Algues brunes des Sargasses : "Peut-on parler de catastrophe naturelle ? Objectivement oui !"

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Notre secrétaire général, Yann Wehrling, a constaté les dégâts causés par l'invasion des algues brunes des Sargasses sur les plages de La Martinique.

"De retour de la Martinique... un joyau de verdure envahi par les algues brunes des Sargasses.

C'est LE sujet qui m’a été présenté de manière insistante par tous les maires que j’ai rencontrés.

Les balades en bords de mer font mal au coeur. Des plages, des mangroves, des sites absolument magnifiques envahis pas les algues brunes des Sargasses. L'accès à la mer est rendu impossible et évidemment, on devine les conséquences pour le tourisme. Quant aux mangroves et leur exceptionnelle richesse biologique, c'est l'étouffement. 

Le ramassage relève davantage de la "débrouille" que d'une méthode éprouvée et efficace. La quantité est telle qu'il ne peut, à ce stade, en être autrement. Pourtant, il faudra bien trouver une autre solution. D'abord parce qu'au large, il semblerait que les masses sont encore plus importantes que ce qu'on trouve sur les plages et que c'est un peu comme si on épongeait le sol au pied d'une baignoire qui déborde. Et ensuite parce que le ramassage sur les plages, c'est beaucoup de sable qui est emporté en même temps que les algues. Or, dans le sable, il y a des œufs de tortues marines. De plus, des algues salées remplies de sable, c'est empêcher toute idée d'en faire un retraitement sous la forme de biomasse (en le brulant par exemple pour en tirer de l'énergie). 

En attendant, les masses ramassées sont stockées sur des champs... mais l'ANSES a analysé ces algues et y a découvert de l'arsenic et du cadmium (sans doute une signature de l'origine amazonienne de ces algues et de la pollution aux métaux lourds issue des extractions d'or). Métaux lourds et arsenic sur les champs ?... après le chlordécone, les Antilles n'ont pas besoin d'une nouvelle pollution de leurs derniers sols arables. 

Enfin, du point de vue sanitaire, c'est une préoccupation forte dans la population. L'hydrogène sulfuré qui se dégage des algues qui pourissent est indisposant même en petite quantité. Et quand on voit la corrosion qu'il provoque sur les machines servant au ramassage et aux appareils électroniques environnant, difficile de penser que ce qui corrode à ce point les machines serait inoffensif sur les personnes. 

À ce stade, j’en retiens 2 choses :
- il faut accélérer et professionnaliser le ramassage. Les effets sur la santé, le tourisme et la biodiversité me paraissent catastrophiques ;
- au regard du traitement qui doit en être fait, le ramassage au large est à privilégier pour éviter de ramasser du sable. Le stockage sur terre doit se faire sur des sites étanches afin de pouvoir dessaler et sécher les algues et en faire du combustible biomasse qui pourra produire de l'électricité (une unité existe déjà en Martinique qui devrait pouvoir recevoir ces algues).

Peut-on parler de catastrophe naturelle ? Objectivement oui. Il y a derrière cette décision qui relève de la loi un choix qui aura forcément des incidences financières car elle déclenchera une possibilité pour les personnes touchées de mettre en route un système assurantiel. C'est une option qui doit être étudiée. A l'évidence, que ce soit par un système assurantiel ou par n'importe quel autre biais, il en coutera de gérer cette situation. 

Et puis, dernière chose, la plus importante sans doute : regardons au plus vite quelle est l'origine de ce phénomène qui dure maintenant depuis près de 7 ans. 
Quelques premières analyses auraient identifié une origine du côté de l'embouchure amazonienne. Cocktail croisé des rejets d'une agriculture brésilienne abusant d'engrais, d'une exploitation de l'or qui ne serait pas étrangère à la présence de métaux lourds dans les algues, et d'un réchauffement climatique qui a fait monter la température de l'océan. 
Si tout cela se vérifie, et il faut le vérifier au plus vite, de toute évidence, tant pour le traitement que pour l'évitement en amont, un dialogue au niveau de tout le bassin caribéen doit se tenir afin que chacun prenne ses responsabilités."

Yann Wehrling

 

 

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