"Optimisons notre système de santé, tout en garantissant l'accès à des soins de qualité"

François_Bayrou-FB

François Bayrou était à Strasbourg mardi 17 janvier, afin d'étudier les spécificités du régime local d'assurance maladie.

Arrivés peu après 15h en gare de Strasbourg, François Bayrou et Yann Wehrling ont été accueillis par Nathalie Griesbeck, députée européenne du Grand-Est et vice-présidente du Conseil général. Ensemble, ils se sont dirigés en tram vers la Caisse régionale d'assurance maladie d'Alsace-Moselle (CRAM), pour dialoguer avec ses responsables et ses salariés.

Le système social en Alsace et en Moselle est soumis à un régime de droit local qui fait figure d'exception en France. Ce système a deux particularités notables : il est excédentaire et garantit un taux de remboursement plus important à ses bénéficiaires. "Ce modèle apporte des prestations beaucoup plus intéressantes que dans le reste du pays", a-t-il exprimé, en précisant qu'en 2011 "l'excédent était tel que cette année les cotisations salariales sont en baisse.

Pour le candidat à la présidence de la République, ardent défenseur de l'expérimentation et du recensement des meilleures pratiques, cette réussite régionale démontre que le système de santé dans le reste de la France peut être optimisé. "Ca veut dire qu'il y a des possibilités d'amélioration de la santé en France, alors que tout le monde croit que le trou de la sécu est invincible et qu'on devrait toujours payer plus et avoir moins", a-t-il pointé.

D'après lui, les cotisations un peu plus élevées en Alsace et en Moselle sont compensées par le caractère obligatoire de la mutuelle : "Ailleurs en France, vous prenez une complémentaire et cette complémentaire est très chère. Ici, cette cotisation est obligatoire, mais vient en déduction de ce que vous devez ensuite payer pour une complémentaire".

"Alors que l'Etat a jusqu'à lors semblé envisager l'alignement du régime social d'Alsace-Moselle sur le modèle dominant dans le reste de la France, peut-être devrions-nous plutôt envisager l'inverse au regard de ces résultats locaux très positifs", a souligné Yann Wehrling. 

À l'issue de cette réunion de travail, le député des Pyrénées-Atlantiques s'est rendu dans une brasserie du vieux-centre de Strasbourg, pour débattre avec des acteurs économiques de la région. Le temps également d'une promenade décontractée dans les rues pavées qui bordent la cathédrale Notre-Dame, à la rencontre des habitants.

Interrogé par les journalistes de France 3 Alsace, en marge de ce déplacement, François Bayrou a rappelé son attachement aux identités régionales. "Je trouve intéressant de pouvoir vérifier sur place, dans la réalité, des idées qui autrement sont théoriques et lointaines. En Alsace-Moselle, il y a probablement des marges de progrès pour tout le pays.Il faut prendre ces bonnes idées là où elles sont."

François Bayrou est aussi revenu à cette occasion sur le concordat. "Je ne remettrai pas en cause ce qui vient de l'Histoire. Il faut faire très attention à vouloir imposer partout, d'une certaine manière comme un rouleau compresseur, le même modèle", a-t-il affirmé. "Je suis sûr qu'il faut préserver ce qui est héritage de l'Histoire. L'Alsace et d'autres régions de l'Est ont vécu des drames historiques qui méritent qu'on les respecte", a rappelé le député des Pyrénées-Atlantiques avant de conclure : "Après la guerre de 14-18, quand on a voulu remettre le concordat en cause, Clemenceau qui était pourtant un laïc convaincu, a dit : 'S'il vous plait arrêtez'. Comme lui, je suis pour qu'on respecte l'histoire et l'identité de l'Alsace".

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