Jean-Noël Barrot : "Un choix politique ne peut être le résultat d’un algorithme"

Dominique Albertini et Anne-Sophie Lechevallier pour Libération
Jean-Noel Barrot

Désinformation, protection des données personnelles, essor rapide de l’IA générative… Le ministre chargé de la Transition numérique, Jean-Noël Barrot, évoque le potentiel de ces nouvelles technologies et les garde-fous à mettre en place. Entretien avec Dominique Albertini et Anne-Sophie Lechevallier dans Libération.

Ministre délégué chargé de la Transition numérique, Jean-Noël Barrot a participé fin avril au G7 numérique au Japon, où il a pointé «les risques de l’IA en matière de désinformation et de respect de la propriété intellectuelle». Il annonce une actualisation avant l’été de la stratégie nationale sur l’intelligence artificielle et réfléchit à la façon dont l’IA pourrait faciliter l’accès aux services publics.

Le législateur ne risque-t-il pas d’avoir toujours un temps de retard ?

L’Union européenne ouvre la voie, et est en avance sur le reste du monde. C’est la première à se doter d’un cadre dont les autres pays peuvent s’inspirer. Le développement rapide de l’IA générative impose de mettre en place des règles amenées à évoluer constamment.

Globalement, voyez-vous dans le développement de l’IA un progrès ou un danger ?

Quand elle simplifie notre accès à la connaissance, l’IA représente un progrès formidable, pouvant conduire à des effets comparables à ceux de l’imprimerie au XVe siècle. Mais s’agissant d’une technologie qui représente et donne accès à l’information, il est indispensable que ces représentations correspondent à la vision que nous, Français et Européens, nous faisons du monde et de l’homme.

Donc en plus de placer des garde-fous, il est indispensable de maîtriser ces technologies pour que leurs résultats reflètent nos représentations.

Et on pourrait, dès les prochaines semaines, voir émerger des acteurs français. Nous avons une tradition d’excellence en mathématiques et dans les meilleurs laboratoires du monde, on retrouve des Français. Plusieurs d’entre eux sont revenus après s’être expatriés. Nous avons les moyens de rester dans la course, nous avons désormais quatre centres d’excellence sur le territoire et 600 start-up qui travaillent sur ces sujets. Cela va s’amplifier, avec une actualisation de la stratégie IA nationale avant l’été.

Peut-on imaginer que des choix politiques soient confiés à une IA ?

Un choix politique ne peut être le résultat d’un algorithme. Produire des scénarios, c’est une chose, mais il n’y a pas, selon moi, d’avenir où l’IA tranche entre ces scénarios.

Sa nature c’est d’augmenter l’intelligence humaine, d’éclairer nos choix, mais elle est dépourvue d’intention, de volonté et de considérations d’équité ou de justice. Le moteur automobile nous a permis d’aller plus vite, mais sans nous priver du choix de la destination, l’IA nous permettra d’identifier plus vite certaines options mais l’humain prendra toujours la décision finale.

📰 Retrouvez l'entretien complet dans Libération

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