de mettre en place une démocratie nouvelle. Cette démocratie va évidemment répondre à des règles institutionnelles et électorales. Nous venons de voir les élections en Allemagne, et vous voyez bien que ce n’est pas le même mécanisme en France, et de ce point de vue-là, nous avons aussi une responsabilité qui a été rendue un peu plus délicate – c’est un euphémisme, je parle avec modération – par les élections sénatoriales qui ont eu lieu dimanche, parce que les équilibres sont tels que ce ne sera pas absolument évident. Voilà les sujets que nous avons devant nous, économiques, sociaux, défenseurs de l’exigence sociale, de l’idée de justice, européens, et institutionnels, démocratiques.

Quel contrat démocratique devons-nous avoir pour l’avenir du pays ?

J’ai été très heureux que vous soyez nombreux pour ouvrir cette séquence. Nous allons avoir des universités de rentrée extrêmement riches, à Guidel. Peut-être que le soleil ne vous entraînera pas sur la plage. Je suis très heureux de laisser la parole à Olivier Duhamel.

 

 

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