"Nous avons une formidable opportunité de faire émerger un bloc central pour redresser le pays"

Marielle de Sarnez était dimanche 9 avril l’invitée du Live Présidentiel sur LCI. Au micro de Christophe Jakubyszyn, elle est revenue sur les propositions d’Emmanuel Macron et l’alliance entre le MoDem et En Marche.

Avant de débuter je voudrais d’abord que nous regardions ensemble ce que François Bayrou disait d’Emmanuel Macron avant le 22 février. (Propos assez critiques). Vous savez très bien que cela a suscité, chez vos électeurs et chez certains Français, une forme d’incompréhension ? Pourquoi, tout d’un coup, ce candidat si peu recommandable, devenait votre allié ?

Oui il a eu à l’égard d’Emmanuel Macron des mots un peu difficiles, un peu durs. C’est la vie ! D’ailleurs Emmanuel Macron en a eus aussi à l’égard de François Bayrou. Ils se sont expliqués tous les deux. Et puis Emmanuel Macron a rassuré les craintes de François Bayrou sur des éléments absolument essentiels. Quand il a dit, à la demande de François Bayrou, « le premier de mes engagements ce sera une loi sur la moralisation de la vie publique avec l’interdiction de tout ce qui est conflit d’intérêt », et qu’enfin on tourne la page sur tout ce qui pourrit la vie politique française, et bien écoutez, j’ai trouvé que de ce point de vue là, c’était une avancée plus que sérieuse.

Mais il a toujours été l’architecte d’une politique économique de François Hollande comme François Bayrou le rappelait.

Il a décidé de travailler pour la compétitivité des entreprises, c’était pas mal. Il a dit et a essayé de faire aller François Hollande dans cette direction. Il a regretté que cela n’aille pas assez loin et pas assez vite. Tout cela est bien. Vous auriez pu aussi passer des choses aimables. C’est la vie politique, c’est la vie publique. Tout cela, je vous le dis, c’est le côté Sud-Ouest de l’un comme de l’autre, le côté rugby.

Vous êtes la vice-présidente du MoDem, la plus proche conseillère de François Bayrou. Est-ce que vous avez eu cette discussion et est-ce que vous l’avez par exemple convaincu à un moment donné d’enterrer la hache de guerre ?

La décision qu’a prise François Bayrou est une décision à nul autre pareil. C’est extrêmement rare qu’un homme politique de premier plan mette de côté son égo.

Ce n’est pas par opportunisme ?

Franchement non. Vous savez, à l’époque Emmanuel Macron était dans une descente sondagière. Il était à 17 ou 18.  Donc non, ce n’est pas ça du tout. Mais simplement il y a un moment où il faut être responsable et cela a été la décision de François Bayrou. Il avait, nous avions, décidé de soutenir Alain Juppé. Nous avions considéré que le temps était propice à des rassemblements larges. On peut avoir des différences, mais il n’empêche que l’on met son ambition personnelle au service de quelque chose qui est collectif.  C’est ce qu’il a fait pour Emmanuel Macron.

Et puis il y avait quand même une cohérence profonde. Au fond, c’est tout ce que François Bayrou avait essayé de faire depuis 2007 : faire émerger un bloc central pour gouverner le pays. On n’avait pas réussi en 2007, mais là il y a une formidable perspective.

Pas une forme d’amertume ?

Je ne nie pas qu’au début c’est difficile à vivre, mais en même temps quand vous regardez les choses vous vous dites «  j’ai semé, et ce que j’ai semé cela peut être utile au pays. » De ce point de vue là je trouve que c’est plutôt heureux.

Vous parliez des sondages. Il faut les prendre avec prudence, mais on a notre dernière vague SOFRES pour LCI qui vient d’arriver. La bonne nouvelle est qu’Emmanuel Macron est en tête avec Marine Le Pen. Derrière la grande surprise, ou nouveauté, est que Jean-Luc Mélenchon passe devant François Fillon. Pour la droite républicaine cela serait une catastrophe. Pour vous c’est la fin des Républicains ?

Pour moi c’est la fin des Républicains sous la forme actuelle. Ils reconstruiront quelque chose d’autre.

Une partie avec vous peut-être ?

Peut-être une partie dans ce grand bloc central que j’appelle de tous mes vœux depuis très longtemps. Moi je suis députée européenne, engagée vraiment en Europe. Je peux vous dire une chose : pour tous ceux qui nous aiment et nous regardent en Europe et dans le monde, l’idée même que Marine Le Pen puisse arriver en tête au premier tour est un choc absolument terrible, et je pense qu’on ne le mesure pas en France.

Je fais partie des gens qui n’acceptent pas cette idée là. Il n’y a pas de fatalité. Tout ce que je peux, tout ce que nous pourrons faire pour qu’Emmanuel Macron soit en tête au premier tour, nous le ferons, c’est important. C’est très important pour derrière rassembler et redresser le pays et aussi pour l’image de la France que j’aime.

En revanche, la mauvaise nouvelle est la fragilité de votre électorat quand on regarde la sureté des choix. On se rend compte que le pourcentage d’électeurs sûrs de leur choix pour Emmanuel Macron est de 55%, alors que 76% des électeurs de Marine Le Pen et 75% de ceux François Fillon sont sûrs du leur. Cela laisse une grosse marge de surprise.

D’abord cela a évolué, et favorablement. Cela lui laisse une marge de progression, c’est cela qui est important. Les Français vont avoir à faire un choix extrêmement important lors de ces présidentielles. Ils vont avoir à décider de ce que l’on va faire du pays pour les cinq années qui viennent.

Il y a pour moi trois candidats qui représentent une impasse, à des titres divers et variés. Ils s’appellent Le Pen, Mélenchon ou même François Fillon, parce qu’au fond on a 4 Français sur 5 qui ne veulent pas de François Fillon. Cela n’était pas le cas avec Alain Juppé. Il y a eu comme une disqualification avec François Fillon. Ensuite on a 2 candidats, l’un promet l’insurrection, et c’est au fond un grand n’importe quoi, et l’autre promet une sorte de régression dans un nationalisme totalement fermé, avec une sortie de l’euro. D’ailleurs l’un et l’autre veulent quitter l’euro et les traités européens. On le voit bien, c’est un choix vital. Je veux dire une chose : ce n’est pas le choix du passé qu’il faut faire, c’est le choix de l’avenir. La France est à un moment crucial de ce qu’elle pourra devenir demain.

Avant de passer à l’étape suivante, je vais donner la carte d’identité numérique d’Emmanuel Macron. Cette campagne présidentielle se joue beaucoup sur le net, on le voit avec Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, mais aussi En Marche ! 624 000 followers sur Twitter, 266 000 j’aime sur sa page Facebook et 1,2 million sur sa chaine Youtube. C’est nettement en deçà de Mélenchon et Le Pen, et on va justement commenter cela ensemble.

En succès relatif, c’est plus fort ! Vous le savez cela ? Depuis qu’il est là, sa progression est plus forte. Il partait de plus loin, c’est ce qui fait sa force, lui il est nouveau.

 

(Séquence « Bruit de la semaine ») 

Le MoDem est un parti historiquement pro-européen. Lors du débat beaucoup des candidats étaient plutôt anti-Europe...

Un grand journal a écrit que 10 candidats sur 11 avaient voté contre des traités disant qu’on voulait plus d’Europe. Emmanuel Macron est celui qui porte une volonté européenne, et il a raison ! On a besoin d’un cadre européen et d’une Europe plus forte, et en même temps plus démocratique. 

Comment vous expliquez que cette idée de l’Europe est si décriée, par les candidats, et un certain nombre de Français, qui estiment que l’Europe n’a pas été suffisamment protectrice ?

C’est ce que vous venez de dire. L’Europe elle n’a pas suffisamment protégé, elle n’a pas été suffisamment du côté des citoyens...

Il faut la réformer ?

Bien sûr qu’il faut la réformer. Quand vous avez des voisins qui s’appellent Erdogan ou Poutine, quand vous avez des conflits qui ne sont pas loin d’être exactement à vos frontières, on a intérêt à avoir une Europe forte.

La proposition de Macron sur l’Europe ?

Sa proposition c’est d’avancer, de créer une avant-garde avec ceux qui veulent avancer au sein de la zone euro. Mais il faut à nouveau un couple franco-allemand. Cela fait bien longtemps qu’on a une chancelière allemande qui décide pour tous parce que la France est aux abonnés absents. Cela fait plusieurs présidents de la République que c’est le cas, qu’il n’y a pas de cadre ni de vision européenne. Il faut que cela cesse. On a besoin d’un France forte, d’une France qui se redresse au niveau économique et qui ait une cohésion sociale forte pour pouvoir à nouveau peser en Europe, et cela c’est extrêmement important.

Vous parliez de la progression d’Emmanuel Macron sur le net. Justement il le revendique : 230 000 marcheurs, il prétend être la plus grande force militante de France mais certains internautes se sont amusés à faire adhérer des gens à leur insu, comme Jean-Luc Mélenchon ou même Adolph Hitler. Est-ce que ce n’est pas trop facile l’adhésion à En Marche, sans verser un centime ? 

Vous parlez à quelqu’un qui n’est pas spécialiste car je ne suis pas adhérente à En Marche, mais au MoDem. Je suis heureuse là où je suis et je suis heureuse de soutenir Emmanuel Macron. 

Vous n’adhérerez pas à En Marche ?

Non, je suis déjà membre d’un parti politique auquel je suis très attachée.

C’est l’heure de donner la parole aux internautes avec la séquence Sans filtre.

Une nouveauté cette semaine : 65% de gens en colère. Les gens ne sont pas très enthousiastes.

Une première question d’auditeur : « Aujourd’hui les 4 principaux candidats sont autour de 20%, ça montre une France divisée comme jamais. Comment comptez-vous unir le pays et les Français une fois au pouvoir ? »

Il faudra unir le pays car si on ne le fait pas, on ne pourra pas avancer. Il faut prendre de bonnes décisions, il faut mettre le paquet sur la moralisation de la vie publique. Il faut tourner cette page. Il faut que notre économie aille mieux, que l’emploi aille mieux pour l’ensemble des Français. Il faut aussi se réinscrire dans un cadre européen et avoir des décisions concrètes, pour le pouvoir d’achat, pour les retraites... La suppression de la taxe d’habitation pour 80% des Français car c’est une taxe profondément injuste, et puis des décisions concrètes pour préparer l’avenir. C’est un plan de 80 milliards, que ce soit dans l’environnement, dans l’agriculture ou les nouvelles technologies.

Est-ce que rétablissement de service militaire participe à cette idée de réunifier le pays ?

Cela participe à la cohésion nationale. Donner 4 semaines à son pays, je trouve que cela y participe et que c’est bien.

Comment fait on une majorité, une coalition ? Est-ce que sur l’emploi les idées de gauche et de droite sont-elles les mêmes ?

D’abord, après le premier tour il y aura un second tour. Si Emmanuel Macron, et je l’espère, fait le meilleur score possible au premier tour, ensuite il faudra qu’il rassemble encore plus large au 2nd tour. Ensuite il y a aura un troisième tour, qui est celui des élections législatives. Ceux qui auront donné une majorité au Président de la République nouvellement élu lui donneront une majorité pour gouverner, pour faire, pour agir.

Pour revenir pour le service militaire, Jean-Yves Le Drian qui a rejoint Emmanuel Macron, disait que cela allait ruiner l’armée en termes financiers et humains.

Non je ne crois pas. On parle de 800 000 jeunes dont il faudra s’occuper. Il faudra construire des casernes... Il faut un militaire pour dix jeunes, don beaucoup de militaires mobilisés... D’abord on n’est pas obligés de construire des casernes pour cela, les écoles seront utilisées. Je pense vraiment qu’on pourra faire les choses. 800 000 pour un territoire comme la France, avec le nombre de communes, etc. c’est quelque chose de possible. Le coût il est je crois d’un milliard et demi.

Mais c’est intéressant cette réaction. Il ne faut rien proposer, il faut que jamais rien ne change. On se dit qu’il n’y a plus de cohésion, on est à un moment extrêmement lourd au niveau de notre sécurité intérieure et extérieure. Que l’ensemble des Français ait cette possibilité, par cette formation de quelques semaines, de pouvoir être dans une responsabilité civique plus forte, moi je trouve cela très bien.  

L’armée dit que cela risque de l’amputer.

Je ne crois pas que cela imputera l’armée. Je pense que les choses se feront. Il y a aussi des militaires à la retraite, qui peuvent être dans l’encadrement. Tout cela se fait aujourd’hui avec les classes de réservistes. La France est un grand pays, je pense qu’elle peut faire ça.

Par rapport à la question posée aux internautes depuis le début d’émission « Pensez vous qu’Emmanuel Macron sera président de la République ? », seulement 25% des gens qui nous regardent pensent qu’Emmanuel Macron sera président. Cela montre que nous sommes bien dans le premier tour.

25% c’est pas mal ! Avant le 2ème tour, il y a beaucoup de chemin à faire. Ceux qui s’interrogent, il faut aller leur parler.

D’autres questions. Sur la proposition de mettre 12 élèves par classe en zone d’éducation prioritaire, c’est très bien, mais les écoles n’ont pas cette possibilité, en  termes de locaux, professeurs... Lancer des idées sans donner les solutions.

C’est très bien et cela se fera dès la rentrée de septembre. Dans les ZEP, en septembre, les classes seront dédoublées, Emmanuel Macron s’y est engagé.

Sur les grandes propositions de dernières minutes : quand Emmanuel Macron dit que 80% ne vont plus payer la taxe d’habitation, qui sont les 20% restants ?

Ceux qui ont un revenu important. Je crois que c’est 5000 par ménage. En dessous c’est supprimé. C’est un impôt injuste. Quand vous habitez une grande ville, par exemple Paris, c’est très faible. Et quand vous habitez une ville moyenne ou en périphérie, vous allez payer beaucoup plus. Il y a une forme d’injustice. Je trouve que c’est bien de le supprimer. Et cela sera compensé intégralement pour les élus.

Qui va payer ?

Cela fait partie des dépenses. Heureusement qu’il y aura des dépenses et des économies. Tout ceci doit s’équilibrer. 

Ces 10 milliards de dépenses, ce sont 10 milliards d’économie quelque part...

Il y a des économies qui vont être faites, à peu près 10 milliards par an. A la fin du quinquennat cela fera 60 milliards sur une année. Dans ces économies oui, effectivement, vous pouvez redistribuer.

Cela fait partie d’une stratégie de conquête présidentielle de toujours faire des cadeaux pendant la campagne ?

Non je crois qu’Emmanuel Macron se garde bien de faire des cadeaux. Il le dit et le revendique. S’il y a des impôts injustes et des choses à faire pour débloquer notre économie, retrouver la confiance et la croissance, évidemment il faut le faire.

Le jour de la journée de la femme, il a dit que son premier ministre serait une femme, que c’était ce qu’il souhaitait. Va-t-il garder cet engagement ?

Il faudra lui demander. D’abord il faut qu’il soit élu, et je vais tout faire pour qu’il le soit. Je trouve que c’est une très bonne idée que les femmes soient à des postes de responsabilité importantes.

Cela avait suscité des réactions chez les internautes, dont un qui demandait pourquoi donner autant d’importance sur le sexe pour un poste aussi important ?

Françoise Giroud avait cette phrase célèbre « Le jour où on nommera une femme aussi incompétente qu’un homme à un poste, on aura réglé la question de l’égalité femmes-hommes ».

Aussi des questions sur les futurs potentiels ministres. Emmanuel Macron a rappelé qu’à une ou deux exceptions près cela ne serait pas des personnes d’expérience.

Ce n’est pas tout à fait cela. Il dit que son gouvernement sera composé pour moitié de personnalités civiles et pour moitié de personnalités qui ont eu des mandats. Je trouve cela très bien.

Donc que des visages neufs presque ?

Mais c’est bien, et c’est nécessaire ! Je trouve que cela fait partie pour moi de ce qui doit donner envie de voter pour un candidat qui va enfin tourner la page. Rappelons au passage qu’il y a une loi nouvelle sur le cumul des mandats qui va s’appliquer. Il y aura dans les partis dits traditionnels un renouvellement important. Beaucoup partent.

Cela veut dire qu’il y aura des ministres MoDem dans le gouvernement Macron ?

Alors franchement la question sur l’équilibre du gouvernement je ne vais pas me lancer là-dedans.  Je suis quelqu’un qui prend les échéances les unes après les autres.

Etes-vous pour ou contre l’euthanasie ?

Je n’aime pas ce terme, mais en même temps je considère que la question de la fin de vie est une question d’une sensibilité extrême. Doit-on aller plus loin que la loi Leonetti ? Peut-être qu’un jour il faudra le faire. D’abord il faut évaluer cette loi, regarder si elle bien appliquée sur le territoire, et correctement, s’il y a encore des situations insoutenables. C’est une question difficile mais je ne ferme pas de portes.

Beaucoup de commentaires sur les propos de François Bayrou sur Emmanuel Macron. Le ralliement a suscité de nombreuses réactions.

Ce n’est pas un ralliement. C’est une alliance. Je pense que François Bayrou, quand il a proposé cette alliance, a créé une vraie dynamique et ce pour une raison simple : pour l’immense majorité des Français, il y avait une cohérence profonde. Il y a une cohérence profonde entre le chemin de François Bayrou et ce que fait aujourd’hui Emmanuel Macron. Cela a touché les Français et cela s’est manifesté dans les sondages, plus 6, plus 7 points. Quand il y a de la cohérence et de la vérité, c’est bien.

Après voilà, il y a eu des mots échangés. C’est mieux de se dire les choses par devant que de faire des unions de façade, comme Sarkozy, Juppé et Fillon. Vous savez bien qu’ils se détestent. Se dire les choses ce n'est peut-être pas plus mal.

Question autour du pouvoir d’achat et sur cette proposition d’Emmanuel Macron d’augmenter la CSG.

C’est pour augmenter les salaires.

Sauf qu’une partie des gens ne serait pas concernée par cette proposition de hausse du pouvoir d’achat : les retraités.

Non, car il va augmenter les petites retraites, c’est dans son programme.

Que répondre à François Fillon quand il accuse Emmanuel Macron d’enterrer la culture française ?

C’est n’importe quoi. Je suis depuis quelques temps les meetings de François Fillon. Ce sont des meetings de gens qui vocifèrent. Ils sifflent et huent. Ils ont sifflé Juppé pendant des mois. Cette semaine ils ont sifflé un certain nombre de parlementaires de chez eux. La semaine dernière ils ont sifflé Christian Estrosi, qui est quand même pas un centriste.

C’est devenu le parti de la conspiration. Mais est-ce que vous croyez que l’on construit quelque chose là-dessus ?

C’est devenu le parti de la conspiration ?

Oui, il y a quelque chose qui ne va pas là-dedans. C’est totalement régressif.  Est-ce que vous voyez les problèmes que nous avons à régler en France, en Europe, dans le monde ?

Emmanuel Macron a dit qu’il n’y a pas de culture française. Etes-vous d’accord ?

Il y a une culture française, mais on ne va pas en faire un élément de campagne. Ce n’est pas une affaire franco-française. Bien sûr qu’il y a une culture, une histoire, une mémoire françaises, mais on n’est pas obligés de s’enfermer là-dedans et de surtout ne pas regarder ce qu’il se passe autour de nous. Cette culture française elle a une vocation universelle, d’ouverture... François Fillon il caricature, comme d’habitude.

Emmanuel Macron fait-il encore des erreurs de débutant ? Quand il parle de crime contre l’humanité à propos de la décolonisation, que la Guyane est une île...

Emmanuel Macron est le seul candidat à avoir vécu en Guyane, il y a passé 2-3 mois. On peut avoir la langue qui fourche. L’erreur est humaine. Après oui cette campagne l’a mûri. Son âge est un atout formidable. Il va enfin tourner la page sur tous les miasmes, cette manière de faire la vie politique française. Il y a chez lui une forme d’optimisme. Il sait que la France a des atouts et qu’on peut s’en sortir, qu’il suffit de cibler des problèmes, d’y apporter des solutions pour qu’on s’en sorte. Moi j’aime cet optimisme là.

C’est ce qu’il manque à la droite ? Cette identité heureuse ?

Est ce que l’on peut parler d’une droite ? Il y a plusieurs droites. Il y a une droite Fillon. Si Juppé avait été élu à la primaire, aujourd’hui il serait à 30 ou 32 dans les sondages. Fillon est à 17-18%. Donc c’est un bout de droite. On voit bien les électeurs de ce que l’on dit la droite républicaine ne se reconnaissent pas forcément dans la droite Trocadéro.

Est-ce qu’il y a une droite Macron ? Macron est-il de droite ?

Macron il veut faire ce que Giscard essayait de faire en 74, le 2 français sur 3. Pourquoi ? Parce qu’il faut réformer le pays : les retraites par points par exemple. C’est une réforme qui a besoin de temps et de courage. Il faut supprimer tous les régimes spéciaux dans le temps. De ce point de vue là, son âge est un atout. S’il est élu il aura à peu près l’âge qu’avec Kennedy quand il a été élu.

Encore un petit point sur la question du jour « Macron sera-t-il président ? » Beaucoup de votes et toujours 27%. Ce sont sans doutes vos militants qui se mobilisent.

Ce sont peut-être tout simplement les Français qui vont se mobiliser, en tout les cas je l’espère. Si Marine Le Pen pouvait ne pas être en tête au premier tour cela serait formidable pour la France.

 

Dernière séquence de l’émission : Le candidat et moi. 24 heures avec le candidat Emmanuel Macron.

On parle d’Emmanuel Macron comme du chef. Est-ce que cette victoire, qui se dessine ou pas, ne vous échappe-t-elle pas ? N’êtes-vous pas un peu vassalisé ? Le cœur du réacteur d’En Marche n’est pas tout à fait le MoDem...

Moi je serai très heureuse de sa victoire ! Je pense que la France attend depuis longtemps d’avoir un chemin tracé vers son avenir. Je pense que c’est le dernier moment utile pour un vrai choix pour le pays. Donc j’en serai très heureuse.

Quant à nous, on n’a pas une tête de vassalisés je pense, et on se porte assez bien. On est heureux de faire cette campagne et le Mouvement Démocrate est complètement dans la campagne aux côtés d’Emmanuel Macron.

Vous présenterez combien de candidats aux législatives ?

Nous en présenterons.

Vous avez un accord avec En Marche ?

Nous en présenterons. Vous savez le jour où François Bayrou a proposé cette alliance à Emmanuel Macron, il a mis un certain nombre de conditions, dont la moralisation de la vie publique. Ce qu’Emmanuel Macron a accepté de faire. Une autre condition était le pluralisme. Emmanuel Macron a donné son accord sur les 4 conditions. Donc oui il y aura un pluralisme dans la majorité présidentielle. Je suis quelqu’un qui n’aime pas vendre la peau de l’ours avant que le pauvre ours ne soit mis à terre. Donc oui il y aura une majorité législative, si Emmanuel Macron est élu, et cette majorité sera composée du mouvement En Marche et des Démocrates que nous sommes.

Merci Marielle de Sarnez.

 

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