Portrait : Christine Le Strat
Christine Le Strat, maire de Pontivy et conseillère régionale de Bretagne, revient sur son nouveau mandat ainsi que ses objectifs d'élue.
Vous êtes maire de la ville de Pontivy dans le Morbihan (56), présidente de Pontivy Communauté et dorénavant conseillère régionale. Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre parcours politique ? Qu’est-ce qui vous a conduit à vous engager au service de votre région ?
Mon parcours politique n'est finalement que le prolongement de ma carrière professionnelle au service des collectivités locales. Profondément attachée au service public, mon appétence pour la politique est venue tout naturellement, avec l'envie de mettre mes compétences acquises au service de ma ville, de mon territoire, de ma région. Cet engagement en politique je le dois aussi à différents élus locaux qui au fil de ma carrière professionnelle ont toujours su m'encourager à me présenter jusqu'à me faire élire en 2014. Si je n'ai aucunement l'intention de faire carrière en politique, j'ai en revanche la volonté de démontrer que l'on peut faire de la politique autrement, en mettant ses ambitions au service des Pontivyens et non l'inverse.
Nouvellement élue Conseillère Régionale en décembre 2015, je conçois ce nouveau mandat comme une suite logique, avec la volonté de faire entendre la voix de Pontivy et du Centre Bretagne jusqu'à Rennes !
Quand et pourquoi avez-vous rejoint le MoDem ? Selon vous, qu’est-ce que le MoDem apporte au paysage politique ?
J'ai rejoint l'UDF en 2003 puis le MoDem car je crois profondément dans les valeurs humanistes et démocrates. Pour moi, il y a danger lorsque le paysage politique national repose uniquement sur un mode binaire, car il devient trop partisan, jusqu'à en devenir caricatural. Entre les forces de droite et de gauche, je crois à cette 3ème voie, qui se veut à la fois réaliste, constructive et au service de l'homme. C'est pourquoi, le mouvement démocrate et centriste a tout à gagner en conservant son indépendance et en se posant en alternative crédible lors de chaque échéance électorale.
Vous êtes retraitée de la fonction publique, vous ne vous consacrez qu’à vos mandats politiques, quelle est votre opinion sur la professionnalisation de la politique?
La « professionnalisation de la politique » est effectivement un travers qui guette les élus qui en devenant des experts de la chose publique, risquent de se couper totalement des réalités vécues par leurs concitoyens.
Pour ma part, j'aime le contact et je ressens véritablement le besoin d'aller sur le terrain au devant des préoccupations de chacun. Aussi, à Pontivy, je mets un point d'honneur à être le plus possible présente lors des visites et fêtes de quartier, des assemblées générales associatives ainsi que des grands rendez-vous sportifs et culturels. Cette proximité, même si elle demande beaucoup de temps et d'énergie, est essentielle pour mieux appréhender les choses et prendre ensuite les bonnes décisions qui satisferont le plus grand nombre.
Vous avez une page Facebook avec près 500 likes, comment concevez-vous le rapport aujourd’hui entre politique et réseaux sociaux?
A ce jour, j'entretiens peu cette page Facebook... Pourtant, j'ai conscience que nous ne pouvons pas négliger les réseaux sociaux et qu'il nous faut impérativement nous y positionner afin d'être vus et entendus du plus grand nombre de nos concitoyens Comme tout nouveau phénomène, cela nécessite une certaine remise en cause, car les réseaux sociaux tendent à bouleverser nos propres codes, nos fonctionnements internes et toute la communication institutionnelle qui s'y rattache. Reste que les réseaux sociaux sont de vrais vecteurs de communication, un champ nouveau dans lequel la politique a toute sa place !
Vous faites partie de la Commission « Aménagement du territoire », quels sont vos grands projets ou souhaits concernant l’action régionale dans ce domaine ?
En intégrant la commission « Aménagement du Territoire », mon objectif était d’œuvrer pour le désenclavement du Centre Bretagne au travers de la modernisation du réseau routier et ferroviaire. Le soutien au déploiement du numérique est aussi un axe fort mené par cette commission et mérite que l'on investisse massivement au service des entreprises et des particuliers afin d'éviter toute fracture territoriale. Enfin, un autre sujet me tient à cœur, celui du processus de réunification de la Bretagne, qui reste un vrai sujet d'actualité malgré le rendez-vous manqué de la réforme de la carte régionale.
Avez-vous un autre grand combat/projet qui vous tient à cœur et que souhaiteriez défendre à l’échelon régional ?
Le grand combat que je mène actuellement à l'échelon régional concerne la disparition des services publics locaux et la désertification médicale, car il se trouve que nous en souffrons tout particulièrement à Pontivy et en Centre Bretagne. Ces deux problématiques sont liées et sont révélatrices de la politique d’aménagement du territoire menée actuellement qui met à mal le maillage de villes moyennes propre à la Bretagne, au risque d'accélérer la concentration de la population dans les grandes métropoles et le décrochage des campagnes.
Plus généralement, au niveau national, quel est le grand sujet actuel qui vous donne envie de vous mobiliser ?
Le grand sujet national qui me donne envie actuellement de me mobiliser est la défense de l’emploi et de l'économie locale à travers le soutien à l'entrepreneuriat. Il me semble qu'en la matière, on est loin d'avoir tout essayé pour réduire le chômage, je pense notamment à la TVA sociale, les passerelles entre l’Éducation Nationale et le monde économique, la simplification administrative, l'harmonisation des normes au sein de l'Union Européenne...