"Je ferai tout pour que le rassemblement du Centre ait lieu !"

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Invité du 20H de France 2, François Bayrou a réaffirmé que, "si Centre il y a, il est indépendant, d'un bord comme de l'autre". "Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que le rassemblement du Centre ait lieu", a-t-il déclaré. "L'affrontement de la Droite divisée contre la Gauche divisée n'apportera rien", a-t-il analysé.

David Pujadas : Quelle est votre réaction face à l'annonce du retrait de la candidature de Jean-Louis Borloo ? Est-ce que vous diriez vous aussi, un peu comme à l’UMP, que c’est une sage décision ? 

François Bayrou : Je pense qu’il n’y avait pas d’autres issue logique. 

Pourquoi ? 

Jean-Louis Borloo a lui-même employé le mot de "confusion" dans son intervention d’hier soir. La difficulté dans laquelle il était placé c’est qu’il a été l’un des principaux responsables de l’action gouvernementale depuis des années. Aux premières loges, et qu’il était donc très mal placé pour expliquer qu’il fallait tout changer. Et c’est cette contradiction qui, à mon sens, l’a conduit à la décision qu’il a prise. 

C’est une bonne nouvelle pour vous ? 

Tout ce qui va dans le sens de la clarté est une bonne nouvelle pour moi. 

Mais Jean-Louis Borloo voulait incarner lui aussi le centre, comme vous. On peut penser qu’une partie des voix qui lui étaient peut-être destinées se reporteront sur vous ? 

Il faut un rassemblement de tous ceux qui utilisent le mot "centre" comme un mot qui a du sens. Le centre, pour moi, si centre il y a, il est indépendant, et il n’est pas rallié à un bord, pas plus qu’à l’autre. Et donc ce centre-là, en effet, il se réunira. En tout cas, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que ce rassemblement ait lieu. Il a déjà débuté, on était à l'Université de rentrée de notre Mouvement il y a quelques jours. Vous avez vu nombre de responsables qui ont exercé des fonctions gouvernementales, qui ont été aux premières responsabilités de la France, qui sont venus nous rejoindre, pour dialoguer avec nous et un jour travailler avec nous. 

Est-ce que ça signifie que, ce soir, , vous appelez clairement Jean-Louis Borloo et ceux qui étaient avec lui à vous soutenir, vous ? 

Je ne veux pas faire de récupération. Il y a trop de récupération dans tout ça, on vient de voir les larmes de crocodiles que les responsables de l’UMP versaient sur celui qui était hier en confrontation avec eux. Je ne veux pas faire de récupération, mais je sais que nous devrons tous être ensemble lorsque la question se posera de savoir si on veut ou pas changer les choses. 

Et votre candidature à vous ? Est-ce que c’est une certitude ? 

Oui. 

Est-ce que vous dites ce soir : "je serai candidat en 2012" ? 

Vous avez bien fait d’utiliser le futur. Oui, c’est une certitude, et qui en doute ? Je n’aurais pas fait tout ce chemin pendant ces années pour éluder ce rendez-vous. Simplement, je choisirai le moment où je donnerai le top départ à cette candidature. 

Fabien Namias : Il faut nous dire, dès ce soir, quand est-ce que vous annoncerez votre candidature à l’élection présidentielle, est-ce que vous savez déjà quels messages vous comptez porter lors de cette campagne présidentielle, qu’est ce que vous souhaitez incarner ? 

Je sais exactement quel est le message. Les millions de Français qui vous écoutent et qui observent le débat politique, d’ailleurs avec stupéfaction, ont une seule question en tête, et c’est une question très importante. C’est : "est-ce qu’on peut s’en sortir ?". Parce qu’ils voient se multiplier les problèmes, ils voient se multiplier les questions, le chômage, le pouvoir d’achat, les services publics, la dette, le déficit, ils voient tout ça. Et ils n’arrivent pas à prendre une démarche, à saisir le bout du fil d’Ariane qui leur permettrait de trouver la sortie. Et cette question est, pour moi, c’est ce que j’ai expliqué dans un livre qui vient de sortir, qui s’appelle : "2012 Etat d’Urgence". Cette question est que l’on ne produit plus en France. 

Tout le monde en convient de cela. 

Non, non. Parce que personne ne prend les décisions nécessaires et ne focalise l’attention sur ce sujet. 

Une décision, par exemple, là-dessus ? 

Une décision très simple : premièrement, identifier les produits qui sont produits en France et indiquer dans quel pourcentage ils sont produits en France. Deuxièmement, travailler sur l’image de marque du pays. Troisièmement : lancer un effort national pour reprendre et reconquérir l’ensemble des secteurs desquels nous avons disparus. Exemple : l’équipement de la maison. On sait faire des avions, on sait faire des hélicoptères, on sait faire des satellites, on est incapable en nombre suffisant les machines à laver ou les équipements de la maison. 

Ça fait longtemps maintenant qu’on ne les fait plus en France. 

C’est un drame. Or, on les fait en Italie, on les fait en Allemagne, on les fait dans tous les pays qui nous entourent. Et avec lesquels nous sommes désormais, nous, France, grand pays industriel, nous sommes en déficit commercial. Et cela ne peut pas durer, vous entendez ? Ça ne peut pas durer. 

En 2007, vous n’aviez pas donné de consigne de vote au deuxième tour. Cette fois, j’ai cru vous entendre dire que vous donneriez une consigne de vote. On sait que vos relations avec Nicolas Sarkozy restent tendues mais qu’elles se sont un peu apaisées, est-ce que cela signifie que vous serez à ses côtés au deuxième tour, si vous n’y êtes pas, bien sûr ? 

C’est un chemin dans lequel vous ne m’entraînerez pas. Je mènerai toute cette campagne et je suis absolument déterminé à le faire pour être présent au deuxième tour. Parce que vous voyez bien qu’il va falloir que les choses changent. Je ne crois pas que l’affrontement de la droite divisée contre la gauche divisée puisse apporter quoique ce soit de favorable à notre pays dans la crise la plus grave que nous ayons connue depuis plus de 50 ans. Et donc nous serons là pour aller au deuxième tour. On était très près en 2007, il a manqué quelques points pour pouvoir accéder au deuxième tour ; les points qu’il manquait en 2007, nous les trouverons en 2012.

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