"Il est des moments dans l'histoire des peuples où ils ont besoin de jeunesse, besoin d'écrire une page nouvelle"

François Bayrou a rendu un hommage appuyé à Emmanuel Macron, dont il a loué "l'audace", "la volonté" et les "grandes qualités humaines" mercredi en ouverture d'une réunion publique commune à Pau rassemblant près de 6000 personnes.

Seul le prononcé fait foi.

Mes chers amis,

Au nom de Pau, au nom du Béarn, au nom du Pays Basque, au nom des Pyrénées-Atlantiques, des Landes, des Hautes-Pyrénées, du Gers, de la Gascogne, de l’Aquitaine ancienne et nouvelle et de l’Occitanie, au nom du Sud-Ouest tout entier, en votre nom à tous, j’accueille et je salue Emmanuel Macron. 

Nous sommes des terres d’indépendance et de tolérance ! Nous sommes des terres animées d’esprit civique, nous attachons du prix à la valeur morale et à la valeur humaine ! 

Nous sommes la terre d’Henri de Navarre bien sûr, mais aussi celle de Montaigne et de Montesquieu. 

Nous attachons du prix à la mémoire, nous savons d’où nous venons, d’où viennent nos cultures et nos langues, notre culture et notre langue française, nos langues et nos cultures régionales qui sont aussi une part précieuse du patrimoine national.

Cette indépendance, cette tolérance, cette valeur morale et cette valeur humaine, ce sens de la culture française et de la culture européenne et de la culture universelle, c’est cela que nous reconnaissons en vous.

Nous sommes rassemblés parce que nous voulons que vous soyez le prochain Président de la République ! 

Mais plus encore nous sommes rassemblés parce que nous croyons que vous serez le Président de la République du renouveau de la France et de l’Europe. 

Nous sommes ce pays qui ne supporte plus de n’avoir aucun espoir. 

La France a été l’espoir de l’humanité. Depuis des années, elle n’est même plus l’espoir d’elle-même. 

Et c’est bien ça le pire mal, le pire piège : par la faute des longues années détestables que nous avons traversées, les Français ont perdu espoir dans la France, dans ses gouvernants, dans ses représentants, dans ses institutions, dans ceux qui devraient être ses hommes d’État et qui ne sont plus que des politiciens, car j’appelle politiciens ceux qui pensent parti au lieu de penser pays ! Dans ceux qui devraient l’appeler à la vérité et qui mentent sur l’essentiel, dans ceux qui devraient donner l’exemple et qui s’autorisent au contraire toutes les facilités, tous les laxismes, tous les arrangements avec les principes ! Dans ceux qui devraient montrer le chemin du courage et montrent le chemin de l’illusion ! Dans ceux qui devraient rassembler le pays et qui le divisent !

Nous sommes un pays qui a failli se noyer dans le pessimisme et qui a aujourd’hui un immense besoin d’optimisme.

Nous sommes, je le dis en votre nom à ce jeune président que nous espérons, nous sommes ce pays qui a besoin d’y croire à nouveau, nous sommes ces femmes et ces hommes, ces étudiants, ces travailleurs, ces chômeurs, ces retraités, qui voient poindre cet espoir qui a pris les traits d’un jeune homme de Picardie, atypique, audacieux, favorisé par la chance c’est vrai, mais qui a su la forcer, raison pour laquelle nous sommes là. Raison pour laquelle je suis là, moi qui ai ouvert ce chemin, conduisant des millions de citoyens presque jusqu’à la victoire. Et le « presque », entre 2007 et 2017, fait toute la différence !

Je voudrais vous dire pourquoi je suis heureux d’être là, pour vous accueillir et vous soutenir.

D’abord je voudrais dire un mot de votre jeunesse. 

En fait, vous n’êtes pas si jeune qu’on se plaît à le rappeler à tout bout de champ. À votre âge, Bonaparte était au pouvoir depuis dix ans, et il était empereur depuis six ans. Et Alexandre le Grand, avait conquis le monde à 30 ans ! 

Mais vous serez un jeune président. Vous avez, à deux ou trois ans près, l’âge auquel John Kennedy a été élu président des Etats-Unis, exactement l’âge auquel Mateo Renzi est devenu chef du gouvernement italien, Justin Trudeau au Canada. Par votre jeunesse, vous serez une exception en France, mais vous ne serez pas une exception dans le monde.

Je vais vous dire ce que je crois profondément : il est des moments dans l’histoire des peuples où ils ont besoin de jeunesse, besoin d’écrire une page nouvelle sans être embarrassés par l’immobilisme des décennies passées. Il est des moments où les peuples ont besoin de cette respiration, de cette audace, d’un regard nouveau sur le monde ancien, trop pollué par les laxismes, les dérives, les compromissions. Aujourd’hui, la France a besoin de ce regard nouveau.

Car au travers de vous, c’est la jeunesse de la France, la jeunesse qui est en la France, la jeunesse qui est dans tous les âges, qui brûle de se faire entendre et de s’exprimer. 

Car il y a d’immenses réserves de jeunesse, d’enthousiasme, d’énergie dans la France, et dans la France de tous les âges : voyez les associations, les associations qui tiennent le pays debout quand on a l’impression que tout se défait ! Voyez les créateurs, les artistes et les artisans, et les créateurs d’emploi, voyez les chercheurs. Dans tous les âges de la France, il y a cette générosité, cette envie de conquête, qui se reconnaît aujourd’hui en vous !

Vous avez une grande responsabilité. Il appartiendra au président que vous serez de réconcilier la France avec elle-même, non seulement les partis entre eux, les fractions entre elles, les camps entre eux, mais la France avec son destin, la France éternelle avec la France d’aujourd’hui et de demain.

De lui rendre confiance en elle, confiance dans ses forces, confiance face aux défis, confiance en ses institutions, et de rendre aux Français confiance en eux et entre eux.

Vous avez eu de l’audace. Vous avez compris très tôt que ce système de pouvoir et de majorité, camp contre camp, ne pouvait mener à rien, puisqu’il était impossible de les faire travailler ensemble, même quand ils étaient d’accord. Alors vous avez quitté le gouvernement. 

Vous avez compris très tôt que le destin de la France n’était pas de nier les évolutions du monde, mais de les assumer et de s’armer pour y faire face. 

Et comment ne le comprendrions-nous pas : hier vous étiez à Besançon, dans cette région de France qui construit des turbines, des trains, des automobiles pour qui l’exportation est la clé de la survie et la force de l’avenir ? Et comment ne l’affirmerions-nous pas ici, où sont fabriquées les moteurs les plus performants, les turbines de la majorité des hélicoptères civils qui volent dans le monde, ici où sont explorés la profondeur des sols de la planète, ici d’où sont dirigées les plateformes off-shore, ici où est installée la seule usine de fibre de carbone d’Europe, et le génie génétique, et l’agro-alimentaire, ici où notre horizon quotidien, c’est la Chine, la Russie, le Moyen-Orient, les Etats-Unis, l’Inde ?

Vous avez eu de la volonté. Vous avez affirmé que la haine, la détestation de vos adversaires, la vocifération, ce n’était pas votre choix, et que la bienveillance elle-même pouvait avoir droit de cité. Et vous avez montré aussi que quand on vous cherche, on vous trouve, et que le rugby ne vous est pas étranger, vous qui êtes un enfant, en tout cas un petit-fils des Pyrénées.

Vous avez eu de la force de conviction, vous qui avez voulu ne pas renier l’idéal européen alors que tous les autres lui tournaient le dos, et qui avez montré que ce n’était pas l’idéal qu’il fallait renier, mais la manière dont on l’a fait dériver, et la volonté que nous avons autour de vous de le corriger pour lui rendre sa puissance et l’adhésion des peuples.

Voilà pourquoi, contre toutes les impasses, contre ceux qui ont perdu l’autorité morale qui permet seule de gouverner les peuples, contre ceux et celles qui veulent faire flamber les divisions et les rancoeurs, contre ceux qui prétendent en même temps désarmer le pays et le frapper le pays d’un choc fiscal, d’une multiplication d’impôts sans aucun précédent, voilà pourquoi vous êtes le candidat de l’espoir des Français.

C’est une grande chance, et c’est une grande charge. Au fur et à mesure que les semaines ont passé, nous avons vu s’enraciner en vous la conscience de cette responsabilité, et votre enthousiasme se teinter de gravité. 

Voyez-vous, pour moi, bien sûr j’attache du prix aux qualités politiques, être un leader, convaincre, entraîner. Mais j’attache un prix encore plus grand aux qualités humaines.

J’attache du prix au caractère, aux femmes et aux hommes qui ne cèdent pas, qui savent tenir leur cap et suivre leur chemin. 

J’attache du prix à la générosité, celle qui permet de voir d’abord les êtres humains et pas d’abord les galons sur les épaules. 

J’attache du prix à la liberté d’esprit, celle qui permet d’échapper aux moules et aux sentiers battus. Et vous voyant vivre de près tous les jours depuis des semaines et des mois j’atteste que cette liberté de pensée, cette générosité et ce caractère, ce sont les vôtres. 

J’attache un grand prix aux femmes et aux hommes qui veulent tirer leurs concitoyens et leur pays vers le haut, et non pas vers les insultes et les vociférations.

On a entendu ces derniers jours l’affirmation que des candidats proposaient qu’à défaut de les aimer, il fallait seulement les soutenir. Excusez-moi, aimer n’est pas le bon verbe. Nous, nous croyons qu’il faut que les dirigeants du pays soient d’abord estimés, et d’abord respectés. Et pour cela il faut qu’ils soient d’abord estimables et respectables. 

Avant d’être aimé, Henri IV a été constamment estimé et constamment respecté. Parce qu’il n’a jamais accepté la division des Français. C’est la meilleure et la plus belle façon de les aimer. 

C’est cet amour-là qui compte. L’amour que les hommes d’État doivent porter à leurs concitoyens. 

À l’Assemblée nationale, haut-lieu de la République, il y a bien des représentations de révolutionnaires et de Républicains. Il n’y a qu’une statue de roi de France, c’est celle d’Henri IV, qui domine la grande salle des conférences. Et sur le piédestal de ce seul roi honoré des défenseurs de la République, est gravée cette phrase qui explique tout de cette estime : « la violente amour que j’ai de mes sujets, m’a toujours tout rendu aisé et honorable ».

 

Vous êtes ici dans la capitale de la réconciliation des Français, dans la ville où prit racine l’Édit de Nantes qui permit à la France, durant presqu’un siècle, d’échapper à l’intolérance et aux guerres de religion. Je sais que vous portez la même promesse de réconciliation pour la France d’aujourd’hui et de demain. Et c’est au nom de cette promesse que je vous dis pour aujourd’hui et pour demain, notre confiance et notre soutien. Nous avons besoin de vous, la France a besoin de vous pour la rassembler, et pour la reconstruire !

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