"Je serai le président qui refuse que l'Etat entasse la dette sur le dos de ses enfants"
Sur le plateau de l'émission Des Paroles et des Actes, jeudi 12 avril sur France 2, François Bayrou a défendu "l'indispensable" endiguement de la dette et des déficits de la France.
A défaut du "véritable" débat entre les dix candidats, qu'il appelait de ses voeux, ce fut un grand oral. François Bayrou a ouvert jeudi cette deuxième séquence de l'émission "des Paroles et des actes" en justifiant ses propos au lendemain des drames de Toulouse et de Montauban : "Je n'ai jamais cédé à la polémique politicienne. J'ai juste dis, et je le maintiens, que des poisons existent au sein de la société française. Toutes ces haines me trouveront toujours contre elles". Et d'accuser le monde médiatico-politique d'avoir fait un amalgame entre ses propos et le lieu où ils ont été tenus, à savoir la ville de Grenoble, théâtre de la violente charge de Nicolas Sarkozy à l'été 2010 à l'encontre des Roms : "Je n'ai jamais mentionné Nicolas Sarkozy au moment où j'ai tenu ces propos. C'est vous qui faites un lien". François Bayrou a tenu à prévenir contre les tensions communautaires toujours vives dans notre pays : "Les guerres de religion ne sont jamais éteintes et menacent toujours de se rallumer. Je ferai tout pour que cela n'arrive pas", a-t-il souligné.
"La source de nos difficultés n'est pas uniquement le fruit du coût du travail"
En ce qui concerne la politique de l'emploi qu'il compte mettre en oeuvre s'il est élu, François Bayrou s'est voulu rigoureux et pragmatique : "Pendant deux ans, je propose qu'il n'y ait aucune augmentation de notre dépense publique. Au contraire des autres candidats, je ne propose pas de dépenser tous azimuts et je reste persuadé que toutes nos difficultés ne sont pas le fruit du coût du travail". Et de citer l'exemple de l'Allemagne : "Nos voisins allemands ne connaissent pas ces difficultés alors qu'ils ont un coût du travail supérieur au nôtre".
François Bayrou a ainsi déploré l'absence de véritable volonté nationale et a appelé à la mise en place d'une stratégie "filière par filière afin de reconstruire le tissu industriel du pays." Le député des Pyrénées-Atlantiques a rappelé la situation "alarmante" dans laquelle se trouve l'Espagne, contre-exemple par excellence. "Je ne veux pas que la France devienne l'Espagne ! Pour cela nous ne devons pas dépenser plus que ce que nous avons dépensé cette année et l'année précédente. Il est inadmissible que l'Etat entasse la dette sur le dos de ses enfants."
"Nous sommes la seule proposition politique qui pourra former une majorité stable pour relever le pays"
François Bayrou a rappelé l'opiniâtreté et la constance de ses propositions, alors qu'il propose depuis dix ans déjà l'impérieuse unité nationale: "De plus en plus de gens se rendent compte de la nécessité d'une force du centre". Interrogé sur les oeillades et les appels du pied des deux principaux candidats à son endroit, François Bayrou a esquissé un sourire, sans se départir de ses convictions initiales : "Mettez-vous bien en tête que nous sommes l'unique proposition politique qui sera en mesure de former une majorité stable afin de redresser le pays".
Enfin, le candidat a déploré l'absence des préoccupations quotidiennes des Français dans cette campagne : "Cette campagne est une campagne cruciale qui ne s'est malheureusement pas formée autour des questions cruciales. Dans dix jours, les Français devront se poser les bonnes questions. Qui voit juste et qui est vraiment courageux dans cette campagne ? Voilà les vraies questions que les Français vont se poser dans l'isoloir", a-t-il conclu.