Interview de Marc Fesneau dans Le Parisien

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Au lendemain de l'élection à la présidence de l'Assemblée nationale, lors de laquelle Marc Fesneau a recueilli 86 voix, le président du groupe MoDem et apparentés était interrogé par Le Parisien.


Propos recueillis par Jannick Alimi


Votre candidature à la présidence de l’Assemblée a été interprétée comme le symbole d’une mini-crise au sein de la majorité, voire comme une critique implicite de la politique d’Emmanuel Macron. C’est vrai ?

Pas du tout ! Je n’ai jamais exprimé, ni préalablement ni après le vote, une quelconque critique à l’égard de la République en Marche ou du chef de l’Etat. En revanche, j’ai voulu signifier par ma candidature notre singularité et donner un signal. Il est nécessaire, pour la réussite même de la politique promise et mise en œuvre par Emmanuel Macron, que le travail à l’Assemblée se passe dans une meilleure concertation et une plus grande écoute de toutes les parties prenantes à la majorité. Et même au-delà, avec certaines forces de l’opposition.

 

Qui incluez-vous dans ces forces de l’opposition ?

Il est clair qu’avec 86 voix en ma faveur alors que notre groupe ne comprend que 43 députés, des élus LREM, vraisemblablement 20 à 30, mais aussi des élus du groupe « UDI- Agir-Indépendants », de Franck Riester et Jean-Christophe Lagarde, ont voté en ma faveur et non pour la candidate des Républicains. Ma candidature aura peut-être servi à élargir potentiellement la base politique du président Macron.

 

Le groupe LREM va se choisir la semaine prochaine un nouveau président. Vous êtes confiant ?

Il ne s’agit pas pour moi d’intervenir dans ce choix. D’ailleurs j’ai reçu de la plupart de mes collègues LREM des messages qui me laissent effectivement confiant. Personne ne m’a reproché ma candidature et la plupart sont prêts à travailler avec le MoDem de façon plus organisée, en dialoguant plus et mieux entre nous, et aussi, en amont avec le gouvernement pour une co-construction des projets de loi. Mais c’est une volonté que nous devons tous mettre en œuvre, La République en Marche, mais aussi nos propres députés MoDem.

 

Richard Ferrand a-t-il bien commencé son mandat de président du Perchoir ?

Son premier discours, mercredi, a été édifiant et de très bon augure. En assurant de son indépendance vis-à-vis de l’exécutif et de tous les partis, en réaffirmant sa volonté de réformer le fonctionnement interne de l’Assemblée, je trouve que Richard Ferrand a été à la hauteur de la mission qui est la sienne désormais. Je vais avoir un dialogue avec lui comme avec le ou la future président(e) du groupe En Marche.

 

Sur le fond, quels sont les domaines sur lesquels vous voulez que le MoDem soit plus écouté ?

Le Plan Pauvreté présenté jeudi matin par le chef de l’Etat correspond déjà à ce que l’on pense. Il va tout à fait dans le sens qui est le nôtre, en matière d’incitation à l’emploi et de priorité sur les populations les plus fragiles. Mais nous souhaitons également nous faire entendre sur l’environnement et notamment la biodiversité, sur les questions des territoires et la présence plus rationnelle des services publics, sur la Santé et les hôpitaux.

 

Vous êtes très attaché à la réforme constitutionnelle. Vous pensez qu’elle aura bien lieu ?

C’est l’un des piliers des engagements du président de la République. Et je ne peux pas imaginer qu’elle soit reportée sine die. Il est d’ailleurs prévu qu’elle soit examinée aux alentours de janvier et je ne vois pas pourquoi il en serait autrement.

 

La politique familiale est également l’un des sujets qui vous paraît essentiel ?

Effectivement. La politique familiale, dont l’efficacité et la légitimité font consensus dans notre pays depuis plus de cinquante ans, repose sur son caractère universel. Nous serons donc très attentifs à ce que ce principe d’universalité soit maintenu. La préservation d’une politique familiale forte est l’une des conditions pour que la France puisse continuer à se prévaloir de l’une des démographies les plus dynamiques en Europe.

 

Le fait que des élus « UDI – Agir - Indépendants » aient voté en partie pour vous, mercredi, est-il le signe d’un rapprochement en vue des élections européennes ?

Je ne me projette pas à cet horizon. Et la constitution des listes est vraiment prématurée. En revanche, c’est vrai que je cherche à rapprocher tous ceux qui globalement partagent les mêmes idées sur l’Europe, le MoDem, le centre-droit, La République en Marche. La logique des affaires européennes c’est de mettre en commun toutes les forces qui luttent contre les populismes.

 

 

Lire cet article sur le site internet du journal Le Parisien.

 

 

 

 

 

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