Manifestations violentes, analyse de la députée Nadia Essayan

La non-violence est la condition d’un dialogue futur serein. 

Nadia Essayan, députée du Cher @NadiaEssayan

Le Berry républicain  
Cher FDJ Cher, mercredi 9 janvier 2019 

« Les manifestations deviennent des moments de craintes »

Membre de la majorité, la députée MoDem de la deuxième circonscription du Cher, Nadia Essayan, a renvoyé, hier, sur son compte Facebook, les « gilets jaunes » du Cher à leurs « responsabilités pour que la manifestation se déroule sans heurts », après qu'un appel à une mobilisation nationale à Bourges a été lancé par le collectif « la France en colère ». 

Jointe, hier, la parlementaire a indiqué faire de la non-violence une « condition d'un dialogue futur serein. Le gouvernement a pris ses responsabilités en apportant des réponses à certaines revendications, aux gilets jaunes de prendre les leurs pour que la manifestation de samedi se déroule dans les meilleures conditions possibles. »

Nadia Essayan, qui fait parfois entendre une voix dissonante au sein de la majorité, se dit « sensible à certaines revendications exprimées, comme davantage de justice fiscale, davantage de justice sociale ». 

Toutefois, au regard des épisodes de violences qui se succèdent, et dont les derniers ont conduit, samedi, à Paris, à l'attaque de deux gendarmes par l'ancien boxeur professionnel Christophe Dettinger (*), Nadia Essayan constate que « nous ne sommes plus dans un État de droit, dans lequel on peut circuler librement. Les manifestations deviennent des moments de craintes et de destruction, ce n'est pas acceptable ». La parlementaire juge par ailleurs « très important » l'effort consenti par le gouvernement pour « réagir. Autant d'efforts en si peu de temps, c'est remarquable. » 

Plaidant en creux pour de nouvelles propositions de l'exécutif, la députée demande à « désormais laisser le temps au gouvernement de réfléchir ». 

« Très souvent » en contact avec les représentants locaux des « gilets jaunes » à Vierzon, NadiaEssayan est par ailleurs régulièrement la cible de messages violents sur les réseaux sociaux, comme de nombreux députés de la majorité en France. Menacée d'être « tondue » sur Facebook, dans une publication qui fait écho aux femmes françaises tondues pour collaboration à la Libération, Nadia Essayan a fait savoir, hier, qu'elle se réservait le droit de porter plainte. 

« Condamner ceux qui en profitent pour détruire le pays » 

Elle invite cependant à « ne pas mettre tout le monde dans le même sac. Il faut reconnaître le courage de la mobilisation à certains; et condamner, parmi eux, ceux qui en profitent pour détruire le pays ». 

Convaincue que « d'un mal peut sortir un bien », Nadia Essayan veut croire que la crise des « gilets jaunes » conduira à « une plus grande prise en compte de la vie des citoyens. Il faut retisser le lien entre les citoyens et leurs représentants. Notre pays en a besoin ».