"J'ai une seule certitude: je ferai ce qu'il faut pour que la France s'en sorte"

TF1 - Bonsoir François Bayrou. Nous allons parler de votre livre dans un court instant mais, d’abord, un mot sur l’actualité et ce qu’on appelle « l’affaire Fillon ». Vous le connaissez bien. De nouvelles révélations apparaissent aujourd’hui. Peut-il toujours se présenter à l’élection présidentielle ?

François Bayrou - Je ne suis pas informé des détails de l’affaire. Je sais une chose : il y a un trouble énorme parmi les Français, un trouble autour de deux interrogations. Première question : est-ce que la loi est la même pour tous ? Y a-t-il une loi pour les puissants, ceux qui ont le pouvoir, et une loi pour ceux qui n’ont pas ces avantages ? Si la loi n’est pas la même pour tous, c’est impossible ! Deuxième question : lorsqu’on demande des sacrifices aux gens, est-ce que les sacrifices sont équitablement répartis ou bien est-ce que comme ils le soupçonnent, on demande des sacrifices à ceux qui ont le moins d’avantages et on renforce les privilèges de ceux qui en ont le plus ? Pour moi, le choix de ma vie, c’est que la loi soit la même pour tous ! Je me suis battu seul contre tous sur des sujets très graves sur ce point. Deuxièmement, la demande des sacrifices doit être équitable.

À propos de lois, faut-il changer la pratique française qui permet à un député ou à un sénateur d’employer son fils, sa femme, sa fille ?

Sans aucun doute. Il y a au Parlement européen une règle qu’il suffit d’appliquer en France : on n’a pas le droit d’embaucher des membres de sa famille et de réserver aux siens des avantages qu’on n’a pas le droit de prendre.

Allez-vous ou auriez-vous voté pour François Fillon ?

Non, je n’ai pas accepté d’accord avec lui en raison de son projet, que je considérais comme injuste en demandant beaucoup à ceux qui ont peu et en créant des avantages - par exemple en supprimant l’ISF – à ceux qui ont beaucoup.

Parlons de votre livre. Ce n’est pas un catalogue de réformes, c’est une vision, une analyse plutôt optimiste à propos de la France. Qu’est-ce qui vous rend si optimiste ?

On est dans un chaos. Aucun problème n’est réglé. Pourtant, ce que je sens et que j’ai voulu traduire dans ce livre, c’est qu’il y a au sein des Français, une envie de vivre, de se débarrasser de tous ces miasmes, d’avancer. En même temps, il y a – c’est l’objet du livre – des solutions faciles à appliquer et qui sont d’une extrême efficacité sur chacun des grands sujets.

Vous critiquez François Fillon en disant que son programme est brutal. Vous, vous voulez réformer la France, mais à dose homéopathique ?

On ne réforme qu’avec un peuple.

Vous dites on ne peut pas « réformer à la schlague ».

Voilà. Les gens qui veulent - comme Madame Thatcher - à tout prix imposer contre leur gré des réformes aux citoyens aujourd’hui, se retrouvent impuissants, bloqués. Il n’y a qu’en convainquant les Français, au lieu de contraindre les Français, qu’on y arrivera. Je vais prendre deux exemples très simples. Il y a toute une idéologie qui veut qu’on paie moins le travail. Je suis persuadé que les Français ne veulent pas de cette baisse du revenu du travail et ils ont raison. Je propose qu’on revienne aux heures supplémentaires payées 25 % de plus et qu’on puisse compenser auprès de l’entreprise par une baisse des charges au même niveau. Deuxièmement, deux candidats proposent dans leur programme qu’on augmente les impôts : la TVA et la CSG. Moi, je dis que la moindre des choses, dans le pays où nous sommes aujourd’hui - celui qui a le plus d’impôts - c’est de dire : « nous n’augmenterons pas les impôts ». 

Monsieur Bayrou, il y a un autre candidat qui se prévaut d’une position centriste : Emmanuel Macron. Feriez-vous un tandem avec lui, le cas échéant ?

Je vais être sincère avec vous. Je ne sais pas ce que veut Emmanuel Macron. Il intéresse des citoyens qui se sont ou s’intéressent encore à moi. Il y a des points de rencontre du point de vue des électeurs. Mais je ne sais pas quel est son projet. Il a d’ailleurs annoncé qu’il reculerait l’annonce de son projet. Je ne sais pas quel est son positionnement, les forces qui le soutiennent et comment il gouvernerait le pays. Pour moi, cette proposition, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle n’est pas mûre. Et moi, j’aime que les choses mûrissent avant de les regarder de près.

Dans votre livre, vous écrivez : « j’ai du goût pour le parfum de la poudre ». Est-ce que cela signifie que le combat électoral vous manque ?

Le manque, ce n’est pas la signification. J’aime beaucoup la rencontre que l’élection présidentielle représente entre un projet, un homme ou une femme, et un peuple. J’aime beaucoup cela. Je l’ai vécu. J’ai le sentiment qu’aujourd’hui, probablement jamais n’y a-t-il eu autant besoin d’une rencontre de bon aloi, sincère, profonde. Cependant, je ne prends pas une décision de cet ordre par goût personnel. Je prends une décision de cet ordre lorsque je sais qu’il n’y a pas d’autre possibilité pour le pays que de s’avancer et de lui proposer directement un projet. Au point où nous sommes, cette décision n’est pas prise. J’ai dit mi-février. Pour répondre à la question que vous allez me poser…

Que je vous ai posée et que je vais vous reposer différemment ! Y a-t-il une autre possibilité aujourd’hui que celle de vous proposer ?

La situation est extrêmement grave. À l’horizon indiqué, j’ai une seule certitude : je ferai ce qu’il faut pour que la France s’en sorte. Il n’y a que cela qui me guidera. C’est un assez bon point de repère pour une décision de cet ordre.

Merci François Bayrou. Rendez-vous donc ici le 15 février… Foi de Béarnais !

Absolument ! Ils respectent toujours leur parole. 

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