« Il est du rôle des responsables politiques de savoir conjuguer trois impératifs : la justice sociale, la transition écologique et le climat. »

Nous vous invitons à revoir le discours de Bruno Millienne, député des Yvelines, à l'occasion de la déclaration du Gouvernement sur la fiscalité écologique et ses conséquences sur le pouvoir d'achat, cet après-midi à l'Assemblée nationale.

« Monsieur le Premier ministre,

Mesdames et messieurs les ministres,

Mes chers collègues,

 

Monsieur le Premier ministre, je souhaitais commencer mon propos par saluer l'initiative qui est la vôtre de nous amener à débattre ce jour – dans cette Assemblée, dans la Maison du peuple et de ses représentants élus – d'une question essentielle pour les générations présentes mais plus encore celles, espérons-le, nombreuses à venir. 

Vous dire également, au nom du Groupe MoDem mais aussi au nom de la représentation nationale, que je ne crois pas, nous ne croyons pas, en démocratie, à la violence pour faire avancer quelque cause. 

Je ne crois pas que le mouvement originel des gilets jaunes soit celui de la violence qui s’est exprimée ce 1er décembre. Mais une minorité a voulu délibérément porter atteinte à l’autorité de l’État et instaurer le règne du chaos.

Nous devons, manifestants et responsables politiques, condamner unanimement ces violences.

Ce qui a été attaqué, c’est la République dans son intégralité. Cette République forgée, dans la douleur parfois, par ceux qui nous ont précédé, en même temps qu’ils forgeaient la société démocratique dont nous avons hérité.

La voie de la concorde nationale est la seule qui puisse nous permettre d’avancer.

Je veux dire combien est impardonnable l’incitation à l’agitation, à l’insurrection, de certains, désireux de rejouer une élection perdue. Ils manipulent la colère des Français, les poussent à la violence et les laisse assumer seuls les conséquences.

Je vous le dis calmement et en toute humilité mes chers collègues, il y a de quoi s’étonner que le chef de la principale formation de la droite parlementaire se soit joint à ce concert. Est-ce le moment de jouer la politique du pire ? Lorsque la France Insoumise sous-entend que Macron peut finir comme Kennedy, est-ce de l’apaisement ? Quand son leader dit « jubiler », est-ce de l’apaisement ? Lorsque le Rassemblement national attise pour parler d’insurrection, est-ce de l’apaisement ? Quand un ancien Président donne des leçons de civisme pour faire plier l’Élysée, est-ce de l’apaisement ? 

Cessons l'hypocrisie et le calcul politique. L’urgence est aujourd’hui de renouer avec le calme, de mettre fin aux violences. 

Vous avez, Monsieur le Premier ministre, annoncé l’ouverture d’une consultation pour travailler de manière méthodique sur l’organisation de notre système fiscal. Une opposition intelligente consiste à répondre « chiche ! ».

Je veux dire enfin, que le peuple n'est jamais l'ennemi. Pas plus que les forces de l'ordre. Comment accepter que la communion d’après les attentats de 2015, puisse laisser place aujourd’hui à des scènes de guerre urbaine où des gendarmes sont lynchés sur la place publique. 

Il faut impérativement éviter la division du peuple de France.

Les premières mesures annoncées par le Gouvernement vont permettre, je l'espère, d'apaiser les choses et d'entrer dans la phase de dialogue et de consultations des prochains mois, au plus près de nos territoires, dans leur diversité, et avec nos concitoyens, les élus locaux, les syndicats, avec en somme, toutes les forces vives du pays.

Mon intime conviction, c'est qu'il est du rôle des responsables politiques, que nous sommes, de savoir conjuguer trois impératifs : la justice sociale, la transition écologique et le climat, car ce n’est pas un effet de mode, c’est notre planète, la santé de nos enfants, notre survie qui sont en jeu ; et la dette, pour ne pas laisser à ces mêmes enfants un pays à la dérive. 

Un mot sur ce dernier point. Parler de trajectoire budgétaire, ce n'est pas un gros mot, ce n'est pas être techno, c'est être responsable dans la gestion du pays pour que nos enfants aient la chance de vivre dans un pays qui protège, par son modèle social unique au monde.

Mais nous devons aussi parler du rythme de la transition écologique que nous voulons pour notre pays. Les Français ne réfutent ni le changement climatique, ni l'urgence à accélérer la transition écologique.

Nous devons maintenir l’objectif d’une diversification du mix énergétique. L’objectif est de sortir de notre dépendance vis-à-vis des pays pétroliers et d'être en mesure de produire et stocker une énergie souveraine durable et moins couteuse. 

Là où nous pensons qu'il faut accélérer, c'est dans la réindustrialisation verte et durable de la France. Par le passé, nous avons déménagé nos territoires, métropolisé l'activité économique et par conséquent déserté notre ruralité et le péri-urbain. 

L'équation est simple : pas d’activité économique, pas d'emploi, pas de service public, d’équipement, de logement, et de transport. 

Revitaliser nos territoires c’est remettre l’humain au cœur du processus. L'économie verte et la transition écologique sont des atouts formidables pour cela.  

Pour finir, un mot sur la fiscalité environnementale. Elle n'a de sens que si elle juste, et acceptée de tous.

Elle doit être un facteur de justice sociale et fiscale ; Elle doit être une fiscalité transversale et de substitution. Elle ne doit pas venir ajouter de l’impôt à l'impôt – et enfin, elle doit être transparente et fléchée, pour éviter que ne perdure le sentiment d'injustice face aux gros pollueurs, mais aussi le sentiment d'être trompé par l’argument écologique.

Je conclue M. le Président en réaffirmant la volonté et la détermination du Groupe MoDem à bâtir aux côtés du Président de la République une nouvelle solidarité et un nouveau destin commun. Nous le ferons avec loyauté, exigence et le souci de responsabilité envers les générations futures et dans le même temps avec l’impératif de répondre aux aspirations de justice sociale et fiscale exprimée par nos concitoyens. 

C'est ce défi que nous souhaitons poursuivre avec vous M. le Premier Ministre. Vous avez notre confiance.

 

Je vous remercie. »

 

 

Seul le prononcé fait foi. 

 

 

 

 

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