Mickaël Cosson : "Il faut montrer qu’on se préoccupe du quotidien des Français"
Mickaël Cosson a été réélu député de la première circonscription de Saint-Brieuc. L’élu MoDem revient sur cette campagne éclair et rappelle les enjeux qui attendent l’Assemblée nationale face à la montée du RN dans les colonnes du Télégramme avec Julien Molla.
Vous avez été réélu député avec un nombre de voix plus important qu'en 2022. Que vous inspire ce résultat ?
Ça signifie que ces deux années ont permis de montrer ce que nous étions en capacité de faire.
Pendant deux ans, par le travail mené, j'ai engrangé des soutiens que je n'avais pas en 2022. Ça me rappelle ce que j'ai vécu comme maire à Hillion. J'ai gagné en 2014 avec 62 %. Puis en 2020 avec 76 %.
La différence, pour cette campagne des législatives c'est que, suite à la décision du président de dissoudre l'Assemblée nationale, il nous a fallu avancer avec des vents contraires. Et que nous avons connu une triangulaire au second tour.
Qu'est-ce qui a fait la différence, selon vous, face à Marion Gorgiard, candidate du Nouveau Front populaire ?
Je pense qu'il y a une part d'anxiété, de peur, qui s'est installée dans la population.
Peut-être que les gens se sont tournés vers quelqu'un qu'ils connaissent, qui était déjà au fait du fonctionnement de l'Assemblée et en capacité d'agir rapidement.
Cette élection est marquée par la poussée du Rassemblement national. Ici, la candidate fait un score historique...
C'est quelque chose qu'il ne faut pas oublier et qui doit nous questionner.
Aujourd'hui, il faut faire preuve de raison, être plus à l'écoute des attentes des gens, être plus efficace. Il faut arrêter les mesurettes et montrer aux citoyens que la classe politique se préoccupe de leur quotidien.
Aujourd'hui, en tant que député, je serai beaucoup plus sensible à un projet de loi, peu importe qui le porte, qui répond aux attentes des Français plutôt qu'à une loi à qui un député veut surtout donner son nom. L'accès au soin, le pouvoir d'achat, le logement, il faut que ça soit le quotidien de l'Assemblée.
(...)
Comment envisagez-vous la nouvelle législature ?
Elle va être compliquée mais elle va obliger les gens à se mettre autour de la table. On peut avancer avec des personnalités avec qui il est possible de discuter, de travailler. C'est ce que tu fais au quotidien quand tu es élu local.
Là, l'heure est grave. Il y a des Français qui ont des fins de mois difficiles, notre jeunesse à qui il faut donner un cap et des solutions.
Vous restez optimiste ?
Oui. C'est quand tu es proche de la mort que tu reviens à l'essentiel.
J'ai le sentiment qu'aujourd'hui, plein de gens ont compris que c'était notre dernière cartouche si on ne veut pas voir le RN arriver au pouvoir.
Sur quels sujets voudriez-vous travailler comme député ?
Il y a le logement, pour lequel j'ai coécrit un rapport avec 35 recommandations juste avant la dissolution. La question du grand âge m'intéresse aussi beaucoup, tout comme celle du parcours médical.
Ce sont des sujets sur lesquels je pense pouvoir apporter une plus-value en tant que citoyen et élu local.