"Les nouveaux chiffres du chômage montrent que le gouvernement n’a pas fait les réformes structurelles nécessaires"
Au micro de Sud Radio, Maud Gatel a décrypté l’actualité de la semaine. Hausse du chômage, révélation sur compte caché de Jean-Marie Le Pen en Suisse, critiques adressées à Christiane Taubira, élections régionales et scandale des frais de taxi de la patronne de l’INA : retrouvez ici les prises de positions de la présidente du MoDem Paris.
Pour réécouter l'émission, suivez le lien
« Les nouveaux chiffres du chômage montrent que le gouvernement n’a pas fait les réformes structurelles nécessaires »
Interrogée sur la nouvelle hausse du chômage, Maud Gatel a pointé le retard de la France en matière de réformes nécessaires.
« Terrible échec pour François Hollande », la hausse du chômage en France est une situation inédite en Europe : pendant que partout ailleurs à l’intérieur de la zone Euro le chômage diminue, en France il ne cesse d’augmenter.
Les réformes nécessaires de structures n’ont toujours pas été engagées alors que les solutions pour lutter contre le chômage existent : formation professionnelle aujourd’hui inadaptée à ceux qui en ont le plus besoin (notamment les chômeurs de longue durée) ; apprentissage considéré comme une « voie de garage » au lieu d’être reconnu comme une « filière d’excellence », question de la stabilité réglementaire et fiscale à laquelle aspirent les entreprises pour investir et prendre des décisions. Maud Gatel a également rappelé sur ce dernier point l’existence du contrat unique, défendu par François Bayrou depuis plus de dix ans, qui permettrait de donner plus de droits aux salariés et en même temps de la souplesse et de la visibilité pour les entreprises.
Ainsi, « La courbe du chômage ne parvient pas à s’inverser parce que les vraies décisions ne sont pas prises ». Première solution proposée par Maud Gatel : élargir les bases de décisions : les grandes majorités nécessaires pour ces réformes de structures ne sont pas permises par le mode de scrutin actuel, par la physionomie du monde politique d’aujourd’hui, à cause de l’affrontement du camp contre camp. Toutes les mesures prises par le gouvernement sont des petites mesures qui vont parfois dans le bon sens mais ne suffisent pas à changer radicalement l’organisation du monde du travail aujourd’hui. Il est ainsi très important de prévoir les métiers qui vont recruter demain pour que les formations dispensées aux jeunes puissent être adaptées aux besoins des entreprises. Il y a par exemple énormément de besoins par rapport au vieillissement de la population et au développement du numérique notamment, et il est important de prendre en compte ces bouleversements pour que les jeunes soient formés et puissent intégrer le marché du travail.
« Les élus doivent faire preuve d’exemplarité »
Face à l’annonce de la découverte d’un compte caché de Jean-Marie Le Pen en Suisse, de plus de 2 millions d’euros, Maud Gatel soulève le caractère insupportable de cette situation pour les citoyens à qui on demande de faire des efforts, et déplore le climat de défiance qui en découle. Beaucoup de progrès ont été faits ces vingt dernières années pour assainir ces pratiques « abjectes et illégales » dans le cadre des lois sur le financement de la vie publique mais il faut aller au-delà. François Bayrou a proposé un grand plan sur la moralisation de la vie publique. Il faudrait, par exemple, pour assainir et rendre de la confiance aux Français interdire des structures comme les micros partis, en réalité faits uniquement « pour capter de l’argent et détourner la règle des 7500 euros de dons autorisés par parti politique ».
Il est important de rappeler à cet égard que les seuls partis qui n’ont jamais été condamnés dans ce genre d’affaire sont le CDS puis l’UDF de François Bayrou, et le MoDem.
« Christiane Taubira a bien raison de ne pas vouloir capituler mais elle devrait changer de politique »
Concernant les attaques régulières, depuis de longs mois, ciblant la politique de la garde des Sceaux qualifiée de « trop laxiste », la présidente Paris du MoDem tient à clarifier la situation. Il faut distinguer deux choses différentes : des attaques « absolument ignobles, racistes et insupportables » de la part de certains responsables politiques de droite et d’extrême droite qui doivent être condamnées ; et les propositions qu’elle porte en tant que garde des Sceaux où il y a des « choses à redire » et où on a le droit de « ne pas être complètement satisfait », notamment sur la politique pénale de Christiane Taubira, sur la réforme de justice des mineurs, et sur ce qui se passe dans les prisons.
« Aujourd’hui nous sommes dans le temps de la pré-campagne. Nous voulons porter nos propositions »
Concernant les élections régionales, Maud Gatel tiens à préciser que l’heure est à la confrontation des idées du MoDem avec les attentes des citoyens, la questionde la stratégie se posera à la rentrée.
En ce qui concerne Laurent Wauquiez, Maud Gatel explique « Il appartient à une partie de l’UMP très très éloignée du centre et je ne sais pas si nous avons des choses en commun avec lui. Patrick Mignola désigné chef de file, maire de la Ravoire, président de la communauté de commune et chef d’entreprise très engagé pour son territoire, sera un formidable porteur des idées du MoDem pour cette région. »
« Je suis choquée du décalage entre cette affaire et le quotidien des Français »
Concernant le scandale révélé des frais de taxis de la patronne de l’INA Agnès Saal (40 000 euros dépensés depuis dix mois dont 6 700 euros dépensés par son fils), Maud Gatel se dit « extrêmement choquée » de la déconnexion totale qu’il peut y avoir entre certains membres de la haute fonction publique et de la classe politique avec le quotidien des Français et des salariés par exemple de l’INA. Surtout lorsque la patronne de l’INA arrive à la tête de l’institution en promettant une réduction maximum des frais de fonctionnement et dépense en parallèle 40 000 euros de frais de taxis, « c’est absolument insupportable ».
Les dirigeants d'entreprises publiques doivent se soumettre aux mêmes règles en termes de contrôles et de transparence que les dirigeants du privé. L'Etat doit également son rôle de contrôle. Il est ainsi également regrettable que le scandale ait été révélé par une lettre anonyme. Cela aurait dû faire l’objet de la part des représentant de l’Etat au sein du conseil d’administration de l’INA d’une attention plus forte.