"J’appelle de mes vœux la majorité centrale la plus large possible"

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Invitée de l’édition spéciale d’Europe 1 Midi, Marielle de Sarnez a réagi à l’élection d’Emmanuel Macron : "un signal pour la France, pour l’Europe et pour le monde".

Je voudrais revenir sur une phrase prononcée hier par Emmanuel Macron hier lorsqu’il était au Louvre, « Je vous servirai avec amour ». Est-ce que c’est de cela que la France a besoin aujourd’hui, de l’amour ?

La France a besoin de deux choses en même temps. Qu’on tourne la page de cette espèce de guerre civile un peu larvée, de cette dépression française, qu’on avance vers l’avenir, avec un optimisme qu’a Emmanuel Macron. Et qu’enfin on se colle aux problèmes, qu’on apporte des solutions, qu’on règle les questions qui sont sous-jacentes depuis trop longtemps en France.

On parle d’amour avant de parler d’emploi, de sécurité... ?

Tout cela va ensemble ! Quand vous avez une empathie, quand vous vous sentez de ce peuple que maintenant vous représentez, qui vous a élu président, cela implique de porter une reconnaissance aux Français, les estimer et les aimer. C’est très bien, cela peut faire sortir de cette dépression et aller vers l’avenir. C’est cela le signal très fort de cette élection, un jeune président de 39 ans en France, un vieux pays. C’est un signal pour la France, pour l’Europe et pour le monde. Cela veut dire que chez nous, et je crois que c’est cela que le président a en tête, nous avons une obligation de réussir. Son boulot de chaque instant, de chaque minute, de chaque jour, sera à mon avis cette obsession de réussir.

On va parler des dossiers et des domaines dans lesquels il doit réussir, mais d’abord parlons de l’équipe qui va l’entourer. Quelle est la colonne vertébrale, le point commun entre les personnes qui vont rejoindre Emmanuel Macron ? Visiblement cela va venir de la gauche, de la droite, du centre, avec vous au MoDem...

Giscard disait quelque chose de simple il y a quelques années. Excusez-moi de revenir en arrière, mais j’avais vécu cette période, qui était une période nouvelle pour la France. Il disait « l’idéal c’est d’avoir deux Français sur trois », une force centrale, qu’il n’a pas réussi à avoir à l’époque car il n’a pas dissout l’Assemblée. Aujourd’hui le calendrier est différent. Il va y avoir une majorité parlementaire qui découlera de l’élection présidentielle. J’appelle de mes vœux la majorité centrale la plus large possible, qui aille des électeurs républicains ouverts, jusqu’aux électeurs réformistes de la gauche. Qu’enfin on sorte de cette espèce d’affrontement régressif que les Français ne supportent plus et que les partis politiques aiment beaucoup. Il va falloir combattre tous ceux qui veulent que jamais rien ne change, tous les conservatismes de toutes les natures, des anciens partis qui ont été éliminés du deuxième tour de l’élection présidentielle, ce qui veut dire que les Français veulent tourner la page. Il y aura donc une majorité large au centre de la vie politique française. Je pense que les Français donneront les moyens à Emmanuel Macron d’agir.

Mais la promesse d’Emmanuel Macron avant l’élection c’était de dire que tous ceux qui souhaitaient rejoindre son mouvement, et qui sont déjà engagés dans un parti politique, devaient simplement enlever l’étiquette PS, LR, etc . Cette promesse a disparu !

Vous êtes sur des affaires de partis. Je pense aux gens qui nous écoutent, je ne suis pas sûre que cela les intéresse. Cette promesse de renouvellement de la vie politique, il la porte, il l’incarne, il va la tenir, car les Français l’attendent et l’exigent. Ils veulent tourner la page sur des attitudes, des pratiques anciennes, toujours les mêmes. Les partis politiques qui vont essayer de faire campagne aux législatives, comme François Baroin, qui disait hier « nous voulons empêcher le nouveau président d’agir », vous voyez bien que ce sont des attitudes du passé, qu’il faut tourner la page sur tout cela, avoir une majorité centrale, la faire émerger. Ensuite, je pense, qu’il faudra créer un climat de travail différent avec les sensibilités représentées à l’Assemblée. Vous aurez des courants, comme le courant républicain, il sera représenté à l’Assemblée Nationale en dehors de ce bloc majoritaire. Tourner la page sur cette espèce d’opposition factice, avoir un climat de travail, d’entente, sur les objectifs que les uns et les autres pourront partager, même s’ils sont en dehors de la majorité présidentielle. Cela me semble porter réellement la nouveauté des comportements.

Vous – la majorité présidentielle – ne pourrez pas vous abriter derrière une situation économique difficile s’il n’y a pas de résultats à la clé (car la situation est relativement favorable par rapport à 2012.)

C’est bien car il n’est pas encore président que vous demandez déjà des résultats. Mais vous n’avez pas tort dans le sens où – je l’espère – son élection va créer un climat de confiance. Après il y aura des actions, des mesures, des réformes, la feuille de route qu’il a tracée dans son programme en matière économique et pour la lutte contre le chômage en particulier. Il va dérouler tout cela. Je crois que si le contexte – comme vous venez de le décrire à l’instant – n’est pas défavorable, tant mieux ! Si structurellement c’est le moment de faire des choses, tant mieux. Il a prévu un plan d’investissement, de travailler à lever tous les blocages, tout ce qui peut empêcher, pour faciliter l’emploi chez nous. Il a prévu des réformes de structure intéressantes, comme celle des retraites. Enfin se donner une perspective de long terme sur l’équilibre de nos retraites, ce qui n’avait jamais été fait par aucun de ses prédécesseurs. Il y a une feuille de route, elle est là. S’il a peut-être un peu de chance avec le contexte extérieur, tant mieux. Le fait d’avoir élu un jeune président, moi je trouve que c’est un signe d’avenir et donc de confiance.

Ce risque d’ubérisation, de précarisation d’un certain nombre de salariés, c’est ce que craignent et critiquent déjà un certain nombre d’électeurs de Jean-Luc Mélenchon.

Il faut conserver et approfondir les protections des employés. C’est par exemple la réforme de la formation professionnelle qu’il propose. Aujourd’hui les chômeurs n’en sont absolument pas bénéficiaires. Il faut évidemment inverser cela, que la grande majorité de la formation soit à disposition de ceux qui a un moment donné sont en recherche ou en demande d’emploi, donc ce sont des réformes extrêmement importantes, qui vont dans le sens d’un meilleur accompagnement et d’une meilleure protection. On ne peut pas avoir une société à deux vitesses. Le président nouvellement élu, je pense qu’il a dans sa propre philosophie de lutter contre les inégalités. On voit bien que les inégalités n’ont cessé de s’accroître et qu’il faut tenter au maximum d’inverser ceci et faire reculer cette aggravation sociale des inégalités et cette fracture dont on parle depuis des décennies et qui n’a jamais été réduite.

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