Écotaxe: "Nous devons réfléchir à sa remise à plat, corriger ses anomalies"
François Bayrou s'est inquiété, mardi sur i>télé, d'une "marée qui monte" en Bretagne et ailleurs, avec un peuple français en "sécession" vis-à-vis de ses dirigeants.
"Ce qui se passe en Bretagne est très préoccupant. C'est une marée qui monte. C'est très éclairant, car la Bretagne était modérée et de gauche depuis des années. Mais cette marée monte aussi "partout ailleurs en France", a jugé le président du Mouvement Démocrate. Selon lui, cette marée "cible la manière de gouverner" qui "est presque insupportable d'incohérence, de godille, d'absence de diretion et de cap" et "l'impuissance de la politique". "On fait des élections, on fait des promesses, on fait des alternances... Et ces alternances, en fin de compte, elles sont terriblement décevantes", a-t-il jugé.
François Bayou analyse cela comme relevant d'un "état de sécession du peuple français, dans sa grande majorité, à l'égard de ses gouvernants". "C'est une révolte sourde devant l'incapacité des gouvernants à faire leur travail", en particulier devant le président François Hollande qui "élude les problèmes, fait du slalom entre les difficultés du pays et refuse de s'attaquer à la reconstruction à partir du fond", a-t-il jugé.
Écotaxe : "Les deux majorités sont co-responsables"
"Il y a quelque chose de caricatural dans cette affaire. Cette taxe, cette écotaxe, elle a été inventée, mise en place et votée sous le gouvernement précédent", a tenu à souigner le leader centriste. "L'idée que l'UMP puisse dire aujourd'hui 'nous n'y sommes pour rien, c'est de votre responsabilité' est donc une idée qui ne résiste pas à la réflexion. Si on avait un peu d'esprit de responsabilité et de modération, on dirait que les deux majorités sont co-responsables de cette taxe", a-t-il soutenu.
À ses yeux, il ne sera pas possible "de démonter les portiques comme ça". "Cela coûterait beaucoup d'annuler" cette taxe, "car le gouvernement précédent a signé une concession avec une société pour mettre en place cette immense construction. Je ne veux pas employer le mot d'usine à gaz, mais il n'est pas très loin de mon esprit", a-t-il ajouté.
En revanche, il est possible "de réfléchir ensemble à une remise à plat, de corriger les anomalies et de faire en sorte de rassurer ceux qui s'inquiètent aujourd'hui", a-t-il proposé.