Chômage : "on aimerait y croire"
Cette deuxième baisse du chômage, trois fois plus faible que le mois dernier, est-elle une bonne nouvelle ? Découvrez l'analyse de Robert Rochefort, vice-président du MoDem et député européen.
"On le souhaiterait évidemment. Mais rien ne permet de dire aujourd'hui qu'elle correspond à une réalité économique susceptible d'être interprétée comme un changement de tendance.
Tout d'abord le ministère de Mme El Khomri nous apprend que le nombre de demandeurs d'emploi qui n'ont pas mis à jour leur dossier a enregistré une hausse importante justifiant leur radiation, à cause, paraît-il, du nombre de jours fériés.
Par ailleurs la baisse d'avril est due à une augmentation des entrées en stage de 15,5% en un mois. Les 500 000 stages - largement statistiques - promis par François Hollande d'une durée trop courte pour être efficace, commencent néanmoins à remplir leur rôle: celui de faire baisser le nombre total de chômeurs.
S'il paraît bien que l'activité a cessé de se dégrader, la conjoncture est très fragile. La politique de la BCE et la baisse du prix du pétrole sont les principaux facteurs de cette embellie.
Ils sont extérieurs à notre pays. Les ressorts intérieurs à la France pour nous assurer une véritable reprise tiennent à la capacité de restaurer notre compétitivité et à dynamiser les investissements. Cela passe par des réformes ambitieuses et urgentes, alors que le gouvernement est empêtré avec un projet de loi à minima dont nul ne sait aujourd'hui s'il réussira à la faire adopter."
Robert Rochefort