Un non au référendum enclencherait "la sortie de la Grèce de l'euro"

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Le président du MoDem, François Bayrou, a estimé ce matin sur RTL qu'un "non" au référendum organisé dimanche en Grèce signifierait "l'enclenchement de la sortie de la Grèce de l'euro et peut-être de l'Union européenne".

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Bonjour François Bayrou.

Bonjour.

Le référendum aura bien lieu dimanche en Grèce sur l’euro et sur l’Europe. Est-ce qu’il faut avoir peur de ce référendum François Bayrou ?

C’est une heure de vérité, c’est un moment où vont se rencontrer toute la mise en scène qui été faite et puis la réalité du peuple grec. On a vécu ces dernières heures des choses incroyables : l’annonce du référendum, puis l’annonce que peut-être il pourrait ne pas y avoir de référendum, puis solennellement le premier ministre qui dit qu’il va prendre la parole. Si c’est pour prendre la parole, normalement c’est pour changer quelque chose et puis il confirme, il remet le référendum sur les rails tout en demandant à nouveau de voter non. Dimanche il n’y a que deux solutions possibles : ou bien nous avons un « oui » et dans ce cas le gouvernement grec saute, ou bien nous avons un « non » et alors c’est l’enclenchement de la sortie de la Grèce de l’euro et peut-être de l’Union européenne.

Le « non » c’est un séisme, parce que changer de gouvernement ce n’est pas très important mais ce que vous dites « sortir de l’euro, peut-être de l’Europe » pour un pays cela ne s’est jamais produit, c’est une forme de séisme. Est-ce que cela peut remettre en cause l’euro ? La construction européenne ? Est-ce que c’est le début de quelque chose de très dangereux ?

En tout cas cela remettra en cause sans aucun doute l’image de l’euro. Jusqu’à maintenant, on considérait dans le monde entier qu’un pays qui était membre de la zone euro était protégé par l’euro. Si on prêtait à un pays de la zone euro, on était sûr d’être remboursé et donc les taux d’intérêt étaient bas. Quand vous êtes sûr d’être remboursé, vous n’avez pas besoin de prime de risque. Là nous allons nous retrouver dans une situation où il va apparaître clairement qu’un pays de la zone euro peut faire faillite. Parce que l’on dit « être en défaut », mais c’est faire faillite, ne pas faire face à ses engagements. Cela va changer beaucoup la situation des pays de la zone euro, c’est pourquoi je ne crois pas du tout aux affirmations rassurantes qui sont faites par le Président de la République par exemple.

Je suis extrêmement interrogatif sur l’absence publique du Président de la République dans cette période que nous vivons. La société française, les sociétés européennes sont toutes dans l’inquiétude car elles savent bien que quelque chose d’extrêmement important est en train de se passer. En 2008, la faillite d’une banque a entraîné un séisme mondial. Là c’est la faillite d’un pays développé de l’Union européenne de la zone euro de surcroît. Et le Président de la République ne dit rien ! Dieu sait que l’on a souvent eu des discours mis en scène et des déclarations pour des commémorations ou autre chose. Là, on est dans un moment de grande inquiétude du pays – une inquiétude fondée ! Le Président de la République qui devrait être là pour partager avec les Français son analyse de la situation, pour guider la réflexion du pays, pour insuffler une volonté ne serait-ce qu’aux négociations européennes, on nous dit qu’il y a un désaccord entre Angela Merkel et François Hollande.

Un désaccord assez simple ? François Hollande a dit hier il faut essayer de négocier avant le référendum si on le peut, et visiblement Angela Merkel elle a dit « écoutez maintenant on va attendre ». Il y a bien une divergence.

Vous voyez bien que si vous aviez François Hollande en face de vous vous lui poseriez des questions sur ce sujet ?

Bien sûr.

Qu’est-ce que ça veut dire négocier à tout prix et dans l’urgence ? Qu’est-ce qui va se produire ? Qu’est-ce que vous lâcheriez dans les négociations ? Sur quel point vous êtes prêt à …Et puis on a rien. On a rien sur l’Union européenne dont la voix est mystérieusement articulée en coulisses. Et puis on a rien pour la France. Les citoyens français ont le droit d’avoir une vision, une explication donnée par le président de la République, ils ne l’ont pas, et je trouve que ça manque incroyablement. On multiplie les discours sur des choses qui ne sont pas de grande importance, et on ne dit rien sur l’essentiel.

On attendra le résultat du référendum qui aura lieu dimanche en Grèce sur l’euro. Si on revient à la politique intérieure française, il y a un fait assez anecdotique qui s’est produit, mais qui vous concerne. Nicolas Sarkozy a reçu le prix de l’humour, une distinction comme une autre, pour avoir dit le 12 avril dernier ceci au journal du dimanche « pour désespérer de François Bayrou, encore faudrait-il que j’aie un jour placé de l’espoir en lui ». Cela ne vous a pas fait rire ?

Oh si, c’était extrêmement drôle, c’est un humour, comme à l’habitude, extrêmement raffiné que l’on avait là. Non les éternelles disputes, les mots doux échangés par les responsables politiques, singulièrement, de Nicolas Sarkozy à mon endroit, je crois que ça commence à lasser un certain nombre de gens.

Est-ce que ça peut vous permettre de parler de vos rapports avec Nicolas Sarkozy aujourd’hui ? Quels sont-ils ? Inexistants ?

Nous n’avons pas de rapports, les choses sont très simples, Nicolas Sarkozy refuse de regarder en face la réalité qui est que le responsable de la défaite de Nicolas Sarkozy c’est Nicolas Sarkozy. Par ses attitudes, ses outrances, par ses choix qui ont été les siens, par la manière de conduire le pays liée à une division perpétuelle, à des injures perpétuelles, des uns contre les autres. Toutes ces outrances, et ces excès et ces dérives sont la cause de son échec, car des millions de français comme moi, qui n’étaient pas de gauche, 3 ou 4 millions, ont dit : non ça ne peut pas durer. Il refuse de regarder ça, donc il cherche des responsables, et donc d’une certaine manière ces responsables il les cible.  De ce point de vue-là, il devrait analyser la chute continue qu’est la sienne dans les sondages. Moi je n’ai pas de conseils à lui donner, je ne suis pas conseiller de Nicolas Sarkozy et n’ai pas l’ambition de le devenir, j’ai d’autres ambitions et de centres d’intérêts dans la vie, mais il devrait regarder pourquoi est-ce que les français se détournent de lui, y compris les français de droite. Ils se détournent de lui parce que ils considèrent que son attitude et sa manière de se comporter ne ressemblent pas à l’idée qu’ils se font de ce que la France a besoin comme président, et c’est ça la question centrale, et si je peux le rappeler assez souvent, et bien c’est pas mal.

Il a changé ou il n’a pas changé ?

Vous savez ce que les guignols disent, parfois ils disent « il a changé en pire ».

Ce sera le mot de la fin. Merci François Bayrou.

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