Brexit : "Il est impossible que les instances européennes renoncent aux exigences qu'elles ont mises sur la table."
François Bayrou a estimé ce matin, dans Le Grand Rendez-vous d'Europe 1, qu'il était "impossible que les instances européennes renoncent aux exigences qu'elles ont mises sur la table" en ce qui concerne le Brexit. Extrait.
"Je pense qu'il est impossible que les instances européennes renoncent aux exigences qu'elles ont mises sur la table. Pourquoi ? Parce que s'il apparaissait que l'Europe soit prête à faire plus pour ceux qui la quittent que pour ceux qui sont fidèles à l'accord et à l'alliance et au traité, alors, vous ouvrez la boîte de Pandore.
Il y a des tas de pays qui se diront : Bonne pioche, on va pouvoir à la fois avoir les avantages et se libérer des contraintes.
Eh bien ceci est strictement impossible. Cela dit une deuxième chose, l'affaire du Brexit : on ment au peuple, il croit les mensonges, mais il y a un rendez-vous derrière qui est celui du réel.
Vous vous souvenez comment la campagne a été faite par ceux qui ont soutenu l'idée de leave, Quittez, partez, référendum.
Ils ont dit : Mais, vous vous rendez compte ? On donne donc des dizaines de milliards tous les ans à l'Union Européenne, on va les récupérer pour nous, on va construire des hôpitaux, des écoles avec cet argent.
Ces bruits-là, vous les entendez en France aussi.
Qu'est-ce qui se passe au bout du chemin ? On s'aperçoit que c'est une impasse absolue, que c'est un chaos, et ils le savaient très bien. C'est cela qui est fantastique.
Ils ont fait campagne là-dessus, mais dès le lendemain du résultat du référendum, ils sont partis. Ils ont refusé les responsabilités, ils se sont échappés en courant et c'est la preuve qu'ils savaient que ce qu'ils disaient était un mensonge éhonté. Simplement, ce sont des mensonges qui déclenchent des passions et prendre des décisions dans une ambiance passionnelle comme cela, ou pour des raisons passionnelles généralement, des passions noires, des passions qui visent à rejeter, à écarter, eh bien au bout du compte on fait du mal aux peuples que l'on entraîne vers des solutions désespérantes.
C'est cela que le Brexit montre. On devrait avoir tout cela présent à notre esprit au moment des grands choix que nous allons faire maintenant.
Jamais l'histoire n'a été plus dangereuse, jamais. Je n'ai pas souvenir d'une situation dans laquelle les piliers mêmes de notre maison soient remis en cause par un tremblement de terre déclenché par des gens qui savent très bien ce qu'ils font.
Cette fois-ci, on est devant de grands choix. Gardons l'exemple du Brexit parce que le peuple britannique a déjà beaucoup perdu et risque de perdre beaucoup dans cette affaire."