"La réduction de la dette est la priorité absolue en France si nous ne voulons pas finir comme l'Espagne !"
Alors que des manifestations contre l'austérité agitent l'Espagne, Robert Rochefort a alerté que "la France était parmi les prochains sur la liste" si aucun effort sur la réduction de la dette n'était fait, vendredi 30 mars sur France Info.
Devant la situation extrêmement tendue que connait l’Espagne, l'eurodéputé a prévenu qu'une situation "à la grecque" menaçait de plus en plus la France si elle ne réduisait pas sa dette publique. "On n'est pas deuxième dans la liste après la Grèce, c'est vrai qu'il y a l'Espagne et l'Italie, mais on n'est pas loin derrière !", a-t-il alerté en relativisant la réduction du déficit à 5,2% du PIB au lieu des 5,7% prévus dans la loi de finances initiale, "il faut absolument réduire le déficit, avec des mesures fortes, mais raisonnables". Devant les promesses qu'il a considérées comme intenables de la part des autres candidats, Robert Rochefort a expliqué que "tous les efforts que nous ne ferons pas l'année prochaine et dans deux ans, ils déboucheront sur des efforts encore plus importants à faire dans trois, quatre ou cinq ans". "Le président de la République élu aura cette réalité sur son bureau demain et il ne pourra pas l'ignorer", a-t-il pointé.
Pour l'ancien directeur du CREDOC, la réduction du déficit doit passer par des "mesures fortes, mais raisonnables", notamment par l'optimisation des services publics. "On peut réduire la dette intelligemment. Il faut mieux gérer la fonction publique" comme "éviter les doublons de postes", pour ainsi "économiser tout en rendant un meilleur service". Dans le domaine de la santé, Robert Rochefort a affirmé qu'il y avait également des économies à faire sur la réduction de consommation de médicaments qui ne se révèlent pas toujours utiles. "Il est ainsi possible de soigner mieux et moins cher", a-t-il affirmé.
Quant à la question de la réévaluation des retraites annoncées par le gouvernement pour le 1er avril prochain, le député européen a répondu que "de telles augmentations peuvent toujours être annoncées", mais, aujourd'hui, "on ne peut pas les financer". "La priorité absolue est d'abord de s'occuper de la dette. Ensuite, on pourra s'occuper des retraites. Nous pourrons le faire quand le pays ne sera plus dans l'asphyxie", a-t-il analysé.