Fabien Robert : « J’ai décidé de lancer le collectif "Nous aimons Bordeaux" »

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Fabien Robert, secrétaire général adjoint du MoDem et conseiller municipal d'opposition à Bordeaux, était l'invité de l'émission Dimanche en politique sur France 3 Aquitaine. L'entretien complet est disponible ici

La France face à ses défis : « Notre rôle [au MoDem] n’était pas celui d’être sur le banc de touche »

L’Europe, aujourd'hui, se trouve à un tournant majeur de sa politique internationale. Le dernier bilan de Donald Trump, notamment sur l’imposition de taxes sur les produits européens importés, comme l'acier ou l'aluminium, rappellent que l’Union européenne doit être prête à se défendre et à riposter efficacement. "Si des taxes sont imposées sur des produits européens, l’Europe doit être en capacité d’imposer des taxes", a ainsi affirmé Fabien Robert, soulignant la nécessité de réagir avec force face à toute tentative de protectionnisme excessif.

Pourtant, plus qu’un simple jeu de sanctions, il est essentiel de rappeler que l’interdépendance économique entre les deux nations, notamment dans le cadre de ce qu’on appelle le "doux commerce", constitue un facteur de pacification. "Les pays liés sur le plan économique, ce qu’on appelle le doux commerce, c’est aussi un système de pacification", a insisté le secrétaire général adjoint du MoDem, précisant que la mise en place de règles internationales équilibrées et respectées est cruciale pour maintenir la stabilité mondiale. C’est dans cet esprit que l’Europe doit agir, en préservant son modèle de coopération tout en défendant fermement ses intérêts.

À l’échelle nationale, le défi économique et industriel se pose également après les annonces de licenciements par Auchan et Michelin. Ces transformations imposent une réactivité et un accompagnement gouvernemental renforcé.

Le gouvernement s’est engagé à accompagner financièrement les victimes de ces plans sociaux et à mettre en place un plan de reconversion.

Cependant, une question essentielle se pose selon le conseiller régional néo-aquitain : "sommes-nous prêts à construire un vrai marché européen avec des usines qui, à ce niveau, n’auront pas de plans de licenciement puisqu’on fonctionnera à partir de notre marché ?", interroge-t-il. C’est bien la cohésion d’un marché commun fort qui pourrait offrir une réponse pérenne aux défis économiques actuels, tout en garantissant une stabilité sociale et industrielle.

Sur le plan national, un autre sujet soulève des préoccupations majeures : la sécurité. Dans la ville de Bordeaux, la situation est devenue particulièrement alarmante selon Fabien Robert qui en est conseiller municipal dans l'opposition au maire écologiste. 

L’insécurité aujourd’hui à Bordeaux explose. Pour vous donner un ordre d’idée, les 6 premiers mois de l’année 2024 dans tous les domaines, vol, violences, cambriolages, ont dépassé les chiffres de l’année 2023.

Ce constat inquiétant nécessite une réponse globale, et plus particulièrement sur la question de la drogue et des réseaux criminels qui en découlent. Pour notre secrétaire général adjoint : « le cœur de la lutte contre les grands réseaux de drogues doit se situer au niveau de leurs fabricants, de leurs revendeurs et qu’on ait une vraie politique de santé publique pour accompagner celles et ceux qui sont des malades. »

Le MoDem, une voix rassembleuse : « Nous on considère qu’on doit rassembler et parler à toutes les bonnes volontés »

Notre secrétaire général adjoint souligne que le MoDem s'affirme comme un acteur incontournable du débat politique, particulièrement lorsqu’il s’agit de répondre aux interrogations concernant notre soutien au gouvernement. En effet, notre engagement repose sur une conviction profonde : lorsque le moment est venu de servir notre pays, nous prenons nos responsabilités.

Nous, on considère qu’on rassemble et parle à toutes les bonnes volontés qui partagent quelques idées, qu’elles viennent de la droite et de la gauche. Et je crois que François Bayrou, dans ce paysage politique compliqué actuel, joue ce rôle.

Au MoDem, fidèle à nos principes, nous restons attaché à l'idée d'un centre politique fort, capable de rassembler sans céder aux sirènes des extrêmes. Interrogé sur une potentielle candidature commune du bloc central, Fabien Robert tempère en exprimant sa volonté de voir un candidat issu des rangs centristes. Déjà annoncé dans cette course à la présidentielle, le conseiller régional Nouvelle-Aquitaine pense qu'"Edouard Philippe est un candidat de centre-droit ou de droite républicaine, [mais] ce n’est pas un candidat du centre."

Je respecte beaucoup la droite et beaucoup la gauche à condition qu'elles respectent qu'il y ait un centre. C’est vrai que ces dernières années, on a vu beaucoup de gens devenir centriste de manière opportune. Donc je souhaite qu’il y est un candidat du centre à l’élection présidentielle, mais c’est sans doute prématuré.

Au niveau local, un engagement clair se dessine pour Bordeaux, où les défis sont nombreux. Les récentes décisions politiques de Pierre Hurmic, maire écologiste de la ville, notamment sur l’affichage de messages politiques liés au débat budgétaire du moment, ont fait débat. Si « je considère et, je pense notamment par amendement, qu’il faudrait que la répartition des économies soit différente », il affirme cependant que « ce qu’on ne peut pas faire, c’est souiller la maison commune, le palais Rohan d’affiches politiques du NFP ».

Ça ne s’est jamais fait ! Aucun prédécesseur n’a utilisé le palais Rohan pour afficher des messages politiques. Je le regrette car quand on est démocrate, on est responsable, on ne fait pas de la politique à coup de pancarte.

L’engagement pour Bordeaux ne se limite pas à une simple critique de la gestion actuelle de la ville, mais à une véritable vision de renouveau. L'élu qualifie le Bordeaux version Pierre Hurmic de « ville prise en otage d’une idéologie, d’une certaine manière. » Porteur d'une envie d'alternance au sein de l'exécutif municipal, Fabien Robert déclare vouloir « absolument sortir de cette idéologie décroissante, qui en fait est un mélange de pessimisme et d’inaction ».

C’est dans cet esprit que le collectif « Nous aimons Bordeaux » a été lancé par Fabien Robert, avec pour objectif de « faire un diagnostic le plus objectif possible » de l'état de la ville, en vue de proposer des solutions concrètes pour le bien-être de tous les habitants. Ce collectif repose sur un désir de collaboration entre couleurs politiques différentes sur un projet d'union. En bref, Fabien Robert jette les premières pierres d'un édifice commun, déjà marqué par l'emprunte centriste et sa visée rassembleuse. 

 

Pour voir la vidéo de l'entretien, cliquez ici

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