"Nous portons l'idée européenne"
Dans le cadre des élections européennes de mai prochain, Le Télégramme interroge Marielle de Sarnez, tête de liste (UDI-MoDem) en Ile-de-France, députée européenne et vice-présidente du MoDem.
Quelle offre politique désirez-vous proposer, avec vos partenaires de l'UDI, à l'occasion des élections européennes ?
Toutes les raisons qui nous ont amenés au rapprochement des centres, Modem et UDI, sont plus valables encore aujourd'hui qu'elles ne l'étaient hier. Nous voyons bien, devant toutes les difficultés qui s'accumulent depuis des décennies, que la France a besoin d'une offre politique nouvelle. On a besoin de deux choses : un langage de vérité, et une attitude non-sectaire. Cela vaut pour la France, comme pour l'Europe.
Dans cette élection, vous êtes pratiquement les seuls à porter l'idée européenne...
Oui, c'est vrai. Nous sommes les seuls à porter l'idée européenne d'une manière cohérente, sans ambiguïté et sans arrière-pensées. Le centre est la seule force qui soit authentiquement européenne. Nous savons que l'horizon naturel de la France c'est l'Europe. L'Europe est une nécessité vitale si on veut sauvegarder notre façon de vivre et nos valeurs qui sont uniques au monde.
Craignez-vous que la France soit en train de devenir eurosceptique ?
Depuis trop longtemps la classe politique française a pris l'habitude de tomber dans la facilité en recherchant des boucs émissaires. Pour les uns, c'est l'étranger, pour d'autres c'est la finance, et pour d'autres encore c'est l'Europe. C'est une manière d'échapper à nos propres responsabilités. C'est exactement le contraire de l'engagement qui est le nôtre : nous voulons regarder en face la réalité parce que c'est le seul moyen de porter un message d'espoir. L'Europe, c'est notre force. À condition que les Européens, les Français d'abord, aient leur mot à dire dans les grands choix de son avenir.
Les sondages accordent un quart des suffrages au Front national. Comment faire barrage contre Marine Le Pen et les siens ?
En étant nous-mêmes. Avec nos propres convictions, nos propres valeurs. On est toujours plus fort quand on assume ce qu'on est. Et chaque fois que le Centre est fort, les extrêmes reculent.
Laurent Wauquiez souhaite revenir à une Europe à six. Cette proposition vous agrée t'elle ?
La question n'est pas de revenir en arrière, mais de préparer l'avenir, en construisant une Europe plus forte, recentrée sur l'essentiel, qui mette un terme aux disparités sociales et fiscales, se dote de nouveaux outils au service de la croissance et de l'emploi, qui défende les intérêts des Européens dans les échanges commerciaux, et qui parle d'une seule voix sur la scène du monde. Voilà pour nous les vrais enjeux.
Quels sont vos espoirs en termes de nombre de sièges ?
Je suis sûre que nous allons faire un très bon score dans cette région du Grand Ouest pour deux raisons. C'est une région dans laquelle les idées défendues par le Centre ont depuis longtemps une vraie résonance. Et nous avons des candidats de très grande qualité.
L'Alternative ne souffre-t-elle pas du fait que l'un de ses leaders (Jean-Louis Borloo) est convalescent, et que l'autre (François Bayrou) est désormais éloigné de la capitale ?
Jean-Louis Borloo et François Bayrou sont l'un et l'autre impliqués dans notre campagne. Ils s'adresseront ensemble aux Français pour leur dire les enjeux. Ils parraineront nos listes et tous les événements. François Bayrou est désormais à la tête d'une ville importante : il n'en est que plus impliqué dans notre vie politique. Il faut que vous compreniez que la vraie vie politique, c'est la vie quotidienne des Français.