"Ébola : C'est une guerre qu'il faut gagner"
Intervenant lors d'un débat en session plénière du Parlement européen consacré à la réponse de l'Union européenne à l'épidémie de fièvre Ébola qui se propage en Afrique de l'Ouest, Marielle de Sarnez, co-initiatrice de la résolution du Parlement européen sur cette crise, a déclaré :
"On a évidemment besoin d'une mobilisation internationale urgente contre ce fléau terrible aux multiples conséquences, qu'elles soient sanitaires, qu'elles soient économiques, qu'elles soient sociales demain.
Il faudra d'ailleurs s'interroger quand nous sortirons de cette crise sur le pourquoi de l'extrême lenteur de la réaction internationale. Qu'est-ce qui a dysfonctionné depuis des mois et qui fait que nous avons pris trop de temps pour prendre cette question à bras le corps.
Mais, je veux saluer l'engagement du Président Obama. C'est bien qu'il y ait eu une voix forte qui se soit saisie de cette question. Je regrette qu'il n'y ait pas une voix forte - où est le président de la Commission ? Où est le président du Conseil italien ? - qui se soit exprimé au nom de l'Union européenne, au nom de l'Europe, dans cette bataille que nous devons livrer tous contre Ébola. Ça n'a pas été fait. Je souhaite que ça soit fait.
Nous donnons de l'argent et c'est très bien. Mais nous savons très bien que ce n'est pas uniquement d'argent dont on a besoin sur le terrain. Quand vous parlez avec les personnels médicaux qui sont sur place, ils sont dévastés, ils ne peuvent plus faire face, ils ne sont pas assez nombreux. Et c'est d'aide concrète dont ils ont besoin, d'aide logistique, de personnel médical et de santé supplémentaire, de laboratoire mobile, d'une aide au transport aérien pour eux-mêmes. C'est en faveur de cette aide concrète que nous devons, nous Européens, mutualiser nos efforts.
Enfin, nous ne devons pas attendre que l'épidémie arrive dans les pays voisins et les pays transfrontaliers pour s'en occuper. Nous devons dès maintenant prévenir les risques d'épidémie dans ces pays, je pense en particulier à la Côte d'Ivoire et au Mali.
C'est une guerre qu'il faut gagner. C'est une guerre qu'il faut mener.
Et pour cela, l'Europe devra d'être à la hauteur de cet enjeu."