Jean Lassalle entame une marche en France "pour rendre la parole aux citoyens"
Jean Lassalle a entamé mercredi "une marche à travers routes et chemins de France" pour "entendre la souffrance, le doute, mais aussi les aspirations et l'espoir des Français".
Parti vers Dunkerque - "si j'étais allé vers le sud, on aurait dit que je rentrais chez moi" -, le député des Pyrénées-Atlantiques compte coucher mercredi soir à Montmorency (Val d'Oise), chez un habitant. Au-delà de Dunkerque, les autres étapes du périple ne sont pas encore fixées.
Jean Lassalle, qui avait observé en 2006 une grève de la faim de plus d'un mois pour obtenir le maintien dans sa circonscription d'une usine Toyal (aluminium), a expliqué cette nouvelle initiative par un constat : "Je n'arrive plus à traiter les dossiers liés à mon territoire". Et, selon lui, c'est aussi le cas de la plupart de ses collègues à l'Assemblée.
"Un brutal changement de monde nous a pris au dépourvu. Nous avons perdu nos repères, et notre pouvoir au nom du peuple souverain s'efface. Une fois encore, nous n'avons pas su éviter le piège de l'hégémonie financière", a-t-il déclaré.
"Pour enrayer la résignation et reprendre en main le fil de notre histoire, il me paraît urgent de rendre la parole aux citoyens. Ensemble, nous pourrions regénérer la démocratie et revivifier la République", a-t-il estimé. Cette marche "à la rencontre des citoyens qui le souhaiteraient", est "empreinte d'humilité mais déterminée", et "guidée par le souci d'entendre la souffrance, le doute, mais aussi les aspirations et l'espoir des Français", selon l'élu montagnard.
Un petit sac au dos, son béret basque dans la poche droite, en loden, costume et cravate, car "c'est ce qu'attendent les gens d'un élu", Jean Lassalle est parti de l'Assemblée nationale, franchissant le pont de la Concorde, vers le nord, accompagné, pour la première journée, de quatre amis et collaborateurs. "Quand j'étais jeune, j'ai beaucoup marché, car j'assurais la transhumance des brebis, mais c'était il y a quarante ans", a-t-il confié, un peu inquiet sur sa capacité à tenir physiquement le coup.
Il a assuré qu'il continuera à suivre les dossiers parlementaires pendant son voyage. "Je ne participerai pas aux débats dans l'hémicycle, mais je donnerai procuration pour voter. Et puis aucun canon ne détermine ce que doit être le rôle précis d'un député !"