Parrainages: "Il est nécessaire que le pluralisme ait droit de cité à la présidentielle"
François Bayrou était l'invité de Jean-Michel Aphatie sur RTL, lundi 13 février. Il a réaffirmé la nécessité de permettre au Front national de présenter un candidat à la présidentielle.
Le candidat à la présidence de la République a notamment précisé sa proposition, formulée la veille, d'une rencontre entre leaders des grands courants démocratiques si Mme Le Pen faisait une déclaration publique de carence de signatures.
"Il est impossible qu'une formation politique seule, comme la mienne, dise: 'on va faire ce qu'il faut', parce que ça ferait manoeuvre", a expliqué François Bayrou. "Je ne le ferai pas". Il s'est dit en revanche disposé "à en parler avec les autres partis politiques pour que le pluralisme ait droit de cité en France, s'ils y sont prêts, ce dont je ne suis pas certain".
Une élection sans la candidate du FN serait "un trouble", a par ailleurs estimé le député des Pyrénées-atlantiques.
"Ce n'est pas au gouvernement de décider de prolonger les centrales nucléaires"
Interrogé sur le prolongement de la durée de vie des centrales nucléaires, envisagé par le gouvernement, François Bayrou a estimé que "cela ne devrait pas être une décision gouvernementale". "Si on dit: c'est une bonne énergie de transition, la France y a une compétence, ne jetons pas tout ça à la poubelle, il n'y a qu'un choix cohérent, c'est à l'autorité de déclarer ce qui est sûr ou pas", a-t-il souligné.
"On a fait une autorité indépendante, avec des savants, des gens respectés je crois, qui viennent de prendre une décision intéressante sur des investissements de sécurité, respectons les choix de l'ASN. Ce n'est pas au gouvernement de trancher pour des raisons politiques", a conclu le député des Pyrénées-Atlantiques.
"Les chômeurs sont victimes, et non pas responsables, de la situation"
François Bayrou est également revenu sur les propos tenus par Nicolas Sarkozy dimanche, dans une interview au Figaro magazine : "Au lieu de poser la question des erreurs économiques qui nous menèrent là où nous sommes, il cible les chômeurs, comme si c’était eux les responsables. Il annonce qu’on va faire un référendum sur le droit des chômeurs, cela veut dire qu’on expose des personnes à une espèce d’inquisition, comme si c’était des gens qui étaient paresseux, qui n’avaient pas envie de travailler, alors que ce sont des victimes de la situation".
"Nous avons le record de taux de chômage depuis ces 12 dernières années avec 2,7 millions de chômeurs à temps plein et 4,5 millions de personnes qui n’arrivent pas à trouver de travail", a-t-il poursuivi. "Est-ce qu’il y a des abus ? Oui probablement, mais ces abus sont beaucoup moins grands que ce qu’on a dans le monde de la finance, ou dans certains univers politiques, où les abus et les privilèges sont considérables, cibler les plus fragiles, dans une société qui est au bord de la fracture, c’est dangereux et il faut le réprouver", a développé le candidat à la présidence de la République.
"Je suis persuadé que les Français ne veulent pas continuer avec Nicolas Sarkozy. Ils veulent ouvrir une nouvelle page, tant il y a eu d’erreurs et tant le bilan de la situation actuelle est cruel", a conclu François Bayrou.
Pour aller plus loin
Retrouvez l'intégralité de l'interview de Marielle de Sarnez accordée au Talk Orange Le Figaro en cliquant ici.