"La musique ambiante, selon laquelle Macron et Le Pen se valent, est une honte absolue !"

Sur France Culture, Marielle de Sarnez a vivement dénoncé la posture de ceux qui mettent Emmanuel Macron et Marine Le Pen sur le "même plan" et qui prônent le "ni-ni", rappelant qu’une victoire de la candidate du Front National serait "un aller sans retour pour la France".

 

Deux militants sur trois de La France Insoumise se déclarent en faveur de l’abstention ou du vote blanc. Cette position, « ni Macron, ni Le Pen », est également relayée par un certain nombre d’intellectuels, comme Michel Onfray et Emmanuel Todd qui ont déjà dit leur intention de s’abstenir ou de voter blanc. Régis Debray renvoie lui aussi dos à dos les deux finalistes. On retrouve chez ces intellectuels, comme chez Jean-Luc Mélenchon, une absence de hiérarchisation entre deux mots : le libéralisme et le nationalisme.

Je ne peux pas laisser passer tout ce qui vient d’être dit, cette espèce de petite musique ambiante, et ambiance, selon laquelle les deux se valent. On met les deux sur le même plan, madame Le Pen et monsieur Macron. Mais c’est une honte absolue ! Que les gens aient au moins du courage, que leur oui soit un oui, ou que leur non soit un non, comme disaient les Evangiles. Mais cette espèce de ni-ni, de « je les mets sur le même plan, je ne choisis pas », de ces pseudo-intellectuels, mais ils ont la tête à l’envers ! Il faut leur remettre la tête à l’endroit. Mais qu’est-ce que cela veut dire ? Vous savez ce que cela veut dire la candidate du Front National ? C’est un aller sans retour pour la France. C’est la sortie de l’euro, c’est la sortie de l’Europe, c’est l’affaiblissement de l’Europe, c’est la xénophobie, c’est quelqu’un qui prend les Français pour des gogos, qui leur raconte n’importe quoi, qui leur promet que demain on rasera gratis. Il est urgent que ceux qui se prétendent de l’élite, des intellectuels, ceux qui réfléchissent, ceux qui pensent ; qu’ils essaient de penser bien, la tête à l’endroit et pas la tête à l’envers. Pardonnez-moi mais je ne peux pas laisser passer cette espèce d’ambiance, qu’on entend dans les médias. Je trouve qu’il y a quelque chose révélateur d’un pays qui est en pleine dépression. Je voterai Emmanuel Macron car je veux sortir ce pays de la dépression. Si le Front National est aujourd’hui haut, c’est en particulier parce qu’il y a un certain nombre de gens qui veulent que le pays reste dans la dépression. Si le Front National est haut, c’est parce que les différents dirigeants, depuis 30 ans, qu’ils aient été de droite ou de gauche, ils ont été incapables d’agir pour le bien du pays. C’est pourquoi les Français ont renvoyé ces deux partis politiques à leurs chères études, au premier tour de l’élection. Moi je veux rebâtir, je veux reconstruire. Je suis du côté de ceux qui veulent construire, et pas de ceux qui acceptent que le pays se délite. 

Emmanuel Macron est favori de cette présidentielle. Il est au centre et est arrivé au second tour, ce que François Bayrou n’a jamais réussi à faire. Qu’est-ce qu’il a de plus que François Bayrou ?

Peut-être qu’il a François Bayrou, qui a ouvert la voie les années précédentes, notamment  lors des différentes élections présidentielles. Nous nous reconnaissons tout à fait dans son projet. Je crois qu’il arrive au bon moment, car la France est fatiguée. C’est quelqu’un de jeune, qui va préparer l’avenir avec les Français, qui va redonner confiance au pays. Ce futur jeune président de la République – si les Français évidemment votent pour lui dimanche soir –, ce sera une bonne nouvelle pour le pays, j’en suis convaincue. Ce sera la grande clarification. On aura enfin un pays tourné vers l’avenir. Si nous avons pu, avec François Bayrou, y contribuer j’en suis extrêmement heureuse. François Bayrou a fait quelque chose d’exceptionnel pour une personnalité politique de premier plan. Au lieu de se dire « je peux être candidat moi-même », il a été en capacité de soutenir quelqu’un d’autre. Je trouve que si on pouvait faire de la politique davantage comme cela, pour l’intérêt général, cela serait bien.

Vous avez dit « on a labouré, on a défriché, on a semé… ». Maintenant, est-ce que vous allez récolter vous ?

Mais c’est formidable ! On va revenir sur les législatives, car je vois que cela vous obsède, donc je ne veux pas vous frustrer sur cette question là. Le plus important c’est que cela fonctionne pour l’élection présidentielle. C’est une élection majeure. On vient d’entendre à l’instant parler des dangers du monde. On a entendu parler du Moyen-Orient, de ce qu’il se passe en Syrie, en Irak, des attentats à Kaboul… Vous croyez qu’une France, avec quelqu’un qui voudra, comme Marine Le Pen, la diviser, la cliver, avoir la politique du bouc-émissaire… cela  sera une France plus forte ou plus faible ? Vous croyez qu’une France sans l’Europe, cela sera une France plus forte ou plus faible ? Vous croyez qu’un monde sans une Europe politique forte et démocratique, ce sera un monde plus équilibré ou moins équilibré ? C’est cela l’enjeu. Pour les élections législatives, je vous le dis, Emmanuel Macron aura une majorité, car les Français lui donneront une majorité pour agir. Ils refuseront les combinaisons des uns et des autres qui veulent une sorte d’empêchement à agir.

François Bayrou pourra être Premier Ministre ?

Ce n’est vraiment pas la question d’aujourd’hui. La seule question aujourd’hui, jusqu’à dimanche, c’est de mobiliser les énergies de celles et de ceux qui refusent cette dépression française, qui veulent en sortir et qui veulent participer à la reconstruction du pays, et c’est pour moi le plus vital et le plus essentiel. Le reste viendra à son terme.

Au-delà des termes du renouveau, qu’est-ce qui va vraiment différencier une politique Macron d’une politique Hollande ?

Mais vous verrez dans les actes et dans les faits. Vous aurez quelqu’un qui est au centre. Il y aura une majorité, je l’espère, présidentielle qui sera ce fameux bloc central. Vous savez, moi j’étais giscardienne, et Giscard avait cette idée très forte qu’il fallait deux Français sur trois pour réformer et gouverner le pays.

La France va être gouvernée au centre ?

Oui, et je crois qu’on y est. On a vu les échecs des uns et des autres pendant trente années. Les Français ont vu et ils veulent tourner la page. Cette page on va la tourner et c’est extrêmement heureux.

Imaginons qu’Emmanuel Macron gagne les présidentielles. Imaginons que grâce à François Bayrou, il a une majorité à l’Assemblée Nationale. Est-ce que le MoDem aura encore une raison d’être face à En Marche ?

Mais bien sûr. Nous existons, le centre existe, le courant que nous représentons existe évidemment. Mais il est en cohérence avec ce qu’Emmanuel Macron propose, c’est-à-dire une société équilibrée, avec de la liberté, de la responsabilité, de la solidarité et surtout un moment politique où il va falloir agir, faire, changer les choses, sortir de l’impuissance publique dans laquelle les différents gouvernements se sont enkystés toutes ces dernières années. Il va falloir aussi porter une vision pour l’Europe, car sans une France forte, l’Europe politique et démocratique qui est nécessaire dans le monde, elle ne pourra pas se construire.

Et ce courant MoDem, en quoi il se distingue du courant En Marche ? C’est quoi sa sensibilité ?

En Marche est le parti qu’a créé Emmanuel Macron. Nous même nous avons une sensibilité profondément au centre. Il y dans En Marche des personnalités qui viennent d’horizons différents, on va dire quelques fois du centre gauche. Nous, nous sommes au centre, clairement ancrés au centre. Mais toutes ces affaires d’étiquettes et de partis, elles sont franchement, pardonnez-moi, – et c’est une militante politique qui vous le dit –, secondaires par rapport aux enjeux qui sont ceux de demain. Je considère même quelques fois que l’enjeu dépasse même largement la seule question du projet, et c’est cela la question de dimanche soir.

Merci beaucoup Marielle de Sarnez.

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