Sarah El Haïry : "À partir d'aujourd'hui, les parents pourront participer à des ateliers numériques partout en France"

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Notre ministre déléguée chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles a répondu aux questions du journal Le Parisien afin de développer les actions mises en place par son ministère. Lire son entretien.

À la demande d'Emmanuel Macron, un groupe d'experts doit se prononcer sur le bon usage des écrans dans les familles, à la maison, en classe. Certains parents jugent la démarche intrusive. Ont-ils vraiment besoin d'un mode d'emploi ?

SARAH EL HAÏRY. Sincèrement oui ! L'usage des écrans suscite d'immenses interrogations. Aujourd'hui, un parent sur deux ne se sent pas assez accompagné dans son rôle, en particulier sur la question du numérique. Les travaux de cette commission sont très attendus; l'enjeu est énorme. Pour autant, il n'est pas question de juger les parents. Chacun fait comme il peut. Les écrans comportent des risques, mais ils offrent aussi des opportunités. Ce rapport, qui sera remis fin avril début mai, va leur donner des informations fiables et scientifiques. À eux de s'en saisir ou non.

Comment les aider dans leur quotidien ?

Je vous l'annonce, à partir de ce jeudi, les parents pourront participer à des ateliers numériques partout en France.

Ceux qui le souhaitent auront accès à des entretiens individuels, à des groupes de parole avec d'autres familles, à des exercices à réaliser avec leurs enfants, menés par des experts et des associations. Comment sortir du conflit autour des écrans ? Comment gérer la frustration de mon adolescent ? Un manque de concentration ? Installer un contrôle parental sur leur téléphone ? Les contenus seront variés. Les écrans peuvent avoir des conséquences sur l'apprentissage, l'estime de soi, l'obésité, l'addiction. Il faut en parler !

(...)

Que dites-vous aux parents qui se sentent perdus face à l'explosion des écrans ?

Je les comprends. On vit une époque où l'on a davantage besoin de soutien.

La société a changé, de nouvelles menaces émergent au travers du numérique. Et en même temps, il ne sert à rien de diaboliser les écrans, ils sont une réalité.

Le problème, c'est que l'on fait face à une grande vague de culpabilité. Nous sommes tellement submergés d'informations que plus personne ne sait ce qu'il faut faire. Ceux qui se sentent démunis pensent qu'ils ne sont pas à la hauteur. Le nombre de parents, par exemple, qui ne savent pas utiliser ou activer le contrôle parental est énorme.

Le ton du gouvernement change. Il y a quelques mois, on évoquait plutôt ces parents défaillants qui devaient suivre des stages de responsabilité parentale...

Je n'aime pas cette expression de parents défaillants.

Je ne veux faire culpabiliser personne. Ce n'est pas facile d'être parent. Il y a des moments où l'on est plein de doutes. Parfois, il y a des parents dépassés. Ce n'est pas dramatique, ça ne veut pas dire qu'on est un mauvais parent.

Enfin, il y a ceux qui ont déserté. Il faut leur rappeler leurs responsabilités. J'essaye de réunir à nouveau la commission parentalité (lancée par la précédente ministre en charge des familles Aurore Bergé en décembre). Le travail de ces experts est important.

Les travaux de la Ciivise, la commission inceste lancée en 2021, sont interrompus depuis la démission de son président. Vont-ils enfin reprendre ? Le juge Durand, le premier président de cette instance, peut-il y revenir ?

La Ciivise a rendu un travail de très grande qualité. Le tabou de l'inceste est en train de se briser. Je ne souhaite pas qu'on laisse un silence sourd s'installer sur le sujet. Il ne faut pas rester sur des histoires de casting.

Sous un format et un mode de gouvernance renouvelé, avec une nouvelle lettre de mission, la commission doit continuer à travailler. Il y a des sujets qui n'ont pas été suffisamment abordés, comme les violences sexuelles sur les enfants handicapés. Les travaux devraient reprendre très prochainement.

Vous lancez des contrôles dans les groupes de crèches. La France a-t-elle un problème avec ses microcrèches ?

Un récent rapport de l'inspection générale des affaires sociales (Igas) dit qu'il y a une zone de risque dans les microcrèches (qui peuvent accueillir à titre dérogatoire jusqu'à 14 enfants de moins de 3 ans) quand toutes les dérogations sont utilisées.

Il y a des éléments inquiétants sur des questions d'alimentation, de ruptures sur le cycle de sommeil. Je lance donc une grande campagne de contrôle menée par l'Igas. Je ne veux pas d'un scandale à la Orpeadans les crèches. Il y a des alertes et j'aimerais savoir s'il s'agit de dérives isolées ou si c'est plus général.

S'il y a des dérives graves, que comptez-vous faire ?

Les sanctions seront graduelles. Cela pourra aller d'une remise aux normes jusqu'à une fermeture, même si c'est dur dans ce contexte où l'on manque tellement de places. Ma main ne tremblera pas.

🗞 Lire l'entretien complet dans Le Parisien

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