"Il n'y aura pas de parti unique, il y aura le pluralisme"

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Quelques jours avant le meeting d'Emmanuel Macron à Pau, François Bayrou se montre confiant pour son candidat.

L'interview donnée par François Bayrou à Sud Ouest est également disponible via ce lien.

Comment se passe cette alliance avec Emmanuel Macron ?

C’est une entente profonde face à un immense enjeu. Nous pensons tous les deux que ce qui se joue est crucial. Pour la première fois, on peut sortir du scénario qui paralyse le pays depuis des années. L’affrontement incessant et borné des deux partis de pouvoir a empêché de prendre les décisions courageuses, de traiter les questions du chômage et de la dette. Il existe en France un grand courant central et réformiste qui exercera les responsabilités en rassemblant plutôt qu’en divisant. Emmanuel Macron propose, comme je l’ai fait pendant des années, de renouveler la vie politique, de la rendre constructive et respectueuse. Il présente un projet modéré et clair. Je me méfie de ceux qui prétendent renverser la table. Il faut réformer, autant qu’on le peut, avec le peuple et pas contre lui. Les politiques de matamore ne marchent jamais.

Les responsables politiques de premier plan qui rallient Emmanuel Macron sont plus nombreux à gauche qu’à droite…

12 ministres de Jacques Chirac ont rejoint Emmanuel Macron, cela équilibre ! Je suis là aussi pour aider à cet équilibre central. Mais faisons bien la différence entre les soutiens, qui sont bienvenus, et l’exercice des responsabilités dans la période qui vient. Là, il faudra renouvellement et cohérence.

Emmanuel Macron ne veut pas d’accords avec d’autres partis… sauf avec le Modem. Pourquoi cette exception ?

Le choix que nous avons fait de nouer une alliance avec lui a été décisif dans sa campagne. Nous nous sommes entendus sur des priorités. La première, qu’il y ait une véritable alternance. La deuxième, une loi de moralisation politique pour éviter les conflits d’intérêts, dont on a découvert ces derniers temps la gravité. Par exemple, que des hommes politiques candidats aux plus hautes fonctions soient personnellement payés par de grosses sociétés, c’est interdit dans tous les pays démocratiques !

Troisième condition, l’équilibre entre liberté économique et solidarité sociale : la suppression de la taxe d’habitation pour 80 % des Français va dans ce sens. Enfin, le refus d’avoir un parti unique au pouvoir et la possibilité de représenter tous les courants politiques. Ces quatre axes sont parfaitement respectés dans le programme du candidat.

Vous ne voulez pas de parti unique, mais Emmanuel Macron ne veut qu’un seul label - Majorité présidentielle - aux élections législatives. Ce que vous avez refusé avec l’UMP, vous l’accepteriez pour En marche ! ?

Il n’y aura pas de parti unique, il y aura le pluralisme. Un label unique Majorité présidentielle, quel que soit son nom, garantira aux citoyens que plusieurs sensibilités, notamment En marche ! et le Modem, soutiendront le projet présidentiel, et les groupes parlementaires s’organiseront dans le respect du pluralisme.

Il y a un angle d’attaque très répandu : Emmanuel Macron n’aura pas de majorité…

On faisait le même procès à François Mitterrand en 1981. Et il répondait : « Croyez-vous que les Français soient assez stupides pour m’élire président en mai et me refuser une majorité en juin ? » Les gens veulent de la cohérence et de l’équilibre. Je n’ai aucun doute sur la puissance de la vague de changements qui arrive. Emmanuel Macron aura une majorité beaucoup plus large que ses prédécesseurs.

Une fois passée la campagne, l’on découvrira plus de points communs que de sujets d’affrontement entre ces sensibilités réformistes. C’est le cas depuis longtemps, même si on refuse de le voir ! Prenez Jean-Yves Le Drian et Alain Juppé, par exemple : ils ont exercé les mêmes responsabilités, à la Défense. Où est la différence entre eux ? À propos de la Syrie et de l’intransigeance envers Assad, ils ont défendu la fermeté, alors que Fillon, Le Pen ou Mélenchon ont été sur la position de Poutine.

Mais Macron a-t-il l’étoffe d’un président dans ce contexte de grande tension internationale ?

Je n’ai aucun doute là-dessus. Il y a des moments où les peuples ont besoin de jeunesse à leur tête. Mais la jeunesse n’exclut pas la détermination. S’il l’emporte, ce sera à peu près l’âge auquel Kennedy a été élu. Et l’on sait quelle détermination a montrée Kennedy au moment de la crise de Cuba. L’âge est quelque chose de relatif. Je rappelle souvent qu’à cet âge Napoléon était déjà empereur depuis des années… et Alexandre le Grand était mort [rire]…

Du coup, il choisira un Premier ministre plus âgé et expérimenté… Vous, par exemple ? 

C’est la prérogative personnelle du président élu que de choisir le chef du gouvernement. C’est pour cela que je n’ai jamais abordé cette question avec lui. Je sais trop ce qu’est la responsabilité d’un président. Il y a un critère suprême, c’est la confiance.

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