"Soyons sensibles à la nécessaire harmonie entre les êtres humains et la nature"
François Bayrou était l'invité de France Nature Environnement, samedi 28 janvier.
Le candidat à la présidence de la République a tout d'abord rendu hommage aux dizaines de milliers de bénévoles qui œuvrent au quotidien sur les questions environnementales : "Tout cela n'existerait pas si les associations n'avaient pas joué le rôle qu'elles ont joué. C'est donc à vous, aux 3.000 associations qui composent France Nature Environnement et aux autres, qu"il faut dire merci. Vous avez voulu et vous avez obtenu la prise de conscience des citoyens et des responsables politiques".
"Je suis très sensible à la question de l'harmonie, qui n'est pas seulement technique ou liée à l'agriculture, mais qui doit exister entre les êtres humains et la nature au sein de laquelle ils vivent. Elle n'est pas seulement physique, pas seulement liée à la santé, mais aussi esthétique et spirituelle. Quelque chose qui est de l'ordre de la prise de conscience que cette nature et nous sommes, d'une manière certaine, interpénétrés les uns avec les autres. Nous avons des preuves à faire devant la fragilité et le danger dont des éléments de la nature qui nous entoure sont frappés", a estimé François Bayrou.
Son "premier objectif, symbolique, sera de faire de la survie des abeilles un objectif politique dans lequel les responsables publics doivent être engagés", a-t-il souligné sous les applaudissements de la salle. "Nous savons que plus de 50% de l'alimentation humaine dépend directement de la pollinisation. Or, 30% des espèces pollinisatrices sont aujourd'hui menacées. Les molécules pesticides troublent les systèmes neuro-transmetteurs des abeilles et menacent les colonies. Je crois que les abeilles sont des veilleurs, des témoins, des risques qui menacent aussi les êtres humains. Le varroa et le frelon asiatique nécessitent eux aussi une réponse et une aide des pouvoirs publics", a-t-il analysé.
Deuxième objectif : l'énergie. "On ne parle plus d'énergie, ou alors uniquement du nucléaire alors que le sujet doit être traité de façon beaucoup plus large. J'écoute avec beaucoup de soins ce que dit le GIEC sur les causes portées par l'activité humaine du réchauffement de la planète. Il est bon de souligner que c'est là que réside la première menace sur notre environnement. J'estime que l'objectif doit être la décarbonisation progressive et contrôlée de l'activité humaine, notamment par l'économie d'énergie".
"Cela impose de réfléchir à l'énergie de manière différente. Regardons comme une énergie de transition le nucléaire, en attendant que se précisent les promesses – que je crois réelles – qui tiennent aux énergies renouvelables et non polluantes : l'éolien, le photovoltaïque, etc. Cette stratégie doit être contrôlée par des organes indépendants du pouvoir politique, au sein desquels les associations auraient toute leur place", a-t-il poursuivi.