Philippe Bolo : "Il n'est jamais trop tard pour agir contre la pollution plastique"
Philippe Bolo, Député du Maine-et-Loire, revient sur l'importance de lutter contre la pollution plastique et détaille les avancées internationales en la matière. Explications.
La France mobilisée contre les déchets plastiques
Parmi la pollution issue de l'activité humaine, la pollution plastique est une des plus nocives pour l'environnement. Entre amas de déchets plastiques ou microplastiques qui envahissent les océans, l'impact sur la biodiversité est dramatique puisqu'on estime à 100 000 mammifères marins et un million d'oiseux qui en meurent chaque année. L'Homme n'est pas en reste, ingérant en moyenne 70 000 fragment de microplastiques chaque année.
Face à cette pollution, la France a montré l'exemple ces dernières années, que ce soit en interdisant les emballages en polystyrène, à réduire les emballages, ou encore à travailler sur les filières de recyclage. Le sujet est désormais d'avoir une législation contraignante au niveau international, qui faisait l'objet d'ailleurs d'un sommet à Paris avec 175 pays représentés.
Le MoDem est déjà fortement engagé sur ce sujet, que ce soit par la voix des députés Philippe Bolo et Jimmy Pahun, au Gouvernement avec Sarah El Haïry, ou au niveau européen avec Catherine Chabaud ! Notre Député Philippe Bolo, faisant d'ailleurs partie de la délégation française. Il revient sur le sujet de la pollution plastique et sur l'importance d'une législation contraignante.
Philippe Bolo : "Réussir à embarquer 175 pays dans ce traité international"
Il n'est jamais trop tard pour agir contre la pollution plastique. Juger qu'il est trop tard, c'est être défaitiste et considérer qu'il faut laisser le phénomène s'amplifier, or on sait que ses impacts sur le climat, sur la biodiversité, sur la santé humaine sont particulièrement dramatiques. Donc ne serait-ce que pour cette raison là, ne baissons pas les bras et agissons contre la pollution plastique.
Il y a ce que l’on voit, c'est-à-dire qu'en France, on est peut-être habitués malheureusement à voir un certain nombre d'objets en plastique traîner dans l'environnement, que ce soit dans nos rues ou dans l'environnement naturel, mais la pollution plastique n'est pas que ça, c'est aussi la pollution par les microplastiques, qui est beaucoup moins visible et qui envahit les océans. Et d'ailleurs tous les milieux terrestres puisqu'on en trouve dans les océans, on en trouve en haut des montagnes, on en trouve dans les sols, dans les rivières.
On voit bien que les origines de la pollution plastique dans un pays tel que la France ne vont pas du tout être les mêmes que celles d'un pays africain qui va recevoir des déchets qui lui sont envoyés en masse.
La France a d'ailleurs porté un certain nombre de lois pour agir en la matière, elle doit aujourd'hui essayer d'entraîner le plus de pays dans le monde, dans la communauté internationale, pour suivre sa voie. L'enjeu, c'est de savoir comment on va réussir à embarquer 175 pays dans ce traité international.
Il vise trois objectifs : Le premier, c'est de dire que la pollution plastique n'est pas uniquement ce qu'on voit dans les océans. La pollution plastique c'est tout au long de la chaîne de vie des plastiques, de l'extraction du pétrole jusqu'à la gestion des objets en plastique lorsqu'ils arrivent en fin de vie. Le troisième grand principe porté par le traité international, c'est de dire que la gestion de la pollution plastique n'est pas uniquement la gestion des déchets et donc le recyclage.
Avant le recyclage, on a la réduction, le réemploi, la réutilisation. Ce qui compte aussi, c'est donc la réduction de ces plastiques, et quand on parle de réduction, on cible notamment les emballages plastiques à usage unique et notamment ceux qui aujourd'hui ne servent à rien.
On a tous cet exemple en tête l'exemple de l'orange vendue sous plastique, épluchée et vendue en quartiers, alors que jusqu'alors on a toujours réussi à consommer des oranges.
Il faut désormais que ce traité international arrive rapidement, son horizon temporel c’est début 2025. Il faut désormais que l'ensemble des pays réussisse à s'accorder, à trouver des points de convergence pour arriver à ce traité international juridiquement contraignant, pour mettre fin à la pollution plastique, pour éviter que la planète ne devienne, comme elle est aujourd'hui, une poubelle à ciel ouvert.