"Sans projet nouveau à proposer aux citoyens, il existe un risque de délitement de l'Union européenne"

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Invitée à s'exprimer sur l'après-Brexit au micro de Sud Radio, Marielle de Sarnez a invité les dirigeants européens à regarder vers l'avenir de l'Europe plutôt qu'à se focaliser sur les négociations avec les Britanniques.

Que retenez-vous du résultat du référendum ?

Je pense que ce vote va avoir de très nombreuses conséquences, que personne n’a peut-être en tête aujourd’hui. De nombreuses conséquences pour la Grande-Bretagne évidemment. Tout le monde a parlé de son économie, de sa monnaie, mais il y aura aussi probablement des conséquences sur son unité, à terme. Avec la question de l’Ecosse, de l’Irlande, de Gibraltar…

Et puis tout cela va avoir de très graves conséquences pour l’Union européenne. Je pense qu’il y a un grave risque de déconstruction, de délitement de l’Union européenne si nous ne sommes pas en capacité d’opposer à ce risque un vrai projet, un projet nouveau et fort. Les temps sont graves.

D’après les informations, François Hollande voudrait que le Royaume-Uni sorte vite de l’Union européenne tandis qu’Angela Merkel préfèrerait temporiser. Qui d’après vous a la bonne attitude ?

Si je peux me permettre de reprendre ce que je disais, ce qui compte le plus c’est le fond, le fond de ce que nous allons faire. Nous ne pourrons pas construire demain l’Europe sans les peuples et c’est cela qui m’importe. Pour le reste, je pense qu’il revient aux Britanniques d’enclencher le processus, je ne suis pas pour que nous claquions des doigts, nous parlementaires ou responsables européens, en disant que cela doit être fait tout de suite, dès demain matin. Evidemment qu’il ne faut pas qu’ils jouent la montre, nous sommes bien d’accord, ça ne peut pas durer plus que quelques semaines, mais nous pouvons bien leur laisser quelques jours pour se retourner. Ce qui est important, c’est que le processus soit enclenché. Je crois comprendre cependant que David Cameron préfèrerait que ce soit son successeur qui le fasse. Tout ceci va probablement se régler dans les jours qui viennent.

Mais je pense vraiment, profondément, que les leaders européens auraient mieux à faire que ça et que maintenant, la question, c’est la question de notre avenir, de l’avenir de l’Europe. Ce serait mieux que les dirigeants regardent ce que l’on peut faire chez nous plutôt que simplement ce qu’il va se passer demain avec l’article 50.

Qu’attendez-vous du Conseil européen qui aura lieu demain ?

Je crains qu’il n’en ressorte pas grand chose. J’ai un peu peur, justement, que tout cela se focalise sur l’article 50, sur la sortie des Britanniques, sur les négociations.

Ce que j’attendrais, dans un monde idéal, ce serait que les chefs d’Etat européens prennent leur part de responsabilité ; qu’ils regardent, au vu des crises qui sont intervenues en Europe depuis plusieurs années (crise financière, crise économique, crise du chômage, crise migratoire, crise grecque…), s’ils ont apporté aux bons moments les bonnes réponses, s’ils ont été capables d’anticiper tous ces défis qui sont arrivés en Europe. J’attendrais, aussi, qu’ils comprennent, en regardant le référendum britannique, qu’il y a un vrai problème de confiance entre les peuples et qu’on ne pourra pas demain faire l’Europe sans les peuples.

Donc, j’ai envie de les appeler à un changement de logiciel, de paradigme. Il faut absolument créer une Europe politique et démocratique avec les peuples, dans laquelle ils auront toute leur place.

 

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