Philippe Bolo : « [Dans le monde] on a multiplié la production plastique par 2 en 20 ans »
Philippe Bolo, député du Maine-et-Loire, a livré son analyse de l'état de la pollution plastique et des leviers pour la réduire, sur France Inter, ce lundi 25 novembre 2024.
Pollution plastique : « L'argument de la préservation de la santé humaine est consensuel »
À l'occasion du sommet international pour réduire la pollution plastique, notre député Philippe Bolo était présent en Corée du Sud au sein de la délégation française au titre de membre de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques de l'Assemblée nationale.
Réduire notre dépendance aux produits plastiques est un impératif pour diminuer la pollution, notamment dans les océans. Les déchets plastiques détruisent la biodiversité et nous enferment dans une spirale infernale : produire, consommer, jeter. Cette logique exclusivement marchande ne correspond plus aux réalités environnementales du monde et oblige les États à réfléchir à des solutions nouvelles. Philippe Bolo explique « qu'il faut réduire la quantité de polymère sur le marché [...] parce que tant qu'on n'aura pas atteint cet objectif de réduction, on ne réduira pas la pollution plastique. »
Le premier levier, selon notre élu, est de réduire la production plastique et ce qui lui permet d'exister : le pétrole. Ce sont les pays pétroliers qui sont réticents à l'idée de cette décroissance de production car ils « ont un intérêt économique dans la transformation des produits pétroliers en polymère, donc la pétrochimie. » C'est pourquoi le défi est immense et divise, d'autant que notre production de plastique croit exponentiellement pour atteindre, selon les prévisions, 1 milliard de tonnes en 2050.
On sait qu'on a multiplié la production plastique par 2 en 20 ans. Cette croissance exponentielle est corrélée à l'augmentation des déchets et de la pollution.
Philippe Bolo alerte sur l'impérieuse nécessité d'avancer sur ce sujet charnière pour l'environnement. L'heure est à l'action car « le plus grand nombre de pays qui ont de l'ambition doivent se réunir pour avancer » affirme-t-il avant d'ajouter fermement que « si certains ne veulent pas y aller, ils prendront le train plus tard. »
Les déchets plastiques produisent un impact néfaste sur notre organisme par leur présence dans notre alimentation (micros-plastiques) et tuent des centaines de milliers d'espèces, en particulier aquatiques, ce qui contribue à l'effondrement de la biodiversité. Enfin, bien que le recyclage soit primordial pour éliminer les immenses quantités de déchets, c'est aussi un processus gourmand en énergie et humainement exploitant. L'enjeu est donc bien de réduire la production en premier lieu, comme le porte Philippe Bolo.
Par la transition au moyen de l'économie circulaire vers un nouveau modèle économique, on peut réduire, sans se priver, de nombreux usages qui nous sont utiles au quotidien.
L'objectif de ce sommet est de parvenir à un accord mondial de réduction de la production plastique, où cette fois-ci, on peut le souligner, l'Europe parle d'une seule voix.
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