Débat Jeunes Démocrates : “Cannabis, on en parle ou on plane ?”

Les Jeunes Démocrates ont récemment organisé un débat interactif autour du cannabis, animé par Céline Lewandowski, secrétaire générale des Jeunes Démocrates, et Florian Mazet, président de la région Île-de-France. Un rendez-vous qui a rassemblé de nombreux jeunes autour d’un sujet souvent tabou mais ô combien actuel : faut-il repenser la politique française en matière de cannabis ?
Le format du débat a été pensé pour ouvrir une discussion franche et apaisée sur un sujet aussi clivant que le cannabis. L’objectif : partir des opinions individuelles, sans ligne partisane ni postulat, afin d’explorer la question dans toute sa complexité. Ce cadre nous a permis de mettre en lumière des thématiques souvent laissées de côté dans le débat public, mais pourtant essentielles pour comprendre les enjeux autour du marché du cannabis.
Un constat partagé : la répression ne fonctionne plus
Tout au long de la discussion, un constat a émergé avec force : le système répressif français ne répond plus aux enjeux contemporains liés à la consommation de cannabis. Malgré des lois strictes, la consommation ne faiblit pas, bien au contraire. Et le marché noir prospère, échappant totalement à tout contrôle sanitaire ou social.
Un chiffre a particulièrement marqué les esprits : entre 2000 et 2018, la concentration de THC dans la résine de cannabis est passée de 7 % à 25 %. Un bond qui soulève une question essentielle : qu’est-ce que les jeunes consomment aujourd’hui ? Cette augmentation drastique explique aussi en partie la hausse des effets secondaires négatifs observés chez les consommateurs réguliers.
Légaliser pour mieux encadrer
Une des pistes largement soutenue lors du débat est la légalisation encadrée par l’État. Cette solution permettrait non seulement de faire reculer le marché noir, mais aussi de rediriger les moyens publics vers la prévention, notamment auprès des jeunes. Car si l’on veut éviter une banalisation des risques, il faut pouvoir informer, accompagner, encadrer.
D’autant plus que les comparaisons avec d’autres substances font réfléchir. L’alcool cause 41 000 décès par an en France. Le cannabis, lui, ne tue pas directement. Cela ne veut pas dire qu’il est sans danger – surtout chez les plus jeunes – mais cela relativise certains discours alarmistes.
Une réflexion sociale nécessaire
Mais légaliser ne résout pas tout. Une question a divisé : que fait-on des personnes qui vivent aujourd’hui de la vente de cannabis ? Si l’on légalise, ne risque-t-on pas de précariser encore davantage une population déjà fragilisée ? La France est-elle prête à affronter cet enjeu social de manière responsable ? Rien n’est moins sûr, et cela mérite un vrai débat.
Des témoignages parlants
Enfin, les échanges ont été nourris de témoignages personnels. Presque tout le monde connaît quelqu’un qui consomme régulièrement du cannabis. Cette réalité quotidienne vient rappeler que l’enjeu dépasse les discours moralisateurs : il est urgent de poser un cadre juste, pragmatique, et humain.
L’un des enseignements majeurs de cet échange, c’est qu’il ne suffit pas de porter un projet de légalisation, qu’il soit libre ou encadré. Toute réforme crédible doit s’accompagner d’une réflexion globale sur le modèle que nous souhaitons construire concernant les conditions d’une intégration cohérente, sociale et culturelle, d’un tel changement.
Plus d'informations sur les Jeunes Démocrates ? Cliquez ici.