Questions au Gouvernement : l'intervention de Marielle de Sarnez

Ce mercredi 05 juillet avait lieu la première séance des Questions au Gouvernement, à l'Assemblée nationale.
Saluant l'hommage réalisé pour Simone Veil et la décision prise par le chef de l'Etat de l'inhumer au Panthéon, Marielle de Sarnez a pu rappeler l'engagement et l'attachement européen de cette dernière, faisant écho au sien, soulignant ainsi l'importance du projet européen au sein de l'hémicycle.

"Monsieur le président,

Mes chers collègues,

Monsieur le Premier Ministre,

Ce matin, dans la cour  d’honneur des Invalides, en présence de nombreux responsables européens, la France a rendu un hommage respectueux, digne, et émouvant à Simone Veil.

Le Président de la République a annoncé, au nom de tous les Français, qu’elle reposerait désormais au Panthéon, avec son époux, en témoignage de la gratitude de la nation.

Nous sommes reconnaissants au président de la République de cette décision.

Ceux d’entre nous qui ont eu la chance de connaître Simone Veil, qui  l’ont suivie tout au long de ces années,  qui l’ont aimée, l’ont fait bien sûr en raison de sa personnalité, mais aussi en raison de ses combats.

Combat pour la mémoire, combat pour l’émancipation des femmes, combat pour l’Europe.

Simone Veil savait la force de l’idéal européen.

C’est ce message, cet engagement pour une certaine idée de l’Europe que nous devons avoir à l’esprit aujourd’hui.

Dans un monde de plus en plus difficile, de plus en plus dangereux, où les défis à relever sont immenses, nous avons vitalement besoin de retrouver le chemin d’un espoir européen.

C’est pourquoi je serais heureuse, Monsieur le Premier Ministre, que vous indiquiez à la représentation nationale ce que la France entend proposer à ses partenaires européens pour changer ce qui doit l’être,  pour améliorer la réalité de ce beau et  grand projet, et  pour réconcilier enfin le peuple français, tout le peuple français, avec l’idée européenne.

Je vous remercie. "

 

Réponse du Premier ministre Édouard Philippe

 

"Madame la Présidente,

Merci de cette question et merci également à M. Jégo d’évoquer la mémoire et aussi le legs de Simone Veil dans cet hémicycle. J’en parle avec émotion bien entendu, mais aussi avec une certaine forme de prudence, car certains sur ces bancs l’ont connu bien mieux que moi.

Ensuite, parce que si je sais la trace considérable qu’elle a pu laisser dans l’Histoire, l’inspiration qu’elle a pu produire chez un certain nombre d’hommes et de femmes de notre époque, je sais aussi que ceux qui illuminent notre vie, ceux qui éclairent nos chemins et ceux qui sont morts méritent des paroles justes.

« Nul ne peut regarder fixement ni la mort ni le soleil » et je pense que nous devons chérir cette mémoire sans faire parler, évidemment, celle qui a disparu. 

Son attachement européen était viscéral, profond, répété. Il me semble qu’il correspondait à la fois à un choix de la raison et à l’appel du cœur.

Le choix de la raison, c’était l’évidence que pour garantir la paix, pour favoriser la prospérité - compte tenu de ce que l’Europe avait vécu, compte tenu de ce que les Européens avaient fait et supporté, il fallait faire en sorte que nous nous relevions ensemble. Tout prendrait un sens si nous avancions dans l’union, et que rien ne serait permis, si nous nous séparions comme cela avait été le cas depuis plus de mille ans dans l’Europe.

Un choix de la raison donc, mais aussi un appel du cœur, parce que la conviction européenne de Simone Veil s’était forgée dans l’épreuve, dans une épreuve terrible.

J’ai entendu ce matin, comme beaucoup d’entre nous, le président de la République indiquer que ses proches faisaient état de ce que jamais S. Veil n’avait eu une parole déplacée, une parole critique vis-à-vis de l’Allemagne. Il y a beaucoup à apprendre. Et il y a beaucoup à suivre.

Vous avez raison, cet engagement européen, il est fort – il était viscéral chez elle – et il est fort aussi dans cette majorité. Pas seulement dans cette majorité d’ailleurs, Mme la Présidente, vous le savez, car l’attachement européen dépasse, heureusement, les rangs de cette Assemblée et de ses frontières partisanes.

Mais nous y sommes incroyablement attachés. Le président de la République a fait au cours de sa campagne le choix européen comme un choix assumé. Ce choix assumé, nous l’avons entendu, nous l’avons suivi. C’est même probablement une des lignes de force d’union de cette majorité. Une des choses qui la rassemble la plus vivement.

Le président de la République a donc fait ce choix de l’Europe. Il l’a assumé, a été suivi par les Français à l’élection présidentielle et aux élections législatives. Il l’a fait sans naïveté, car nul ne peut être naïf : il a placé son engagement européen dans l’idée simple que cette Europe ne pouvait prévaloir et se développer que si elle ne renonçait pas à l’idée de puissance et de force. Il faut aussi qu’elle protège. L’Europe que nous construisons doit protéger nos concitoyens. C’est vrai en matière de Défense : nous devons faire en sorte de développer tout ce qui permettra, non pas d’unifier nos forces de défense, mais de faire en sorte que l’Europe, globalement, puisse protéger ses intérêts, ses territoires, ses valeurs.

C’est aussi une protection qui intervient en matière commerciale. Dans ce domaine, l’absence de naïveté est indispensable. C’est une Europe qui protège en matière sociale.

Le président de la République a été clair sur l’objectif qu’il se fixait de faire évoluer dans un sens plus protecteur la réglementation, notamment celle applicable aux travailleurs détachés, pour faire en sorte que des scissions que nous connaissons tous et qui sont effectivement choquantes et qui nuisent à l’idée même de l’Europe puissent ne pas prévaloir.

Cela sera une discussion avec nos partenaires, et elle ne sera pas simple parce que les pays européens ont des positions différentes. Et d’une certaine façon, légitimement différente. Il faudra travailler, il faudra expliquer et il faudra bien indiquer - exactement dans le sens de ce qu’indique le président – que ne pas donner le sentiment que nous protégeons les travailleurs, les Français, c’est nuire au très grand dessein que nous portons et qu’il nous faut faire prévaloir.

Un mot enfin, Mme la Présidente, pour indiquer que ce processus de construction européen doit être relancé et approfondi.

Le président de la République a eu l’occasion de le dire devant le Parlement réuni en Congrès : il faut, avec l’Allemagne au premier chef et d’autres partenaires européens, nous placer dans une disposition d’esprit nous permettant de relancer l’Europe. Nous devons assumer ce dessein, nous devons le porter.

C’est notre intérêt, c’est l’intérêt de nos enfants, c’est l’intérêt de l’Europe."

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