Intervention de Marielle de Sarnez - Déclaration du gouvernement et débat à l'Assemblée nationale sur l'intervention des forces armées françaises en Syrie

Après les frappes, la représentation nationale a débattu de l'intervention française en Syrie, intervenant en la qualité de présidente de la commission des Affaires étrangères, Marielle de Sarnez a déclaré :

« Notre débat s’inscrit pleinement dans l’équilibre institutionnel défini par notre Constitution.

À lexécutif, l’initiative de l’engagement, mais l’obligation d’informer et de rendre compte ; au Parlement, le contrôle des modalités et des objectifs politiques de l’intervention.

Ce débat constitue donc un exercice démocratique utile. Mais, pour l’avenir, je pense qu’il nous faudra sans doute réfléchir à des mécanismes, qui permettraient à notre parlement, un meilleur accès, plus en amont, aux informations qui commandent la décision d’engagement.

Le Président de la République l’avait clairement annoncé : l’emploi d’armes chimiques en Syrie, en violation du droit international et des résolutions du conseil de sécurité, ne pourrait rester impuni. 

L’intervention militaire de la France était donc prévisible, attendue, conforme aux engagements pris.

Cette opération a été menée par la France et ses partenaires avec responsabilité, dans un cadre maîtrisé, proportionné, circonscrit à l’effet recherché : la destruction des capacités chimiques du régime syrien afin d’en prévenir toute nouvelle utilisation. Tout risque d’escalade a été volontairement évité. Aucune victime, civile ou militaire, n’est à déplorer.

Cette intervention a été menée dans le respect de ce qui fait la singularité et la force de la position française : l’autonomie et l’indépendance, tant en matière d’initiative que d’exécution.

Elle est le reflet de la responsabilité particulière qui est celle de la France en tant que membre permanent du Conseil de sécurité, une responsabilité, issue de l’histoire et même de l’histoire récente, qui fait considérer notre pays comme le gardien le plus impartial de la règle de droit international et de la défense des droits humains.

C’est au nom de ces principes que la France s’était opposéà la guerre en Irak ; ce sont ces mêmes principes qui l’ont décidé à mettre fin à limpunité de ceux qui ont organisé ces attaques chimiques. 

La France doit aujourd’hui relancer le processus politique et diplomatique en Syrie. Car, nous le savons tous, il ne peut y avoir de solution militaire en Syrie, et c’est bien à une stratégie globale de sortie de crise que nous devons consacrer tous nos efforts. 

Les objectifs politiques qui sont ceux de la France sont connus, ils sont rappelés en ce moment même à l’ONU : l’éradication du terrorisme et l’élimination de DAECH ; la mise en place d’un mécanisme d’enquête sur les armes chimiques ; un cessez-le-feu sur l’ensemble du territoire syrien ; l’accès de l’aide humanitaire pour les civils ; l’établissement d’un plan de sortie de crise qui évite tout à la fois la partition de la Syrie et l’exclusion de certaines communautés.

La France occupe une place particulière, une place singulière. Elle est aujourd’hui la seule puissance en situation de parler en confiance avec tous les pays, et avec les puissances qui exercent leur influence, la Russie, l’Iran, la Turquie. Toutes les communautés intéressées devront également être impliquées, je pense en particulier aux Kurdes. 

Mes chers collègues, voilà plus de sept années que dure cette guerre. Le bilan est terrible, il est effroyable. Plus de trois cent cinquante mille morts, 500 000 disent certaines ONG, des dizaines de milliers de disparitions forcées, des millions de déplacés internes, et plus de cinq millions de Syriens contraints de quitter leur pays. 

Ce terrible bilan, il dicte notre devoir et en souligne l’urgence. La voix de la France respectée et engagée est une des seules qui puissent se faire entendre. La stabilité future de la Syrie est le but que nous devons atteindre, notre sécurité collective en dépend, et nous en connaissons le moyen, un accord politique entre l’ensemble des parties, accord garanti par la communauté internationale, et qui rende au peuple syrien la responsabilité de son avenir. 

Ce chemin est sans doute difficile à atteindre. Mais nous sommes sûrs au moins d’une chose, pour notre pays et tous ceux qui nous écoutent dans le monde, il n’en y a pas d’autre ! »

 

 

 

 

 

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