Retour sur le premier meeting de la campagne aux docks d’Aubervilliers
Aux docks d’Aubervilliers, ce samedi 30 mars, avec le premier meeting de l’équipe Renaissance, la campagne européenne est vraiment lancée. Pour commencer, la voix du président Emmanuel Macron résonne : quelques phrases emblématiques du discours de la Sorbonne, sur cette idée un peu folle et si belle, l’Europe. Car pragmatisme et idéal peuvent très bien aller ensemble. Tout au long du meeting, les candidats le répéteront : le sens des réalités et la part de rêve sont parfaitement compatibles.
Pour présenter les 30 premiers candidats de la liste LREM-MoDem, Olivia Grégoire et Sarah El Haïry ont rivalisé de charme et de punch. Un passage de Sylvain Tesson, sur la force irréductible de cette petite péninsule européenne, et ce sont les noms des candidats, égrénés avec un enthousiasme communicatif. Sur scène, ils forment une équipe soudée, pleine d’allant, et même un véritable équipage. La métaphore marine sera filée tout du long, puisque les Océans, l’importance des Outre-mers, la question des littoraux, occupent une place importante dans les thèmes de cette campagne. L’Europe, ce sont des pays, des régions, des Outre-mers, un maillage de territoires intimement reliés. Tous l’affirment : Marie-Pierre Védrenne (3esur la liste, et 1èrecandidate MoDem) confie que c’est la Bretagne qui lui a fait aimer, passionnément, l’Europe. Stéphane Bijoux (10e) rappelle à quel point habiter sur une île, La Réunion, rend sensible à l’urgence climatique. Et la concorde qui règne, sans clivages ethniques ou religieux, peut servir de modèle à plus grande échelle. Avec Max Orville (24e) les Outre-mers sont bien représentés.
Les discours des candidats se succèdent, rythmés et passionnés. Le journaliste Bernard Guetta (8e) insiste sur la nécessité de vise, en même temps, la paix et la prospérité. La petite Europe ne doit pas se sentir intimidée par les deux puissances, Chine et Etats-Unis. La sénatrice Fabienne Keller (7e) lance que l’on ne doit pas avoir l’Europe honteuse, mais bien l’Europe heureuse, en clin d’œil à Alain Juppé, dont elle rappelle l’attachement européen. Avec une belle simplicité, la navigatrice Catherine Chabaud (5esur la liste, et 2ecandidate MoDem) nous parle de l’importance de l’héritage : ce sont ses parents qui lui ont légué le respect de la nature, et le sens de la responsabilité. Devant des océans souillés de déchets, au lieu de chercher des coupables, elle a ressenti une culpabilité collective, plus profonde. D’où la force de son engagement, aujourd’hui.
Tous ont foi dans cette Europe qu’il est encore temps de changer. La bretonne Marie-Pierre Védrenne nous le promet, elle compte porter au Parlement la question des politiques commerciales européennes. L’agriculteur de Saône et Loire Jérémy Decercle (4e) et l’écologiste Pascal Canfin (2e) nous prouvent avec chaleur que l’agriculture et l’écologie ne sont pas vouées à une lutte stérile. La lutte contre le réchauffement climatique, le combat pour la souveraineté alimentaire, la lutte pour des politiques commerciales communes, doivent aller de pair. Les mots de Pascal Canfin frappent juste.
C’est au tour de Nathalie Loiseau, notre tête de liste, de porter haut nos idées et nos valeurs. La Renaissance, véritable régénération, nous propose d’inventer de nouvelles formes politiques, sans oublier nos traditions et nos cultures. Quelques mots pudiques et bien choisis sur Agnès Varda, pour nous rappeler que la civilisation européenne est d’abord un partage culturel, humain.
Avec intelligence et sensibilité, elle se réjouit des différences de son équipage, bariolé, d’expériences variées. Le pluralisme, la diversité sont gages de liberté. Quant aux nationalistes, tous ces rabougris, racornis, pas la peine de les siffler, il faut simplement les battre. Car c’est pour ces quatre enfants, présents dans la salle, que Nathalie Loiseau s’engage dans ce combat décisif : « Je veux pouvoir les regarder dans les yeux », dit-elle sobrement. C’est bien de cela qu’il s’agit : des dix ou vingt prochaines années, qui vont décider du destin des prochaines générations. Car le temps est désormais compté. Aux divisions malsaines et stériles, Nathalie Loiseau oppose un vibrant plaidoyer pour une Europe unie, démocratique, souveraine. Avec en étendard trois valeurs essentielles, au cœur du projet : la liberté individuelle, la liberté d’entreprise et la justice sociale.