Paris : "Le dossier du diesel mérite mieux qu'une polémique inutile"

"La passe d'armes entre Anne Hidalgo et Nathalie Kosciusko-Morizet aura au moins le mérite de faire de la question de la santé publique et de la qualité de l'air un des sujets de cette campagne. Mais évitons des polémiques inutiles quand on constate in fine que tout le monde semble d'accord pour vouloir la réduction des émissions dues aux moteurs diesel à Paris", a réagi Yann Wehrling, responsable des questions d'Environnement au sein de l'équipe de Marielle de Sarnez pour Paris.

"Oui, la décision passée du gouvernement Fillon de mettre en place un bonus-malus automobile a contribué sensiblement à augmenter le nombre de véhicules diesel dans le parc automobile français et a alourdi de quelques 10 % le niveau de pollution de l'air à Paris. À l'époque, nous plaidions pour un malus simple à la fois plus écologique et plus rentable pour les finances publiques", rappelle le porte-parole du Mouvement Démocrate.

"Oui, la mairie actuelle ne semble pas avoir pris la mesure du problème du diesel en ne recherchant pas de manière forte une baisse du taux d'équipement de la ville en moteurs diesel. Elle ne peut pas non plus, comme l'a fort justement rappelé Airparif dans sa propre communication, se targuer d'être la seule responsable de la diminution de pollution de l'air à Paris", souligne-t-il.

"Selon les données d'Airparif, la politique de la ville aurait fait baisser de 10 % la pollution atmosphérique sur Paris au cours des 10 dernières années (c'est-à-dire 1 % par an !) sur un total de 40 % dont l'essentiel est le fait des règlementations européennes, de la modernisation du parc automobile français, des industries émettrices, et des systèmes de chauffage urbain. Il n'y a pas de quoi tirer la couverture à soi à ce point", poursuit Yann Wehrling.

"Pour notre part, nous appelons à une vision objective, qui admette les réalités, les erreurs, et les retards tels qu'ils sont. Posons le débat sur des options politiques d'avenir : faire de Paris une ville avec une qualité de l'air qui passe au vert de manière permanente", annonce Marielle de Sarnez, candidate à la mairie de Paris.

"Nous proposons un 'plan air', qui ouvre la voie à l'innovation et à la recherche dans le domaine de l'air, associant les politiques des transports et de l'urbanisme", détaille-t-elle avec conviction.

Il s'agit de mettre en oeuvre toutes les solutions possibles pour réduire les émissions de polluants : végétalisation accrue ; piétonnisation ; voies réservées aux véhicules zéro-polluants ; remplacement des véhicules diesel de la flotte de la ville par des véhicules au GNV ou à l'hydrogène ; remplacement des bus de la RATP par de nouveaux bus non-polluants ; incitation massive au recours aux moteurs et mobilités bas-carbone ; organisation progressive des livraisons de marchandises intramuros par des véhicules légers électriques et des plateformes logistiques en proche banlieue.

"Les solutions techniques ne manquent pas. Nous avons la volonté politique de faire de Paris la capitale précurseure de la qualité de l'air", concluent-ils.

Pour aller plus loin :
- L'équipe de Marielle de Sarnez pour Paris.
- "Paris doit être un moteur du développement de la voiture électrique."
- "Pour mener la bataille de Paris, il faut un centre fort et rassemblé."