📰 Maisons France services : « Notre ambition est de rapprocher les services publics au plus près des citoyens en collaboration avec les collectivités locales. »
Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, a accordé un entretien au journal Le Parisien publié ce samedi 8 juin 2019.
Où en êtes-vous du déploiement de maisons des services publics ?
JACQUELINE GOURAULT. Notre ambition est de rapprocher les services publics au plus près des citoyens en collaboration avec les collectivités locales. Nous ne partons pas de rien. Vous avez déjà sur le territoire 1340 maisons de services au public mais elles sont de niveaux très différents. L’idée est d’élever leur niveau général avec un panier commun de services et d’en créer au moins 500 supplémentaires d’ici trois ans, de façon à mailler tout le territoire. Nous allons aussi renforcer le réseau des 130 structures mobiles existantes.
Vous parlez d’un panier commun de services. Quels services les citoyens seront-ils sûrs de trouver ?
Concrètement, les maisons France services proposeront aux citoyens d’effectuer des démarches relevant de la Caisse d’allocations familiales, des ministères de l’Intérieur, de la Justice, du Travail, des Finances publiques, de la Caisse nationale d’assurance vieillesse, la Caisse nationale d’assurance maladie, la Mutualité sociale agricole, Pôle emploi et La Poste. C’est le panier minimum de services indispensable pour obtenir le label « France Services ». Ce socle de services pourra être enrichi par les collectivités locales et d’autres partenaires. Pour être labellisées, les maisons France services devront aussi avoir au moins deux personnes à l’accueil du public et être ouvertes cinq jours par semaine. Chaque Français devra y accéder en moins de 30 minutes en voiture.
Quand ces labels seront-ils décernés ?
Nous avons bâti la charte à partir de laquelle sera faite l’évaluation. Cet audit est lancé à partir de maintenant et nous décernerons les premiers labels à la rentrée 2019. Notre objectif est de labelliser un maximum de maisons France services d’ici à la fin de l’année dans les zones rurales et les quartiers prioritaires de la ville.
En dehors des administrations et de La Poste, les maisons France services pourront-elles héberger d’autres opérateurs, comme la SNCF ?
Oui. Certaines pourront vendre des billets de train. Il suffit que la SNCF soit partenaire. L’important, c’est que les citoyens trouvent les services dont ils ont besoin. D’autres opérateurs privés, comme des banques, pourraient devenir partenaires. On peut imaginer demain que, dans les endroits où il y en a plus, des distributeurs de billets soient installés dans les maisons France services. Elles distribueront aussi le chèque numérique de 150 euros destiné aux populations qui ne maîtrisent les outils informatiques et Internet.
Qui financera ces maisons France services ?
L’Etat et les opérateurs partenaires contribueront au coût de fonctionnement de chaque maison à hauteur de 30 000 euros par an, soit le coût de l’agent d’accueil dans chaque maison. Au total, cela représente, pour l’Etat et ses opérateurs, une enveloppe de plus de 230 millions d’euros d’ici 2022, dont 30 millions d’euros de contribution exceptionnelle de la part de la Banque des territoires de la Caisse des dépôts.
Votre plan c’est une réponse aux gilets Jaunes. Comment voyez-vous évoluer ce mouvement ?
Je vois qu’il est très faible maintenant, qu’il reflue tranquillement. Ce mouvement a changé de nature : ceux qui étaient sur les ronds-points dès le 17 novembre, pour exprimer de réelles difficultés, ne se reconnaissant plus dans ce qui se passe maintenant, avec des manifestants politisés, organisés et violents. Je sens aussi une lassitude, une espèce d’exaspération de la part des Français. Quand le désordre devient très important, le besoin d’ordre réapparaît.