"Je suis candidate pour proposer une démarche différente aux Parisiens"

France Inter - Êtes-vous attristée par le probable départ de l’entraîneur du PSG, Carlo Ancelotti ? 

Marielle de Sarnez - Oui, je le trouve plutôt sympathique. Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? Attristée est peut-être un grand mot, mais je trouve qu'il est professionnel.

Je vous pose cette question d'entrée parce que, lorsqu'on est candidate à la mairie de Paris, il faut s'occuper du PSG.

Il faut s'occuper de tout, pas seulement du PSG mais aussi de la vie concrète des Parisiens.

Quand lancez-vous votre campagne ? 

Là je suis à votre micro, donc parlons de Paris ensemble.

Nous en parlons immédiatement, donc quand lancez-vous votre campagne dans les faits ? 

Vous savez, je crois que les Parisiens ne sont pas encore aujourd'hui dans la campagne des élections municipales. Alors, nous avons des calendriers à cause des primaires de l'UMP qui ont mis cette question au cœur de l'actualité. Nous voyons que la participation à ces primaires n'est pas très importante, ce qui est d'ailleurs, à mon avis, signe que les Parisiens, non seulement ne sont pas encore dans la campagne, mais ont envie d'une autre démarche qu'une démarche partisane.

Peut-être la vôtre alors. 

Je suis candidate pour ça en particulier, bravo. Je pense qu'il faut du renouveau à Paris, je pense qu'il faut des équipes nouvelles, et puis aussi des attitudes nouvelles, des pratiques nouvelles et des comportements nouveaux. Moi, je suis candidate pour proposer une démarche différente, qui soit une démarche moins partisane, moins traditionnelle. Je pense que les problèmes qui sont devant nous à Paris et qui sont ceux des Parisiens, en particulier le problème du logement qui est vraiment la question n°1 à Paris, sont des problèmes qui demandent que l'on dépasse les petites joutes partisanes ou politiciennes. En tous les cas, ce sera mon approche dans cette campagne.

"JE SUIS OUVERTE À DES RASSEMBLEMENTS, EN PARTICULIER À CEUX DU CENTRE"

Alors, quelles alliances à Paris ? Il y a beaucoup de rumeurs, vous allez les chasser ou les confirmer. Une union MoDem-UDI à Paris, est-ce que c'est possible ?

J'ai envie de défendre une attitude non-partisane, je suis ouverte à des rassemblements, et en particulier à ceux du centre. Donc je trouve que ça aurait du sens, effectivement, que les centres puissent se retrouver pour peser, exister, parler aux Parisiens, proposer quelque chose de différent, et peut-être que les Parisiens s'y retrouvent dans ce choix supplémentaires pour Paris. 

Mais ça veut dire une fusion des listes avec l'UMP au second tour. 

Pourquoi dites-vous cela ?

Parce que le candidat UDI l'a dit, Yves Pozzo di Borgo. Je ne fais que répéter. 

Nous verrons. Vous voyez on est déjà dans la toute petite politique, c'est très bien, c'est très intéressant...

Le second tour, ce n'est pas de la petite politique. 

Mais vous voyez, avant le second tour il y a le premier tour. Il y a le premier tour, le second tour, le troisième tour. Donc, je suis ouverte à des rassemblements, mais ce que je vous explique, c'est que ma manière de voir les choses est une manière différente, disons moins traditionnelle. Je pense que l'on doit gouverner cette ville de façon moins partisane. Je pense que la plupart des questions demandent à mon avis une approche différente, je pense en particulier au logement, je pourrais dire aussi la questions des transports, de la sécurité, de la santé, qui sont des questions pour les Parisiens. Si l'on avait réglé tout à Paris, ça se verrait et ça se saurait aujourd'hui. Donc moi, je suis candidate pour proposer cette approche différente, nous allons voir dans les semaines et les mois qui viennent si les Parisiens se retrouvent dans cette candidature et dans l'équipe que je proposerai assez rapidement, c'est-à-dire même dès le mois de juin. 

Rumeur : vous confirmez ou vous infirmez. Vous auriez passé un accord avec Nathalie Kosciusko-Morizet, celle qui va au Parc des Princes. Elles vous laisse le XIVème arrondissement et va dans le IXème, vrai ou faux ? 

Il y a une chose vrai, c'est que le XIVème arrondissement est mon arrondissement, c'est celui où j'habite, c'est celui où je fais de la politique, c'est celui où je suis engagée. 

Et vous serez candidate ? 

Absolument.

À la place de NKM ou pas ?

Ce n'est pas "à la place de quelqu'un". Je suis légitime dans le XIVème arrondissement, évidemment. La question des listes viendra en son temps, les listes se feront à la fin de l'année, en novembre et en décembre.

Donc, pas d'accord pour l'heure avec NKM ? 

Pas d'accord.

MUNICIPALES : "CE QUI COMPTE D'ABORD, C'EST LA QUALITÉ DES ÉQUIPES"

Est-ce qu'une union avec Europe Écologie - Les Verts est possible, notamment au niveau national ? 

Non, je ne le crois pas. Je crois qu'il peut y avoir dans les villes, ici ou là, des équipes qui peuvent se construire, se mettre ensemble, pourquoi pas, au niveau local. Je crois que les élections locales sont des élections différentes des élections nationales et j'ai envie de les traiter comme telles. Mais il n'y a pas d'accord national possible avec les Verts. Il peut y avoir des villes où, pourquoi pas, il y ait des candidats du Mouvement Démocrate et des Verts. Il y aura des villes où il y aura des candidats du Mouvement Démocrate et du centre-droit. Nous verrons selon les villes et selon les municipalités en France. 

Et pour le second tour, pareil, vous verrez, ce sera à géométrie variable ? 

Non, je n'aime pas ce terme de "géométrie variable", je ne le crois pas. 

Au cas par cas, si vous préférez comme terme. 

Non, je ne crois pas qu'il faille regarder les choses comme ça et caricaturer comme ça. Les élections municipales sont des élections locales, pour moi ce qui compte d'abord c'est la qualité des équipes et des maires qui sont en place. Je pense par exemple à Bordeaux, oui je trouve que Alain Juppé est un très bon maire de Bordeaux et qu'il a fait un excellent travail pour cette ville. Et je pense que s'il peut faire un rassemblement large, c'est très bien. Et puis il y a la ville de Lyon, je trouve que le maire de Lyon est un bon maire aussi, et qu'il a fait un bon boulot pour sa ville. Là aussi s'il y a des rassemblements larges, tant mieux. Moi je vous dis qu'à Paris, j'ai envie de proposer des rassemblements qui dépassent la manière partisane, un peu trop traditionnelle, dont on fait de la politique dans cette ville. Je pense que les problèmes que nous avons à régler pour les Parisiens nécessitent des rassemblements plus larges et moins partisans.